La piste de l’attentat se précise. La Grande-Bretagne a estimé mercredi 4 novembre, par la voix de son ministre des affaires étrangères, Philip Hammond, qu’il était « hautement probable » que le crash de l’avion russe dans le Sinaï égyptien, samedi, ait été provoqué par un engin explosif placé à bord de l’appareil. Un porte-parole du premier ministre britannique, David Cameron, a également déclaré : « à la lumière de nouvelles informations, nous avons des craintes que la chute de l’avion ait été provoquée par un engin explosif ».
Aux Etats-Unis, aussi, on penche de plus en plus pour la piste terroriste. La chaîne CNN a relayé une source officielle américaine confiant sa certitude « qu’il y avait un engin explosif placé dans un bagage ou quelque part dans l’avion ». Une hypothèse qu’un responsable américain cité par l’Agence France-presse a qualifié de « hautement probable ».
Pour les experts, même un engin explosif de petite taille est suffisant pour ouvrir une brèche dans la carlingue et disloquer l’appareil en raison de la pressurisation à haute altitude. Le porte-parole britannique, comme l’officiel américain sur CNN ont toutefois précisé n’être pas encore en mesure de dire catégoriquement pourquoi l’avion russe s’est écrasé.
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Quatre jours après la catastrophe aérienne, revendiquée par l’organisation Etat islamique (EI), Londres a en tout cas décidé de suspendre les vols entre la station balnéaire de Charm el-Cheikh, d’où s’est envolé l’Airbus de Metrojet, et le Royaume-Uni, « par mesure de précaution ». L’Irlande lui a immédiatement emboîté le pas et demandé à ses compagnies aériennes de prendre les mêmes dispositions et de ne plus survoler le Sinaï.
Réunion de crise
La suspension des vols « donnera le temps aux experts britanniques de l’aviation qui sont actuellement en route pour Charm el-Cheikh d’analyser le dispositif de sécurité en place à l’aéroport et de vérifier si des mesures supplémentaires sont nécessaires », a précisé le porte-parole britannique, précisant que cette opération devrait être « achevée cette nuit ».
David Cameron, qui doit rencontrer le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, jeudi à Londres, devait, en outre, présider une réunion de crise mercredi soir.
L’organisation EI réaffirme être à l’origine du crash
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Mardi, l’organisation EI a publié une vidéo dans laquelle elle réaffirme être à l’origine du crash de l’Airbus 321-200. Dans la vidéo, un membre de l’organisation félicite en russe « [ses]frères de l’EI, particulièrement ceux de la région du Sinaï, pour avoir fait chuter l’avion des croisés russes mécréants ». L’organisation djihadiste présente ce crash comme des représailles aux bombardements russes en Syrie.
Le groupe Province du Sinaï, branche de l’organisation EI dans la région, a affirmé mercredi dans un message audio être à l’origine du crash, promettant d’en apporter la preuve en temps voulu. L’EI ne donne toutefois pas de détails supplémentaires sur son mode opératoire et la nature de son armement, une question qui divise les spécialistes.
Pour le moment, les autorités russes et égyptiennes ont balayé les revendications des djihadistes. Car il est exclu que l’avion ait pu être atteint à près de 10 000 mètres d’altitude par un missile du type de ceux dont dispose l’organisation EI dans le Sinaï. Les recherches se poursuivent pour retrouver les derniers corps des 224 personnes tuées dans le crash et d’éventuels indices dans une zone désertique élargie de quarante kilomètres carrés. Selon les autorités russes, un seul corps a pu être pour l’instant remis à la famille pour être enterré et 33 autres ont été identifiés.
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