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Jean-Christophe Cambadélis a été élu jeudi 28 mai premier secrétaire du Parti socialiste, avec près de 70 % des voix, face à son concurrent, Christian Paul.
Vous avez été élu avec un score assez large. Est-ce un soutien des militants à l’action du gouvernement ?
Jean-Christophe Cambadélis : Ce résultat traduit un profond besoin de renouveau de l’offre politique et du socialisme. C’est aussi un vote de sortie de crise. Le PS était confronté depuis plusieurs mois à une tension interne, caractérisée par ce qu’on a appelé la fronde, et une crise politique externe avec le résultat des élections locales.
Comment comptez-vous faire respecter par le gouvernement les engagements de votre motion ?
Je n’ai pas l’habitude de me payer de mots et je fais ce que je dis, dans la confiance et le dialogue. Tout ce qui est dans la motion doit être engagé.
Que va faire le PS dans les 18 mois qui restent avant la présidentielle ?
Il faut changer les têtes et changer dans les têtes : il nous faudra une direction paritaire et aux couleurs de la France. Nous allons ensuite commencer un processus de rassemblement qui débutera par l’université d’été de La Rochelle en août. Nous proposerons à nos partenaires de la coorganiser. Cela s'adressera aux écologistes, aux radicaux, au MRC et aux communistes, même si je ne pense pas que ces derniers acceptent. Puis nous créerons des collectifs départementaux pour poursuivre le débat. L’objectif est de dépasser le PS et les partis par un mouvement de la base pour faire une grande alliance populaire. Nous organiserons une convention en novembre 2016 de cette alliance populaire qui adoptera un schéma directeur, pour la prochaine présidentielle.
Ce sera un programme pour le futur candidat ?
Ce seront des axes programmatiques. A partir de début 2016, nous allons publier des « cahiers mensuels » de la présidentielle. Une personnalité sera à chaque fois chargée d’une grande question et nous n’éviterons aucun thème : le terrorisme, l’islam et la République, la compétitivité, l’école, le logement… Mois après mois se construira l’avis du parti sur le quinquennat à venir.
Votre alliance populaire s’étend-elle aux centristes ?
Si certains s’y trouvent bien, je ne vais pas les repousser à coup de pied. Mais mon objectif n’est pas celui-là. C’est de rassembler la famille progressiste. Eux se caractérisent comme centristes.
Il est possible de construire un mouvement progressiste assez large. Aujourd’hui, le débat est en train de se concentrer entre les républicains conservateurs de Nicolas Sarkozy et les républicains progressistes que nous représentons. Notre modèle, c’est la modernisation économique, l’écologie sociale et la protection des minorités. C’est autour de cela que nous allons construire notre union populaire. Et nous laisserons aux républicains conservateurs leur dérive à droite, qui les amène à tutoyer le FN.
Avez-vous abandonné l’idée d’une primaire à travers cette alliance populaire ?
Elle ne figure pas dans la motion, mais elle reste une possibilité. Nous avons les mains libres, il y aura un conseil national à l’automne 2016 pour trancher cette décision. Nous devons nous demander ce qui est le plus efficace pour notre candidat. Est-ce de passer ou non par une primaire si c’est le président de la République qui se présente, ce que j’appelle de mes vœux ?