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    Palme d'or : après « enquête », Pictanovo tente de désamorcer la polémique

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    Publié le 03/06/2013

    Par La Voix du Nord  
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    | CINÉMA |

    « Harcèlement moral », libertés avec le code du travail, absence de reconnaissance... Le prestigieux vernis de la Palme d'or remise il y a une semaine à Cannes par Steven Spielberg à La Vie d'Adèle, d'Abdellatif Kechiche, a été quelque peu terni par une polémique sur l'envers du décor (notre édition du 28 mai).

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     Vincent Leclercq, directeur de Pictanovo.
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    Pictanovo (ex-CRAAV, qui dépend du conseil régional), coproducteur à hauteur de 175 000 euros de ce film tourné dans la région, vient de se fendre d'un communiqué de presse écrit sur le mode déminage. « Il n'était pas question de prendre une position sans connaître les faits exacts  », justifie Vincent Leclercq, le directeur général. Après « enquête », la conclusion est : sur « la question centrale  » d'éventuelles infractions au code du travail, c'est non. « Il nous a été adressé les bulletins de paie, tout est conforme aux contrats de travail. » Ce qui ne signifie pas qu'ils ont été bien payés. Précision : « Bien des films d'auteur n'arrivent à se tourner que grâce aux techniciens et aux comédiens qui acceptent de réduire leurs salaires. » Ce fut le cas.

    Quant à la difficulté de travailler avec ce réalisateur, Vincent Leclercq parle d'un « exigeant », d'un « taiseux  », « qui ne sait pas remercier ». « Et comme il a terminé son film 36 heures avant Cannes, il n'y a pas eu de projection d'équipe, ni de générique. Mais nous avons obtenu l'engagement de la production qu'il y ait l'un et l'autre. Et contrairement à la rumeur, tout le monde sera cité. » De là à ce que Pictanovo travaille de nouveau un jour avec lui ? « On verra...  » Comprenez : ce n'est certes pas le plus chouette type de la Terre, mais l'important reste la magie du cinéma. D'autant que Pictanovo conclut : « Pour tous, La Vie d'Adèle restera, ne l'oublions, pas une formidable carte de visite. » Â•  L. D.


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  • Cannes 2013: «La Vie d’Adèle», le séisme Kechiche

    Le cinquième film du cinéaste français raconte une histoire d’amour entre deux jeunes femmes. C'est surtout un film magnifique.

      

    Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux. ©Quat'sous films, Wild Bunch

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    CANNES, JOUR 9

    Le Festival de Cannes a pris une baffe. Une grande baffe très douce et très puissante, administrée par un cinéaste au sommet de son art nommé Abdellatif Kechiche. On dira que La Vie d’Adèle, chapitre 1&2 raconte une histoire d’amour entre deux jeunes femmes. Ce ne sera pas faux, il n’est pas certain que ce soit juste.

     
     

    Le cinquième film de Kechiche est dédié à un enjeu plus vaste et plus mystérieux: un visage de jeune fille, un visage d’être humain –  «la mystérieuse faiblesse du visage d’homme». Sauf, peut-être, lorsque Cassavetes filmait Gena Rowlands dans Une femme sous influence ou Love Streams, jamais le cinéma n’aura pris aussi au sérieux la richesse, l’immensité devrait-on dire de ce qui se joue sur un visage.

    Ce visage est celui d’Adèle, qui a 17 ans au début et 7 ou 8 ans de plus quand se termine le film, composé en trois actes: Adèle au lycée, lorsqu’elle rencontre Emma, Adèle et Emma en couple quelques années plus tard, Adèle seule, au travail, et en manque d’Emma.

    Le personnage porte le prénom de celle qui l’interprète, une inconnue nommée Adèle Exarchopoulos. Celle-ci est au cœur d’une sorte de conspiration à trois, où Léa Seydoux (Emma), admirable, joue tout de même le second rôle pour, en totale connivence avec le cinéaste, permette que s’épanouisse à l’infini les beautés, les sensations, les inquiétudes, les engagements, l’intelligence du monde d’une jeune femme.

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    Il faudrait leur donner à eux trois, comme une seul personne, le prix d’interprétation féminine – sans bien sûr que cela minimise ce qu’accomplit à titre personnel la jeune actrice.

    Le titre du film fait écho à La Vie de Marianne, dont un passage est lu et commenté par des élèves de 1re au début du film –même si en toute rigueur, la deuxième partie du titre, qui souligne qu’il s’agit du début d’une histoire, aurait dû être «Chapitres 1, 2 et 3». La référence au texte de Marivaux installe l’idée qu’il s’agira du parcours d’une héroïne, pas une héroïne qui accomplit des actes extraordinaires, une héroïne de la vie, quelqu’un qui parvient à faire de son existence quotidienne quelque chose de digne et d’exemplaire. Adèle sera institutrice, on sait au moins depuis L’Esquive l’importance que Kechiche accorde à l’éducation.

    Adèle a la vocation. C’est une chose mystérieuse et touchante que la vocation, ce sentiment définitif d’être fait(e) pour certaines choses. Adèle a su très jeune qu’elle était faite pour enseigner, et pour aimer Emma. Elle accomplira une de ses vocations, pas l’autre. Ses joies et ses détresses, ses tensions et ses accomplissements, ils se racontent en mille instants croqués sur le vif, en dizaines de scènes dont chacune est un moment d’extrême précision dans la capacité de capter ce qu’il y a de plus vibrant, de plus instantané dans ce qui peut naître entre des humains, entre les deux jeunes femmes, mais aussi avec les parents de l’une et de l’autre, les copains de l’une et de l’autre, les enfants de la classe, l’un ou l’autre soupirant d’Adèle.

    L'immensité du plaisir

    Au milieu coule un fleuve impétueux, qui est la grande scène d’amour physique où Adèle et Emma découvrent leur accord profond, l’étendue du désir qu’elles éprouvent l’une pour l’autre, l’immensité du plaisir qu’elles sont capables de se donner. Abdellatif Kechiche, qui est sans doute le meilleur observateur de la société française avec les moyens propres au cinéma, comme le furent avant lui Jean Renoir ou Maurice Pialat, se trouve naturellement en phase avec les débats récents sur le mariage gay, l’adoption ou la procréation assistée, alors que le projet de son film est bien antérieur à la loi Taubira et à ses suites.

    Dans les rues de Lille chante et danse la GayPride sur les mêmes pavés où les lycéens manifestaient (en vain) contre le bradage de l’Education nationale, dans l’intimité de l’appartement où vivent ensemble les deux amoureuses, dans les regards des proches, la liaison entre deux femmes existe telle que vue selon les jugements, les préjugés, les revendications des un(e)s et des autres. Dans le regard du cinéaste, elle existe pour ce qu’elle est: une histoire d’amour.

    La beauté des deux corps nus en train de faire l’amour est d’une telle évidence, une telle affinité les unit dans le partage du don de soi et de l’offrande de son plaisir que c’en est miraculeux. Et s’il y a, malgré tout, une dimension singulière au fait que ce soit deux femmes qui s’aiment, ce serait dans le sentiment de possible éternité, une promesse d’infini de cet échange amoureux, quelque chose dont sont privés les mâles, homo ou hétéro.

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    Il est question de peinture et de sculpture dans La Vie d’Adèle, Emma est étudiante aux Beaux-Arts puis artiste peintre : la manière de montrer ainsi en liberté et en mouvement les corps nus retrouve une sorte de secret perdu, un secret qui court de Praxitèle à Bonnard, celui d’un érotisme extrême où ne rôde aucune pornographie.

    La puissance sismique de cette scène d’amour, dont les tremblements se feront sentir durant les deux heures qui suivent dans ce film dont la durée (3h) passe comme un songe, cette puissance travaille obscurément tout ce qui se joue dans le film.

    Celui-ci est tendu par l’importance du choix de sa vie par chacun(e), mais aussi par la puissance des barrières sociales, des codes, des habitus comme disait l’autre : ce réseau incroyablement serré tissé par les mots, les gestes, les silences, les habits, les plats et les boissons, les souvenirs… et qui interfère massivement, décisivement, avec les raisons du cœur, et du corps.

    Et La Vie d’Adèle est, aussi, une tragédie. Une tragédie sociale, sans misérabilisme ni schématisme mais qui prend acte du monde tel qu’il fonctionne, comme l’a toujours fait l’auteur de La Faute à Voltaire, de L’Esquive, de La Graine et le mulet et de Vénus noire

    Mais ce serait absurde de résumer le film ainsi, comme de lui coller l’étiquette «film sur des lesbiennes», ou encore: film sur ce qui rapproche et ce qui différencie l’art et l’enseignement, ce dont il est pourtant bel et bien question. Parce que sur un visage de jeune fille, il peut y avoir tout cela, et bien davantage, sans limite, à condition que quelqu’un soit capable de le filmer. Abdellatif Kechiche l’a fait, et c’est magnifique.

    Jean-Michel Frodon

    La Vie d’Adèle, chapitre 1&2, d'Abdellatif Kechiche. Avec Léa Seydoux, Adèle Exarchopoulos, Salim Kechiouche, Jérémie Laheurte... 2h59.  Librement inspiré de Le Bleu est une couleur chaude, de Julie Maroh ( Editions Glénat). En salles le 9 octobre 2013.


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  • EN DIRECT. Cannes 2013 :

    Palme d'or pour "La vie d'Adèle" !

    Edité par
    le 26 mai 2013 à 17h05 , mis à jour le 26 mai 2013 à 19h55.
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    <figure class="figure underline"> La Vie d'Adèle d'Abdelatif Kechiche <figcaption class="degrade-une"></figcaption></figure>
    La Vie d'Adèle d'Abdelatif Kechiche / Crédits : Wild Bunch Distribution
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    <figure class="figure underline"> Abdellatif Kechiche et ses deux interprètes Palme d'or pour </figure>
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    VALERY HACHE / AFP
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    festival de cannes , steven spielberg , nicole kidman

    </aside> </section> News Ciné-Séries Le 66e Festival de Cannes s'achève ce soir avec l'annonce du palmarès. Vivez la cérémonie de clôture en direct sur MYTF1News.

     

     

     

    19:47 : Palme d'or pour "La Vie d'Adèle" de Abdellatif Kechiche

    19:45 Grand prix : 'Inside Llewyn Davis" des frères Coen. "Le chat se porte très bien"  

    19:35 Prix du Jury décerné à "Tel Père, Tel Fils" de Kore-Eda Hirokazu  

    19:32 Prix du scénario : Jia Zhangke pour A Touch Of Sin 

    19:30 Prix d'interprétation féminine : Bérénice Bejo dans "Le passé" de Asghar Farhadi 

    19:24 Prix d'interprétation masculine pour Bruce Dern dans "Nebraska" d'Alexander Payne 

    19:22 "Nous avons écouté nos cœurs, nous avons essayé de voir quelle œuvre y résonnait" Steven Spielberg

    19:19 Le président Steven Spielberg entre en scène et convie son jury à la rejoindre

    19:17 Zhang Ziyi et Agnès Varda remettent la Caméra d'or, récompensant le meilleur premier film à Ilo Ilo d'Anthony Chen, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs

    19:13 Palme d'or du Court Métrage: Safe de Moon Byoung-gon 

    19:10 Début de la cérémonie de clôture du 66e Festival de Cannes : discours de la maitresse de cérémonie Audrey Tautou ! 

    19:06 Mads Mikkelsen qui joue dans "Michael Kohlhaas", en compétition, présent sur les marches !  

    19:00 Orlando Bloom, Forest Whitaker et le réalisateur Jérôme Salle montent les marches pour présenter "Zulu", le film de clôture

    18:50 Le réalisateur Abdellatif Kechiche et ses actrices ("La vie d'Adèle") sur le tapis rouge pour la remise des prix

     

    Dans quelques heures le 66e Festival de Cannes fermera ses portes après douze jours palpitants. Le monde du cinéma dans son entier a vibré pendant ces presque deux semaines, souvent sous la pluie, de montées de marches prestigieuses, de rendez-vous manqués, d'applaudissements nourris, de huées cinglantes...  Les yeux sont fatigués de tant de films vus mais ravis d'avoir, une fois encore, pu découvrir toute la richesse du cinéma mondial. Mais au final, il faut un palmarès avec son lot d'heureux, de déçus, de mécontents...

    Qui d'Abdellatif Kechiche, les frères Coen, Asghar Farhadi, Amat Escalante, Paolo Sorrentino, pour ne citer que ceux dont le nom revient souvent, succèdera à Michael Haneke et décrochera la tant convoitée Palme d'or ? Quels acteurs et actrices auront le plus séduit le jury présidé par Steven Spielberg pour recevoir le prix d'interprétation ?

    Le réalisateur américain pouvait compter sur l'aide de ses huit jurés pour établir le palmarès : les actrices australienne Nicole Kidman, indienne Vidya Balan, les réalisatrices japonaise Naomi Kawase, Lynne Ramsay, les acteurs français Daniel Auteuil, autrichien Christoph Waltz et les réalisateurs taïwanais Ang Lee et roumain Cristian Mungiu.

    Si l'on en croit notre tableau des étoiles regroupant des journalistes de LCI, Première, StudioCinéLive, Les Inrockuptibles, Positif, Cinémateaser, JDD et Métro, certains films se détachent du lot dans la compétition officielle. Ainsi "La Vie D'Adèle - Chapitre 1 & 2", d'Abdellatif Kechiche est en tête du classement avec une moyenne de 4,5.

    Une moyenne exceptionnelle qui traduit non seulement l'unanimité que provoque ce film évident et bouleversant, suivi de très près par d'autres films ayant marqué la compétition : "Inside Llewyn Davis", la géniale comédie dépressive des Frères Coen ou encore "Le Passé", d'Asghar Farhadi avec Tahar Rahim et Bérénice Bejo. Parmi eux, se cache sans doute la Palme d'or 2013.

    Avant de connaître les heureux gagnants, sachez que le jury a délibéré en début d'après-midi et ce dans une bonne ambiance. Gilles Jacob a d'ailleurs publié sur son compte Twitter une photo de Nicole Kidman.

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  • Bérénice Bejo et Bruce Dern sacrés

    meilleurs interprètes à Cannes

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    CANNES - L'Américain Bruce Dern (Nebraska) et la Franco-argentine Bérénice Bejo (Le Passé) ont remporté dimanche soir les prix d'interprétation masculine et féminine du 66e festival de Cannes.

    En pleurs, l'actrice de 36 ans a remercié Asghar Farhadi pour son rôle dans ce drame familial étouffant.

    Couronnée par un César pour son rôle de star du cinéma dans The Artist, l'actrice Bérénice Bejo a connu une success story fulgurante depuis deux ans, qui se poursuit avec une récompense pour son rôle de mère déchirée dans Le Passé d'Asghar Farhadi.

    Le réalisateur américain Alexander Payne a reçu le prix au nom de Bruce Dern, 76 ans, absent de la cérémonie.

    L'acteur Bruce Dern affiche un filmographie impressionnante, le plus souvent sous les habits d'un bandit ou d'un psychopathe.



    (©AFP / 26 mai 2013 19h42)


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  • ALERTE - Cannes: le prix du Jury au Japonais Hirokazu Kore-Eda pour Tel père, tel fils

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    CANNES - Le prix du Jury du 66e festival de Cannes a été remis dimanche au réalisateur japonais Hirokazu Kore-Eda pour Tel père, ton fils, un film délicat sur

    la paternité et la filiation.

    Tel père, tel fils raconte l'histoire d'une famille idéale japonaise, qui vole en éclats quand la maternité de l'hôpital apprend aux parents que leur véritable enfant a été échangé à la naissance avec un autre.



    (©AFP / 26 mai 2013 19h41)


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