Les dirigeants de l’aile gauche du PS ont approuvé à l’unanimité samedi un texte appelant le parti à participer à l’organisation d’une primaire pour désigner le candidat de la gauche à la présidentielle de 2017, a affirmé à l’AFP leur chef de file Christian Paul.

«Nous appelons notre parti, le Parti socialiste, à s’engager (...) et à prendre dès maintenant toute sa part dans l’organisation des primaires citoyennes des gauches et des écologistes pour l’élection de 2017», affirme le texte, approuvé au cours d’une réunion à l’Assemblée nationale des responsables de la motion B («A gauche pour gagner»).

Un appel en faveur de l’organisation d’une telle primaire a été lancé dans Libération le 11 janvier, à l’initiative d’intellectuels et d’écologistes. Ils tiendront leur première réunion mercredi à Paris.

Le texte de la motion B souligne qu’une primaire serait l’occasion de «faire l’inventaire» du quinquennat, de produire «un grand événement démocratique», d’éviter la «multiplication des candidatures» au premier tour de la présidentielle et in fine l’effacement de la gauche et des écologistes.

«L’ultime raison se trouve dans nos statuts, que nous ne devons pas laisser enterrer. Notre loi fondamentale est très claire : les primaires ne sont pas une option, laissée à l’arbitraire, mais une obligation».

Alors que le cofondateur du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon refuse a priori de participer à l’exercice, la motion B appelle à ne pas laisser «à quiconque un droit de veto sur (ces) primaires. Chacun est libre d’y concourir. Mais nul ne saurait les empêcher».

Le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a laissé la porte ouverte à une primaire, à condition qu’elle concerne tout le spectre politique de »(Emmanuel) Macron à Mélenchon».

La motion B («A gauche pour gagner») avait réuni 28,5% des suffrages au premier tour du Congrès de Poitiers en juin 2015. Environ 150 de ses membres -représentants des fédérations, parlementaires- étaient réunis samedi à l’Assemblée, selon M. Paul.

Les dirigeants d’EELV et du PCF se sont d’ores et déjà prononcés en faveur d’une primaire. Le Parti communiste organise à partir de lundi son premier «lundi de gauche - porte ouverte sur 2017» dans cette optique. Personnalités, acteurs et actrices du monde associatif, syndical et politique, du monde de la culture et de la recherche sont conviés à y participer.

Pour M. Paul, la «décision collective du PS doit intervenir dans les deux mois qui viennent», compte tenu des délais d’organisation d’une primaire.

«Si le PS fait mine de regarder ailleurs, il risque d’être rattrapé par le débat (...) Les candidatures se multiplieront (...) C’est aussi une question d’efficacité électorale», a souligné le député frondeur.

Le président François Hollande n’a pour l’instant pas commenté les appels à l’organisation d’une primaire. Mais nombre de ses proches ont pointé l’incongruité que représenterait le fait pour un président en exercice de se soumettre à une telle compétition.

Selon plusieurs sondages, environ huit sympathisants de gauche sur dix y sont favorables.

AFP