• A Davos, la zone euro est priée d'agir la première, et vite

    A Davos, la zone euro est priée d'agir la première, et vite

    samedi 28 janvier 2012 17h47
     

    par Paul Carrel et Emma Thomasson

    DAVOS, Suisse (Reuters) - Les intervenants au Forum économique mondial (FEM) de Davos, Christine Lagarde en tête, ont exhorté samedi les pays de la zone euro à renforcer les moyens de leur fonds de secours afin de susciter un sentiment de confiance quant à la viabilité de la monnaie européenne.

    Pour ces responsables, la zone euro doit agir en premier si elle veut que les autres pays accroissent les capacités du Fonds monétaire international (FMI), lequel a réclamé ce mois-ci 500 milliards d'euros de financement supplémentaire pour lui venir éventuellement en aide.

    "Le moment est venu, la pression s'est considérablement renforcée pour qu'une solution soit trouvée", a dit Christine Lagarde, directrice générale du FMI, lors d'un débat sur les perspectives économiques pour 2012, au cours duquel l'absence des dirigeants de la zone euro, notamment de l'Allemagne, a été remarquée.

    "Il est essentiel que les pays membres de la zone euro développent un pare-feu clair, simple et susceptible à la fois de limiter la contagion et de poser cette espèce d'acte de confiance au sein de la zone euro afin que les besoins financiers de cette zone puissent être effectivement comblés", a ajouté l'ancienne ministre française de l'Economie.

    Ces propos font écho à une multitude d'appels en ce sens formulés au cours de cette conférence annuelle de cinq jours dans la station suisse.

    VOIR "LA COULEUR DE LEUR ARGENT"

    La chancelière allemande Angela Merkel a pourtant adressé une fin de non-recevoir dès son discours d'introduction au Forum. Elle a ainsi jugé mercredi que doubler ou tripler la taille du fonds européen de secours ne rassurerait les marchés que pour un temps et que la solution à la crise de la zone euro résidait dans la capacité des gouvernements à restaurer la crédibilité de leurs politiques économiques.

    Seul ministre européen présent au débat de samedi, le Britannique George Osborne, chancelier de l'Echiquier, a appuyé les propos de Christine Lagarde. Selon lui, la zone euro doit solidifier son propre dispositif de protection avant que les autres pays n'accroissent leur contribution au FMI.

    "Je pense que les dirigeants de la zone euro comprennent cela", a dit le ministre britannique des Finances. "Il n'y aura pas de contribution supplémentaire de la part des pays du G20, Grande-Bretagne incluse, tant que nous n'aurons pas vu la couleur de leur argent."

    Le ministre japonais de l'Economie a abondé dans ce sens.

    "Sans une action ferme de la part de l'Europe, je ne pense pas que les pays en développement comme la Chine et d'autres soient désireux de verser davantage d'argent au FMI", a dit Motohisa Furukawa.

    Christine Lagarde a toutefois souligné que si les ressources du FMI étaient augmentées de manière significative, cela créerait un sentiment de confiance tel qu'il ne serait pas nécessaire de les utiliser.

    "Si c'est suffisamment grand, ce ne sera pas utilisé. Et le même raisonnement s'applique au pare-feu de l'euro de ce point de vue", a-t-elle dit.

    Avec Ben Hirschler, Bertrand Boucey pour le service français


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