• L'Ukraine au cœur des préoccupations du G7

    <figure class="fig-photo"> Angela Merkel, dimanche à Garmisch-Partenkirchen. <figcaption class="fig-media-legende" itemprop="description">

     

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    Les leaders occidentaux ont à nouveau traité des sanctions à l'égard de la Russie. Angela Merkel et Barack Obama se sont mis d'accord sur leur maintien.

     

    Le G7 d'Angela Merkel a un air de fête du village. La chancelière allemande, qui reçoit pour 24 heures ses homologues dans le cadre idyllique des Alpes bavaroises, arbore un grand sourire. L'ambiance est bon enfant et le soleil est au rendez-vous, même si des orages sont prévus pour la fin de journée. Côte à côte sur la place du village de Krün, non loin d'Elmau, Angela Merkel et Barack Obama se comportent comme les meilleurs amis du monde.

    Pour faire oublier le scandale d'espionnage de la NSA en Allemagne, Angela Merkel et Barack Obama ont soigné la mise en scène de leur entente. «Je vais demander à ce que nos réunions se déroulent ici, en buvant de la bière», plaisante le président américain, applaudi par les habitants du village quasiment tous vêtus du costume traditionnel: culotte de peau pour les hommes, dirndl pour les femmes. «Mais on devra négocier avec le service de sécurité», ajoute-t-il sur le même ton. Avant de se mettre au travail, Angela Merkel et Barack Obama se sont attardés pour boire une bière. «Il n'y a jamais de mauvais moment pour une bière», a lancé, jovial, le président américain. Toutefois à en croire l'un de ses voisins de table, interrogé par l'AFP, c'est à une bière sans alcool que Barack Obama a goûté.

    Un front uni

    La scénographie est millimétrée. Quelques minutes plus tard, les deux dirigeants prenaient la direction du «château d'Elmau», non loin de Garmisch-Partenkirchen. C'est là qu'Angela Merkel, accompagnée de son mari Joachim Sauer, a accueilli ses hôtes les uns après les autres. Le chef de l'État François Hollande est arrivé en dernier.

    Malgré leur cadre exceptionnel, les discussions s'annoncent intenses. Le G7 se déroule sur fond de crises multiples et d'enjeux mondiaux. Les puissances qui le composent, l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l'Italie, les États-Unis, le Canada et le Japon, voudraient afficher un front uni. Le G7, répète désormais Angela Merkel, est plus qu'une réunion d'intérêts économiques, mais avant tout une communauté de valeurs. Sur la lutte contre le terrorisme, l'unité devrait être facile. Sur d'autres points, comme les négociations commerciales et l'accord transatlantique TTIP, les discussions devraient en revanche opposer Européens et Américains. Sur un dernier sujet, le climat, c'est le Japon qui traîne des pieds. Tokyo ne veut pas s'engager sur le respect d'objectifs précis. Dimanche matin, le chef de l'État François Hollande s'est entretenu avec le premier ministre Shinzo Abe.

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     Barack Obama et Angel Merkel se sont mis d'accord sur le fait que la durée des sanctions devrait être clairement liée à la mise en œuvre complète par la Russie des accords de Minsk et au respect de la souveraineté ukrainienne

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    L'un des principaux sujets de préoccupation des dirigeants du G7 concernera l'Ukraine, au menu du dîner de travail dimanche soir. Plus de trois mois après l'accord de Minsk 2, la situation est fragile et le cessez-le-feu constamment menacé. Barack Obama ne prend pas de gants pour dénoncer «l'agression» russe contre la Crimée, qui a valu à la Russie d'être exclue du G8. Angela Merkel est elle aussi partisane d'une ligne dure, même si pour ménager Moscou, elle évoque des entorses aux accords sur le terrain par toutes les parties, séparatistes et progouvernementales. «Les deux dirigeants se sont mis d'accord sur le fait que la durée des sanctions devrait être clairement liée à la mise en œuvre complète par la Russie des accords de Minsk et au respect de la souveraineté ukrainienne», a-t-on appris du côté américain, à l'issue d'une rencontre bilatérale entre Barack Obama et Angela Merkel. Côté français, on se montre légèrement plus souple: le regain de tension ne doit pas conduire automatiquement à un durcissement des sanctions. «C'est trop rapide, cela ne fonctionne pas ainsi», prévient-on à l'Élysée. L'Europe examinera fin juin le sujet. Seule la mise en œuvre complète des accords de Minsk pourra permettre la réévaluation des sanctions. Les parties prenantes ont jusqu'à la fin de l'année pour respecter leurs engagements.


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    Dans l'est de l'Ukraine, les rebelles déposent

    leurs armes pour sauter dans l'eau glacée

    <time>Publié le 19-01-2015 à 19h05Mis à jour à 23h05</time>

     

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    Un homme plonge dans l'eau glacée d'un lac pour célébrer l'Epiphanie orthodoxe, le 19 janvier 2015 à Donetsk (c) Afp
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    Donetsk (Ukraine) (AFP) - Les traits tirés, Denis ôte son treillis, sa chapka et plonge dans l'eau glacée d'un lac de Donetsk pour célébrer l'Epiphanie orthodoxe. Habituellement au front où il combat les forces ukrainiennes, ce rebelle prorusse a obtenu lundi, pour l'occasion, une permission de trois heures.

    "Je me baigne pour que mon corps et mon âme soient protégés de la guerre", lance-t-il, entouré d'une dizaine de ses compagnons de guerre et de prêtres orthodoxes venus bénir les eaux.

    L'an dernier, cet homme de 31 ans travaillait encore dans le BTP. Mais aujourd'hui, il a pris les armes pour s'opposer au "pouvoir du Maïdan", du nom du mouvement populaire qui a abouti l'an dernier au renversement des autorités prorusses à Kiev.

    "L'an prochain, pour la prochaine Épiphanie, je pense qu'on aura vaincu la junte de Kiev", nom donné par les médias russes au gouvernement pro-occidental ukrainien, ajoute-t-il, avant de repartir aussitôt sur la ligne de front.

    Lundi, de nombreux combattants de la République populaire autoproclamée de Donetsk (DNR) ont laissé de côté, pour quelques minutes, leurs armes afin de s'immerger, comme le veut la tradition, par trois fois - au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit - dans les lacs gelés de Donetsk, bastion des rebelles prorusses.

    Certains étaient venus en famille, d'autres avec des membres de leur bataillon pour participer à ce rituel commémorant le baptême du Christ dans le Jourdain.

    "Je célèbre l'Epiphanie depuis 15 ans. Cette année, ce n'était pas une décision facile à prendre car on peut nous tirer dessus à n'importe quel moment", lance Andreï, un autre rebelle, la quarantaine.

    "Mais je ne peux pas ne pas respecter la tradition", ajoute-t-il, évoquant cette cérémonie qui a lieu chaque année à partir de minuit dans la nuit du 18 au 19 janvier.

    - Baignade au son des bombes -

    Tandis que combattants et civils sautent dans l'eau, quelques bombardements se font entendre. Des chars et d'autres véhicules militaires passent non loin. Ils sont applaudis par les baigneurs.

    Quelques hommes en uniforme de cosaque russe sont également présents pour l'occasion. "On ne savait pas si on devait venir car c'est la guerre. Mais on s'est dit qu'il fallait montrer qu'on est toujours là, qu'on tient le coup", explique l'ataman (le chef) Vadim Kotsilov, 66 ans.

    "On ne doit pas avoir peur", ajoute-t-il.

    En dépit d'une trêve instaurée le 9 décembre, des combats acharnés entre l'armée ukrainienne et les rebelles ont progressivement repris il y a une dizaine de jours dans l'est de l'Ukraine.

    Lundi, le centre de Donetsk a de nouveau été touché par des tirs.

    "D'habitude, je célèbre l'Epiphanie dans le lac Karlovské", à une quarantaine de kilomètres de Donetsk. "Mais cette année, les lieux étaient inaccessibles (en raison des combats, ndlr). Donc je suis venu ici", explique Sergueï Khomiako.

    Cet ouvrier de 30 ans, qui n'a pas rejoint les forces armées de la DNR, explique s'être déplacé comme tous les ans pour "se laver de ses péchés".

    L'immersion au moment de l'Epiphanie est en effet censée purifier, et certains considèrent aussi que ces baignades glacées renforcent l'organisme.

    Son ami Sacha Tatarinov, 28 ans, se dit, quant à lui, "étonné" de voir une centaine d'habitants des environs réunis sur les bords du lac : "Je ne m'y attendais pas. C'est la guerre quand même".

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    Sur le web : Ukraine: les rebelles déposent les armes pour plonger dans l'eau

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