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VIDEO. Russie : la répression fait reculer la mobilisation anti-Poutine
VIDEO. Russie : la répression fait reculer la mobilisation anti-Poutine
Publié le 10.03.2012, 15h53 | Mise à jour : 22h48
Moscou (Russie), samedi. Des milliers de partisans de l'opposition russe ont manifesté dans le centre de la capitale pour dénoncer les fraudes lors de la présidentielle du 4 mars remportée par Vladimir Poutine mais la mobilisation était nettement en baisse par rapport aux précédentes manifestations. | Alexander Nemenov
Plusieurs milliers de partisans de l'opposition russe ont manifesté samedi dans le centre de Moscou pour dénoncer les fraudes lors de la présidentielle du 4 mars remportée par Vladimir Poutine. Au même moment, la police russe interpellait plus d'une centaine d'opposants lors de rassemblements non autorisés à Saint-Pétersbourg et Nijni-Novgorod.
Ils brandissaient des pancartes dénonçant Vladimir Poutine, mais aussi des drapeaux des différents mouvements politiques à l'origine de la contestation qui a commencé après les législatives controversées de décembre. «Ce pouvoir n'est pas légitime et il a peur», a déclaré Vladimir Ryjkov, l'un des dirigeants du mouvement. «Nos exigences sont claires: une réforme politique, une justice indépendante, la fin de la censure et des élections anticipées», a-t-il ajouté.
Selon l'opposition et les observateurs, des fraudes ont entâché les législatives de décembre, remportées par le parti Russie unie de Vladimir Poutine, et la présidentielle de mars gagnée dès le 1er tour par le Premier ministre avec près de 64% des voix.
Forte mobilisation policière à Moscou
Plus de 2500 membres des forces de l'ordre ont été mobilisés pour encadrer la manifestation moscovite et la police a mis en garde contre tout débordement à l'issue du rassemblement, autorisé jusqu'à 12 heures. Le 5 mars, à l'issue de la manifestation organisée par l'opposition à Moscou, au lendemain du scrutin présidentiel, une partie des participants avaient refusé de quitter les lieux et la police avait interpellé 250 personnes.
A Moscou, cependant, la mobilisation était en nette baisse samedi par rapport aux dizaines de milliers de personnes qui ont participé aux précédents rassemblements organisés de décembre à février. La police dit avoir compté 8.000 manifestants sur l'avenue du Nouvel Arbat, au coeur de la capitale, tandis que les organisateurs en revendiquaient 25.000. Selon une estimation de journalistes de l'AFP sur place, qui correspond à celle de médias russes favorables à l'opposition, les manifestants étaient environ 10.000.
Après quatre grandes manifestations qui ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes à Moscou, l'opposition fait face à des divisions internes et des interrogations quant à l'avenir du mouvement. L'opposant russe et ancien champion du monde d'échecs Garry Kasparov a appelé les sympathisants de l'opposition à ne pas se démoraliser, estimant que la contestation n'en était qu'à ses débuts. «Nous avons fait pour la première fois l'expérience de la résistance et ce n'est que le début. On nous prive de liberté depuis 12 ans (date d'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, ndlr), c'est impossible de la faire revenir en trois mois», a lancé Garry Kasparov.
Interpellations à Saint-Pétersbourg et violences à Nijni-Novgorod
A Saint-Pétersbourg, la manifestation n'a pas été autorisée samedi. Près de 300 personnes se sont néanmoins rassemblées sur une place de la ville et une soixantaine d'entre elles ont été interpellées par la police, selon une journaliste de l'AFP sur place.
A Nijni-Novgorod, à 440 km à l'est de Moscou, environ 1.000 personnes ont commencé à défiler dans le calme avant d'être violemment dispersées par la police à coups de matraques, selon un leader du mouvement d'opposition Solidarnost, Konstantin Baranovski.
En dépit de cette mobilisation, le pouvoir ignore les revendications de l'opposition. Mercredi, Vladimir Poutine a appelé ses détracteurs à écouter «la voix du peuple» et à accepter le résultat des élections. Le président réélu doit être investi début mai, après ses deux mandats de 2000 à 2008. Faute de pouvoir enchaîner un troisième mandat de président, selon la Constitution, il avait laissé sa place à Dmitri Medvedev et pris le poste de Premier ministre.
VIDEO. Des milliers de manifestants anti-Poutine à Moscou lien
LeParisien.fr
Tags : RUSSIE, Poutine, Mannifestations, répression
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