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    Mort du réalisateur de la Nouvelle Vague

    Jacques Rivette, le mystérieux de la bande

    Le Monde.fr | <time datetime="2016-01-29T12:29:30+01:00" itemprop="datePublished">29.01.2016 à 12h29</time> • Mis à jour le <time datetime="2016-01-29T16:56:17+01:00" itemprop="dateModified">29.01.2016 à 16h56</time> | Par

    Jacques Rivette à Cannes, en 2001.</article>
    <article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle"> Jacques Rivette à Cannes, en 2001. MICHEL EULER/ASSOCIATED PRESS     lien 

    Des jeunes turcs de la bande des quatre qu’il formait, quand ils avaient vingt ans, avec Jean-Luc Godard, François Truffaut et Claude Chabrol, il était, de loin, le plus secret. Jacques Rivette est mort le vendredi 29 janvier à l’âge de 87 ans et le mystère qu’il emporte dans sa tombe est aussi vaste que celui qui continue de nimber sa filmographie. Trente films au total, réalisés en un demi-siècle, de 1949 à 2009, entre lesquels courent des passerelles souterraines, des systèmes d’échos cryptés, dont l’ensemble constitue un formidable jeu de piste et un terreau poétique fertile.

    Critique aux Cahiers du cinéma à partir de 1952, rédacteur en chef de la revue de 1963 à 1965, Jacques Rivette laisse aussi de grands textes critiques et plus largement un héritage, qui reste déterminant dans l’appréhension de la modernité cinématographique.

    Du très expérimental Out 1, variation improvisée sur L’Histoire des Treize de Balzac en huit épisodes (12 h 40 au total !), au classicisme de La Belle Noiseuse, du dépouillement de Suzanne Simonin, La Religieuse de Diderot au psychédélisme pop de Céline et Julie vont en bateau, son œuvre a connu les mues les plus extravagantes. Son unité, bien réelle pourtant, se manifeste en surface par une fidélité à ses actrices – Bulle Ogier, Juliet Berto, Jane Birkin, Géraldine Chaplin, Sandrine Bonnaire, Emmanuelle Béart, Jeanne Balibar… – et à ses scénaristes – Jean Gruault, Suzanne Schiffman, Pascal Bonitzer, Christine Laurent… De manière plus cachée, elle tient à une éthique de la mise en scène. En observant ses acteurs plus qu’en les dirigeant, en laissant filer les scènes sans couper, en évitant les gros plans – en refusant, en somme, de morceler l’espace, le temps, les corps – Jacques Rivette préservait le mystère du monde, et des êtres qu’il filmait. En résulte des films longs, parfois très longs, des intrigues cycliques, qu’il aimait à truffer de messages codés, de manipulations en tout genre, parfois à double détente, de conspirations, souvent sans objet, mais qui pouvaient « susciter une réalité » .. Cette dialectique du vrai et du faux se traduit aussi dans le rapport au théâtre, qui occupe une place très importante dans son cinéma.

    La Nouvelle Vague

    Fer de lance de La Nouvelle Vague, Jacques Rivette en a donné le coup d’envoi, en 1956, quand son court-métrage Le Coup du Berger, tourné en 35 mm dans l’appartement de Claude Chabrol est sorti en salles. Tout au long du demi-siècle qui a suivi, le cinéaste est resté fidèle à l’esprit de liberté qui caractérisa ce mouvement, et qui se traduisait chez lui par une quête incessante du dérèglement. Sur ses tournages en particulier, il distillait une forme de désordre, d’inconfort, poussant ses acteurs à improviser, invitant tous ses collaborateurs à entrer dans la danse, espérant ainsi provoquer l’accident, actionner la magie du hasard.

    Né à Rouen, le 1er mars 1928, Jacques Rivette sort de l’adolescence quand l’Europe sort de la guerre, et l’horreur des camps éclate au grand jour. Son rapport au monde, et au cinéma, se forgera ainsi sous le signe de la perte de l’innocence, comme en témoigne son texte le plus célèbre, De l’Abjection (publié en 1961 dans Les Cahiers du cinéma), où il esquisse une éthique de l’artiste moderne, dont le regard a été à jamais altéré par l’horreur (et dans laquelle la question de la représentation des camps constitue évidemment le point critique). Sur un ton volontairement polémique, qui contribua à son retentissement t – le texte continue aujourd’hui encore d’enflammer les débats cinéphiles – Rivette attaque le travelling opéré par Gilles Pontecorvo dans Kapo, au moment du suicide de la déportée qu’interprète Emmanuelle Riva : « l’homme qui décide à ce moment de faire un travelling avant pour recadrer le cadavre en contre-plongée, en prenant soin d’inscrire exactement la main levée dans un angle de son cadrage final, cet homme n’a droit qu’au plus profond mépris ». Poursuivant la réflexion sur la mise en scène entamée par Luc Moullet (« la morale est affaire de travelling ») et Jean-Luc Godard (« les travellings sont affaire de morale »), il oppose à l’« abjection », ainsi disqualifiée, la justesse du point de vue de l’auteur, qui est aussi un rapport au monde.

    http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2016/01/29/le-realisateur-jacques-rivette-est-mort_4856051_3382.html

    Avec Truffaut, Chabrol et Godard, qu’il rencontre à la Cinémathèque à son arrivée Paris, en 1949, et avec qui il fonde La Gazette du cinéma, Rivette pose les fondements de la politique des auteurs, et du « hitchkoco-hawksisme » – doctrine qui visait à établir une égalité de statut entre, d’un côté, Hitchcock et Hawks, à une époque où ils étaient considérés comme des faiseurs à la solde des studios, et Balzac de l’autre.

    Difficulté de financement

    Contrairement à ses camarades, il a déjà réalisé un court-métrage, Aux Quatre Coins, à Rouen, en 1949. Entre 1950 et 1954, il en tourne deux autres, travaille comme assistant de Jean Renoir sur French Cancan, opère la lumière sur des courts-métrages de Truffaut et Rohmer qui se sont lancés entre-temps. Après Le Coup du Berger, il met en chantier son premier long-métrage, Paris nous appartient, qu’il peinera longtemps à faire financer. Cette difficulté, qui lui collera à la peau tout au long de sa carrière, le poussera à inventer des dispositifs permettant d’exprimer plus avec moins de moyens, comme l’explique Martine Marignac, la productrice de ses derniers films. Sur Jeanne La Pucelle, « Jacques a dit qu’il ne voulait pas filmer des batailles mais une idée de bataille  (…) (Il) sait qu’on se situe dans un système économique hors du système classique – qui, de toute façon, ne l’intéresse pas. » (Jacques Rivette, secret compris, par Hélène Frappat, édition Cahiers du cinéma, 2001).

    Comme tous les titres des films de Rivette, Paris nous appartient renvoie à une référence cachée, la phrase de Charles Peguy en l’occurrence, « Paris n’appartient à personne ». Enquête paranoïaque dont l’objet, éclaté entre les trajectoires de dizaines de personnages, se dérobe en permanence, ce film met en crise le rapport traditionnel au spectateur. Celui-ci, comme le pose Gilles Deleuze dans L’Image Temps (Editions de Minuit, 1994), n’arrive plus à s’identifier à ces figures « flottantes » de marginaux que sont les personnages, ni à trouver ses marques dans un Paris privé de ses repères habituels.

    Putsch aux « Cahiers du Cinéma »

    Aux Cahiers du cinéma la sûreté de son jugement, la rigueur de son écriture, inspirent le respect. « J’avais la réputation d’être le Saint-Just de l’époque », concède-t-il à Serge Daney, dans le documentaire Jacques Rivette le veilleur, de Claire Denis (réalisé dans le cadre de la série « Cinéastes de notre temps »). Désireux de faire basculer la revue dans la modernité, il se heurte, à partir de 1962, à Eric Rohmer, le rédacteur en chef, mettant en question sa « fascination » (et celle de toute une partie de la rédaction) pour la beauté du cinéma classique américain, appelant au contraire les critiques à se placer dans un rapport de « compréhension ». Rivette, qui veut ouvrir les pages à la modernité européenne et aux nouveaux cinémas qui émergent dans le monde entier, ainsi qu’à d’autres disciplines artistiques et intellectuelles, prend le pouvoir à l’issue d’un « putsch ». Il imprime à la revue un virage théorique qui va la structurer en profondeur, et pour longtemps – et que symbolisent une série d’entretiens avec des personnalités extérieures au cinéma comme Roland Barthes, Claude Lévi-Strauss et Pierre Boulez.

    L’épisode, pour autant, est bref. En 1965, après un an et demi passé à la rédaction en chef des Cahiers du Cinéma, il revient la mise en scène pour de bon, et adapte La Religieuse de Diderot (qu’il avait déjà montée au théâtre deux ans plus tôt). Illuminé par la présence d’Anna Karina, ce film d’une austérité monacale n’avait rien d’un brûlot mais s’est heurté à la censure avant même d’être achevé. En en interdisant l’exploitation, le gouvernement déchaîne les passions du milieu du cinéma, Godard en tête, qui adresse, dans les pages du Nouvel Observateur, une lettre vitriolée à André Malraux surnommé pour l’occasion « ministre de la Kultur ». Après d’une bataille juridique le film obtient l’autorisation d’être diffusé en 1967, assorti d’une interdiction aux moins de 18 ans, et devient instantanément le plus grand succès de son auteur. La censure ne sera intégralement levée qu’en 1975.

    À l’issue de cette affaire, Rivette remet en question le primat du scénario. Pourquoi les acteurs ne seraient-ils pas le moteur du film ? Ou la musique ? Et pourquoi pas les décors ? Le portrait de Jean Renoir, Jean Renoir, le patron, qu’il réalise alors pour la série « Cinéastes de notre temps », en adoptant la méthode de Renoir, c’est-à-dire en laissant venir les choses, en l’occurrence la parole du maître, sans rien imposer, lui permet d’expérimenter ce qui va devenir sa marque de fabrique : un cinéma d’improvisation, de dialogue entre et avec les comédiens. Ces derniers, dorénavant, seront souvent crédités comme scénaristes de ses films.

    Période expérimentale avec « L’Amour fou »

    Avec 1968, Rivette plonge dans une période expérimentale dont il n’émergera qu’au tournant des années 1980. Avec L’Amour fou, et plus encore avec Out 1, il s’essaye à des récits déstructurés, improvisés, gravitant autour des séances de répétitions d’une troupe de comédiens. En injectant dans la fiction des gestes déphasés, des actions non naturelles, le théâtre fait exploser le réalisme. Pour Out 1 – Noli me tangere, le cinéaste s’inspire de la méthode de Jean Rouch : des acteurs qui inventent leurs propres personnages. Dans cette fresque romanesque inouïe – près de 13 heures découpées en huit épisodes, qui seront réduites à 4 h 15 dans la version « courte », Out 1 : Spectres – qui peut être considérée comme son chef-d’œuvre – il s’affranchit des limites admises du récit cinématographique pour embarquer son spectateur dans une expérience de fiction hors norme dont il parie à raison qu’il sortira transformé.

    Lire aussi : « Out 1, film fleuve sublime aux échos infinis »

    Vient ensuite une séquence occulte, qui commence avec Céline et Julie vont en bateau, sorte d’Alice aux pays des merveilles sous acide où, chaque fois qu’elles gobent un petit bonbon, Juliet Berto et Dominique Labourier atterrissent dans un monde parallèle bizarre, peuplé de personnages fantomatiques au teint verdâtre, avec qui elles revivent la même scène sous des angles différents. En faisant co-exister ainsi les vivants et les spectres, comme il fera co-exister dans Duelle, le film suivant, la lune et le soleil, Rivette met en scène la dualité et l’ambivalence du monde. Premier volet d’une tétralogie intitulée Les Filles du feu, qui ne comptera finalement que trois films, Duelle sera suivi de Noroît, une histoire de vengeance dans un monde de filles pirates, et, trois décennies plus tard, par Histoire de Marie et Julien, une variation sur Vertigo d’Hitchcock.

    Lire aussi : « Out 1 », objet de vénération

    « Le monde comme une idée »

    Avec la fin des années 1970 vient la fin des folies. La grisaille bleutée du Pont du Nord, un de ses plus beaux films, en signe symboliquement le deuil. Cette filature dans un Paris en friche (les terrains vagues en construction aux abords du Canal de l’Ourcq) qui réunit Bulle Ogier, sa fille Pascale Ogier (morte quelques brèves années plus tard), et Pierre Clémenti, l’ange noir de l’underground des années 1970, signale le début d’un nouveau chantier dans lequel sans renoncer à expérimenter, le cinéaste va embrasser des formes plus classiques.

    Le théâtre reste présent (L’Amour par terre, La Bande des quatre, Va Savoir !…). Mais la grande forme de cette glorieuse période, et des plus grands films qui la composent – Jeanne La Pucelle I et II, Haut, bas, fragile, Secret Défense, Va Savoir !, Ne touchez pas la hache – sera le roman d’apprentissage féminin, forme avec laquelle Rivette, depuis Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot, parlait le plus volontiers de lui. Il y eut aussi La Belle Noiseuse, histoire de magnétisation réciproque d’un peintre et de son modèle dans laquelle il explorait métaphoriquement, mais tout aussi matériellement qu’un sculpteur sa glaise, le rapport entre le cinéaste et son actrice. Car comme il l’écrivait dans Les Cahiers du cinéma (“Revoir Verdoux, août 1963) : « Quel est le but du cinéma ? Que le monde réel, tel qu’offert sur l’écran, soit aussi une idée du monde. Il faut voir le monde comme une idée, il faut le penser

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    comme concret ».

    </article>

     

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  • Mort de David Bowie : les chaînes bouleversent

    leurs programmes

     

     

         News Télévision | Par Le TVMag.com | Publié le 11/01/2016 à 17h38   lien

    © D17

    <header class="ftv-invisible">Mort de David Bowie : les chaînes bouleversent leurs programmes</header>

    Suite à la mort du chanteur britannique à tout juste 69 ans, plusieurs chaînes vont lui rendre hommage.

    Le monde de la musique est en deuil. David Bowie s'est éteint dimanche 10 janvier des suites d'un cancer. Il venait de fêter ses 69 ans et de sortir son 25e album, Blackstar. À cette occasion, plusieurs chaînes de télévision ont décidé de modifier leurs grilles des programmes afin de lui rendre hommage.

    Lundi 11 janvier

    France 2 bouleverse une bonne partie de sa soirée. Pour commencer, la chaîne rediffusera à 20 h 40 Grand public avec Jérôme Soligny, ami du chanteur britannique et journaliste à Rock & Folk à l'occasion de l'exposition David Bowie is, conçue par le V&A Museum de Londres, qui s'est tenue à la Philharmonie de Paris du 3 mars au 31 mai 2015 suivie à 20 h 45 d'Alcaline, l'instant. À 23 h 05, Philippe Manoeuvre, Nagui, Didier Varrod et à nouveau Jérôme Soligny reviendront sur l'immense carrière de David Bowie dans Alcaline, le mag. À 23 h 45, France 2 rediffusera l'émission Taratata à laquelle l'interprète de Space Oddity avait participée en 1996. Enfin, à 00 h 55, la chaîne propose de découvrir David Bowie acteur et rediffusera Les Prédateurs, réalisé par Tony Scott en 1983 suivi de Trafic.musique, tournée en 2003.

    À 18 h 35 dans Album de la semaine, Canal+ diffusera une version inédite de Scary Monsters enregistrée hors antenne sur le plateau de Nulle part ailleurs en février 1997. À 19 h 10, Maïtena Biraben consacrera son Grand Journal à David Bowie et recevra Guillaume Durand, qui a réalisé la dernière interview du chanteur en France; Jérôme Soligny, ami et biographe de David Bowie; Alain Lahana, ami et tourneur de David Bowie; Yves Bigot, directeur général de TV5Monde; Agnès B., créatrice et Raphaël. À l'occasion des 50 ans du chanteur britannique, Michel Denisot l'avait interviewé à New York en décembre 1996. Un tête-à-tête de 23 minutes que Canal+ rediffusera à 22 h 35.

    Journée 100 % David Bowie sur D17 qui bouleverse sa grille des programmes ce lundi pour rendre hommage au chanteur. De 12 heures à 18 h 30, la chaîne du groupe Canal+ diffusera les meilleurs clips de l'artiste. Et à partir de 20 h 50, la vie de cet artiste sera retracée à travers son aventure musicale en 30 clips, dans une émission spéciale présentée par Salomé Lagresle.

    De son côté, France 4 rediffusera à 20 h 50 la pastille Pourquoi c'est culte présentée par Philippe Manoeuvre.

    En plus de dédier sa playlist à David Bowie, MTV Hits programmera à 19 h 00 (et toute la semaine) Les Papas du rock consacrée au chanteur suivis à 21 h 30 par Rock Legends et à 22 h 00 de Sachez-le: David Bowie la story.

    Sur TV5Monde, à 18 h 30, Mohamed Kaci recevra dans Le Grand Angle Éric Jean-Jean, chroniqueur musical sur RTL et Matthieu Thibault, musicologue et auteur de Bowie, l'avant-garde pop et a trilogie Bowie-Eno puis à 18 h 50 Patrick Simonin recevra dans L'Invité Jérôme Soligny, ami du chanteur. En octobre 2003, dans Acoustic, Amobé Mévégué avait interviewé David Bowie, dans les coulisses du Palais Omnisport de Paris-Bercy. Un entretien rediffusé à 19 h05.

    Mardi 12 janvier

    Il y a moins d'une semaine, France 4 fêtait l'anniversaire de David Bowie et la sortie de son 25e album avec un peu d'avance. Suite au décès soudain du chanteur britannique, la chaîne propose de voir ou revoir à 22 h 55 David Bowie, l'homme au cent visages ou le fantôme d'Hérouville, signé par le journaliste des Inrockuptibles Christophe Conte et le réalisateur Gaëtan Chataigner. Le film a été tourné dans les mythiques studios du château d'Hérouville, dans le Val-d'Oise, où le chanteur a enregistré Pin Ups et Low au milieu des années 70. Il y a aussi produit The Idiot de son complice Iggy Pop. Huit artistes ont accepté d'y reprendre certains tubes de la star anglaise. Ainsi, Alain Chamfort se frotte à Heroes et Lou Doillon s'accompagne à la guitare sur Queen Bitch.

    Mercredi 13 janvier

    En 1983, David Bowie a marqué les esprits en incarnant le major Jack Celliers dans Furyo. Arte rediffusera à 20 h 55 le film qui raconte l'affrontement teinté d'homosexualité entre un capitaine japonais tyrannique et un prisonnier européen pendant la Seconde Guerre mondiale. À 22 h 55, la chaîne propose de retracer la carrière du chanteur dans David Bowie en cinq actes suivi du concert donné à Dublin en 2003.


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  • Mort d’André Courrèges, créateur de mode adepte des lignes futuristes et épurées

    Le Monde.fr | <time datetime="2016-01-08T17:40:39+01:00" itemprop="datePublished">08.01.2016 à 17h40</time> • Mis à jour le <time datetime="2016-01-08T20:32:58+01:00" itemprop="dateModified">08.01.2016 à 20h32</time> | Par

    André Courrèges en 1967.

    « Qu’est ce qu’un créateur ? C’est un homme qui repense en fonction du futur l’ensemble du système d’habillement de son époque », a écrit l’historien de la mode Bruno du Roselle, au sujet du travail visionnaire d’André Courrèges.

    Animé par une sensibilité furieusement moderne et une esthétique futuriste, l’inventeur de la minijupe « couture » est mort, jeudi 7 janvier, à l’âge de 92 ans à son domicile de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Après s’être battu pendant « plus de trente ans contre la maladie de Parkinson », a annoncé vendredi la maison Courrèges, l’ancien ingénieur des Ponts et chaussées, pilote d’avion et sculpteur, laisse derrière lui une petite révolution stylistique et sociale.

    Natif de Pau, élève pendant dix ans de Cristobal Balenciaga, André Courrèges s’affaire, dès le lancement de sa marque en 1961, à tisser des liens étroits entre avancées technologiques et réalité quotidienne : sa collection de 1964 The Moon Girl (cinq ans avant qu’un homme mette le pied sur la lune, il y envoie déjà des femmes) crée l’événement avec ses silhouettes blanches et ses volumes trapèzes au-dessus du genou.

    S’en suivent des expérimentations avec des matériaux novateurs comme le PVC ou le Rhodoïd, et des teintes explosives comme le rouge et l’orangé vifs. Les jeunes femmes font honneur à son inventivité : il compte rapidement parmi ses fans des figures telles que Françoise Hardy, Twiggy, Mireille Darc, Catherine Deneuve – et devient à la fois icône et accompagnateur de la révolution féminine. Car il prend – contre l’avis de nombreux de ses contemporains – le parti de libérer les femmes de leurs entraves : corsets, soutiens-gorge, talons hauts… en créant des vêtements faciles à porter, comme des combi-shorts ou des pantacourts.

    Ses vêtements aux lignes épurées, parfois qualifiées d’architecturales, ont inspiré plusieurs stylistes, comme Thierry Mugler ou Jil Sander.

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    André Courrèges parmi les modèles de sa collection printemps-été 1976. </figure>

    Créateur de « la petite robe blanche »

    • Pour ce qui est de la mini-jupe, les spécialistes en accordent la paternité à l’Anglaise Mary Quant. Mais c’est André Courrèges qui lui donne ses lettres de noblesse en l’imposant dans la haute couture parisienne.
    • Le couturier sera aussi l’auteur des fameux collants « seconde peau », faits d’une seule pièce, allant des pieds aux bras, à glisser sous des robes chasubles ou à porter avec des blousons en vinyle, matière qu’il introduit dans la garde-robe.
    • Sans oublier la « petite robe blanche » qui deviendra sa marque de fabrique. Le blanc, omniprésent dans ses collections, se mélange avec les rayures et damiers, qui donnent une allure moderne et ludique à la silhouette.

    Adulé par les hautes sphères de la mode comme par la rue, le créateur se voit rapidement copié, et se referme de plus en plus sur lui-même. C’est sa femme, Coqueline Courrèges, qui prend la relève quand, souffrant, il se retire en 1994. Réduite à sa plus simple activité au début des années 2000, la marque est finalement reprise en 2011 par les hommes d’affaires Jacques Bungert et Frédéric Torloting.

    Le réveil de la belle endormie se produit en 2015 avec l’arrivée du duo de créateurs Sébastien Meyer et Arnaud Vaillant. Leur première collection, présentée lors de la fashion week de Paris en octobre dernier, reçoit des critiques positives de la presse et annonce un nouveau chapitre pour la maison.

    Lire aussi : Courrèges, retour vers le futur


     

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    Charlie Hebdo: hommages tricolores

    pour le policier Ahmed Merabet

    <nav class="breadcrumb" role="breadcrumb"> </nav> Par LEXPRESS.fr , publié le <time datetime="05/01/2016 12:36:00" itemprop="datePublished" pubdate=""> 05/01/2016 à 12:36 </time> , mis à jour à <time datetime="05/01/2016 13:03:17" itemprop="dateModified"> 13:03 </time>
    <figure class="cover trigger_scroll">

    Le message "Je suis Ahmed" a été inscrit au pochoir à l'endroit où Ahmed Merabet, policier du commissariat du 11ème arrondissement, a été abattu pendant les attaques terroristes de janvier 2015.

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    Le message "Je suis Ahmed" a été inscrit au pochoir à l'endroit où Ahmed Merabet, policier du commissariat du 11ème arrondissement, a été abattu pendant les attaques terroristes de janvier 2015.

    REUTERS/Benoit Tessier

    </figcaption> </figure> </header>

    En plus d'une plaque à sa mémoire, plusieurs oeuvres au pochoir ont été réalisées en l'honneur de cet agent de la brigade VTT du XIe arrondissement, mort sous les balles des frères Kouachi le 7 janvier 2015.

    "Je suis Ahmed." Les trois mots sont écrits en lettres tricolores, réalisées au pochoir sur le trottoir du boulevard Richard-Lenoir, pile à l'endroit où Ahmed Merabet, policier de 42 ans, a été abattu par les frères Kouachi lors de leur fuite le 7 janvier 2015 après a fusillade de Charlie Hebdo.  

    Sur un compteur électrique, à quelques mètres de là, un portrait d'Ahmed, dans les mêmes tons de bleu, de blanc et de rouge, s'affiche sur un compteur électrique. Il a été conçu par l'artiste de rue Christian Guemy, aussi appelé C215, pour rendre hommage à cet agent mort en service alors qu'il tentait d'arrêter, avec un collègue, les deux terroristes en pleine folie meurtrière. 

    <article data-scribe="component:card" dir="ltr"> </article>

    Hommage à Ahmed Merabet assassiné le 7 janvier 2015, victime du terrorisme dans l'accomplissement de son devoir.

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    Cette oeuvre éphémère serait "une initiative personnelle du commandant Stéphane Motel, du commissariat du 11e arrondissement où travaillait Ahmed", a déclaré l'artiste au site français du HuffingtonPost . Exécutée d'après une photo donnée à l'artiste par la soeur d'Ahmed Merabet, elle a été dévoilée lundi devant une centaine de personnes, dont les collègues du policier et sa famille au complet.  

    C215 devrait également réaliser le même pochoir à l'intérieur du commissariat où officiait Ahmed. "Je comprends aujourd'hui qu'Ahmed Merabetest plus qu'une victime. Il est un symbole fort, fédérateur et extrêmement républicain", a poursuivi l'artiste. C215 travaillerait aussi actuellement avec l'urgentiste et ex-chroniqueur de Charlie Hebdo Patrick Pelloux pour réaliser un pochoir en l'honneur de Charb. 

    <article data-scribe="component:card" dir="ltr"> </article>

    Dévoilement de plaques en hommage aux victimes des attentats et à notre collègue Ahmed Merabet

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    Ce mardi en revanche, seules la mère d'Ahmed Merabetet l'une de ses soeurs étaient présentes pour la cérémonie officielle d'inauguration d'une plaque commémorative à la mémoire de l'agent.  

    <article data-scribe="component:card" dir="ltr"> </article>

    Ici, le policier Ahmed Merabet a été assassiné. @RogerCukierman présent au dévoilement de la plaque.

    •  

    Deux autres plaques ont été prévues pour les victimes des attentats perpétrés dans la capitale il y a un an. A 10 h, le président de la République François Hollande et la maire de Paris, Anne Hidalgo, ont dévoilé l'hommage "à la mémoire des victimes de l'attentat terroriste contre la liberté d'expression perpétré dans les locaux de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015", rue Nicolas-Appert, dans le 11e arrondissement, où se trouvait le siège du journal. 

    Sur la plaque, les noms des victimes y ont été gravés par ordre alphabétique : "Frédéric Boisseau, Franck Brinsolaro, Cabu, Elsa Cayat, Charb, Honoré, Bernard Maris, Mustapha Ourrad, Michel Renaud, Tignous, Georges Wolinsky." La faute faite au dernier nom a entraîné la couverture de cette plaque par un voile noir, le temps qu'une nouvelle version soit mise en place. 

    Un peu plus tard, à quelques pas de l'ancienne rédaction de Charlie Hebdo, François Hollande et Anne Hidalgo ont dévoilé une autre plaque, en présence du premier ministre Manuel Valls, sur le boulevard Richard Lenoir.


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    Pierre Boulez, la trajectoire d’un compositeur

    LE MONDE | <time datetime="2016-01-06T14:35:54+01:00" itemprop="datePublished">06.01.2016 à 14h35</time> • Mis à jour le <time datetime="2016-01-06T18:54:24+01:00" itemprop="dateModified">06.01.2016 à 18h54</time> | lien  Par

     

    Le compositeur et chef d'orchestre Pierre Boulez à la Salle Pleyel à Paris, le 4 juin 2013.

    On connaît peu les premiers essais musicaux de Pierre Boulez, mort mardi 5 janvier à l’âge de 90 ans : l’homme n’a jamais laissé paraître la moindre page qui ne le satisfaisait pleinement. Aussi faut-il consulter les archives de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) pour connaître ses Trois Psalmodies pour piano (1945), une version intermédiaire (1947) de sa Première sonate pour piano (commencée en 1946 et publiée dans sa forme définitive en 1951), et celles de la Radio de Cologne où subsiste un extrait d’Oubli signal lapidé (1952), une musique pour douze voix solistes pour une « pièce musicale » d’Armand Gatti.

    Placées sous le signe du chiffre « 12 » (douze pièces de douze mesures chacune), ses Notations (1945), créées en même temps que les Trois Psalmodies par la pianiste Yvette Grimaud, seront vite supprimées de son catalogue mais y seront réintégrées quand, au cours des années 1980, Boulez les retravaillera progressivement en des versions orchestrales, acceptant alors de confronter l’original à leur mouture nouvelle. De rares partitions pour bande magnétique, élaborées au Groupe de musique concrète de la radiodiffusion nationale, fondé et dirigé par Pierre Schaeffer, témoignent d’un pan très peu connu de l’œuvre de Boulez : Deux études de musique concrète pour bande magnétique (1951-1952) ainsi que La Symphonie mécanique (1955) pour le film expérimental de Jean Mitry.

    Lire aussi : Mort de Pierre Boulez, symbole d’un XXe siècle musical avant-gardiste

    Systématisme

    En 1955, alors qu’il est à la fin de son mandat de « chef de la musique » au sein de la compagnie Renaud-Barrault, Boulez écrit une longue et exigeante musique de scène pour L’Orestie, d’Eschyle. La difficulté qu’auront les comédiens à chanter les passages du chœur contraint le musicien à simplifier et à sabrer une grande partie de sa partition, qui surprendra la critique par sa modernité. A la demande du Club d’essai de la radio, Boulez conçoit en 1957 une étonnante et poétique musique (pour hautbois, harpe et percussions) pour la pièce radiophonique Le Crépuscule de Yang Koueï-Fei de Louise Fauré (1957). Il en prélèvera des fragments pour des œuvres ultérieures.

    Premier opus officiel, la Première sonate pour piano, œuvre elliptique, radicale et hérissée, précède une Sonatine pour flûte et piano (1946) et une Deuxième Sonate pour piano (1947-1948). Dans cette œuvre d’une redoutable difficulté, Boulez affirme les fondements de son langage, d’un systématisme audible en dépit du caractère rhapsodique et capricant de la pièce. Le grand pianiste italien Maurizio Pollini en sera un interprète fameux.

    Découverte de la poésie de René Char


    La découverte de la poésie de René Char (1907-1988) inspire ses premières compositions vocales à Boulez : Le Visage nuptial (deux versions : 1947 puis 1951-1952) ainsi que Le Soleil des eaux, dont les nombreuses mutations, entre 1948 (une pièce radiophonique dont l’enregistrement n’a pas été retrouvé) et 1965, établissent un principe d’inachèvement et de provisoire typiques du compositeur. Similairement, le Livre pour quatuor (1948-1949) est créé partiellement lors de trois concerts, entre 1955 et 1962, retiré du catalogue (sauf pour les formations qui l’avaient déjà joué) et repensé en Livre pour cordes (1968), pour orchestre à cordes, puis à nouveau réintroduit en 1985 dans sa version pour quatre archets.

    En 1951-1952, Boulez compose le Premier livre de ses Structures pour deux pianos, œuvre d’une aridité extrême où il pousse à son comble un déterminisme sériel intégral qui régit strictement les hauteurs, les nuances et les durées.

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    Sur les mêmes principes, Boulez écrit, entre 1953 et 1955, Le Marteau sans maître, sur des textes de Char. Cette composition (la plus connue et la plus enregistrée de son auteur avec la Deuxième Sonate) pour contralto et ensemble instrumental est d’une intransigeance musicale tempérée par la poésie sonore des percussions qui évoquent des sonorités extra-européennes.

    Premier antidote à l’ultradéterminisme de ses précédentes compositions, le Deuxième Livre (1956-1961) des Structures pour deux pianos introduit une dose de liberté dans le parcours de l’œuvre, laissé à la discrétion des interprètes, comme dans la Troisième Sonate pour piano (1955-1957) qui confirme la volonté de libérer les verrous trop contraignants du sérialisme intégral. Si Boulez conçoit « une œuvre renouvelée à chaque exécution », il refuse pour autant l’indéterminisme total de la forme ouverte que pratiqueront d’autres compositeurs à la même époque.

    Fluidité et sensualité

    Le goût de Boulez pour la poésie et les théories littéraires de Stéphane Mallarmé le conduit à écrire, entre 1957 et 1962, un grand ensemble de pièces sous le titre Pli selon pli (1957-1962). Révisé jusqu’au milieu des années 1980, ce cycle est affecté d’une partie vocale en dents de scie et d’une extraordinaire complexité polyphonique qui en rendent l’écoute ardue malgré des passages d’un raffinement exemplaire. Après des partitions secondaires et souvent grisailleuses conçues pendant les années 1960, Cummings ist der Dichter (1970), pour chœur et orchestre de chambre, s’affirme comme l’une de ses plus poétiques réussites. Suivent les premières versions d’…explosante-fixe (1971, retravaillée l’année suivante puis, en 1993, dans une version avec électronique), Rituel in memoriam Bruno Maderna (1974-1975) et Messagesquisse (1976) pour violoncelle solo et six violoncelles (commande du violoncelliste russe Mstislav Rostropovitch).

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    A partir de 1981, Boulez travaille à ce qui peut être sûrement considéré comme son chef-d’œuvre, Répons, pour six solistes (deux pianos, une harpe, un vibraphone, un xylophone/glockenspiel et un cymbalum), ensemble instrumental et dispositif électro- acoustique en temps réel (« live electronics »). Ses moutures subséquentes ont évolué en même temps que la technologie développée à l’Ircam, le laboratoire musical créé en 1977 par Boulez au Centre Pompidou. La partition, qui semble un écho aux musiques polychorales vénitiennes des années 1600 et à Noces (1914-1917), de Stravinsky, sera enregistrée en 1996 par le compositeur dans une version définitive. Répons allie une poésie sonore d’une immense séduction à une grande rigueur d’écriture : l’aridité minérale et parfois asphyxiante de beaucoup de ses partitions antérieures laisse place à la fluidité et à la sensualité.

    Hédonisme décoratif

    Dérive 1 (1984), une respiration presque impressionniste, et la plus frénétique Dérive 2 (1988-2006) sont des « comètes » de la « planète » Répons. Sur Incises (1996-1998), pour trois pianos, trois harpes et trois percussions, est le long et industrieux développement d’Incises (1994-1995), court et volcanique morceau de concours pour piano seul.

    Dialogue de l’ombre double, pour clarinette (1985) – une manière d’appropriation inattendue des Trois pièces pour clarinette seule (1919), de Stravinsky – et Anthèmes 2 pour violon (1997), à l’origine pour instrument seul ou avec bande, sont remodelées dans des versions avec électronique en temps réel. Mais autant la technologie, dans Répons, semblait au service de la poétique de l’œuvre, autant, dans ces deux pièces, elle paraît gagnée par un hédonisme décoratif un peu vide.

    Le compositeur songeait depuis longtemps à enfin écrire pour la scène lyrique. Un projet conçu avec Heiner Müller (1929-1995) avait été abandonné à la mort du dramaturge. En 2009, Boulez aurait accepté de finalement écrire une adaptation d’En attendant Godot, de Samuel Beckett, pour la Scala de Milan. Mais les graves problèmes de vue et la santé déclinante de Pierre Boulez dans ses dernières années l’empêcheront de mener

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    à bien son projet.

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