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PS Jeudi, entre 17h et 22h, les militants socialiste votent pour les textes de quatre motions. Si Jean-Christophe Cambadélis devrait conserver son rôle de Premier secrétaire du PS, les tensions apparaissent ces derniers jours... lien
Congrès du PS : A la veille du vote des militants, le ton monte entre les tenants des quatre motions
<figcaption>Jean-Christophe Cambadélis, Premier secrétaire du PS lors d'une conférence de presse le 11 avril 2015 à Solférino. - SIPA</figcaption> </figure>
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Oihana Gabriel
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Publié le <time datetime="2015-05-20" pubdate="">20.05.2015 à 18:19</time>
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Mis à jour le <time datetime="2015-05-20">20.05.2015 à 18:19</time>
L’affaire semblait pliée. Pourtant, à la veille du vote des militants socialistes, les doutes se font jour et les tenants des quatre motions du parti socialiste affutent leurs couteaux. Quatre points de tension qui pourraient rendre plus périlleux que prévu le Congrès de Poitiers du 5 au 7 juin.
Cinq questions sur le congrès de Poitiers avant le vote des militants jeudi
Un double langage ?
Depuis quelques jours, le ton monte au sein du PS. Christian Paul, signataire de la motion dite des frondeurs attaque fort ce mercredi. Son reproche : que des ministres qui ont signé la motion A, celle de Jean-Christophe Cambadélis, portent une politique notamment économique toute autre. « Non, les ministres (signataires de la motion Cambadélis) ne sont pas sincères et la réalité de ce congrès c’est le double langage. Je demande un congrès dans la clarté des idées », tance le député de la Nièvre dans Le Parisien. Une attaque qui a fait réagir puisque quelques heures après, Michel Sapin a dû se justifier. « Ne vous laissez pas intoxiquer par quelques frondeurs en mal d’arguments qui aujourd’hui pensent intelligent de dire que les ministres sont en contradiction avec la motion qu’ils ont signée. Je ne suis en rien en contradiction », a insisté le ministre des Finances. Au point de relancer une proposition, présente dans le texte de la motion A : le prélèvement de l’impôt à la source. « Ce serait une très bonne manière de faire « mais » ça ne peut pas se faire d’un coup, d’un seul », a dit Michel Sapin. Si la motion de Cambadélis, défendue par Manuel Valls remporte le vote, les opposants en interne risquent de regarder à la loupe si le gouvernement respecte à la loupe ses engagements. La synthèse entre les visions de Manuel Valls et de Martine Aubry pourrait compliquer la tâche du gouvernement. Car le texte ne condamne pas la politique du gouvernement mais émet des critiques implicites. « En réalité, la motion A (Cambadélis) et B (frondeurs) ne sont pas fondamentalement différentes sur le fond, c’est plus sur le degré de critique », explique Gérard Grunberg, politologue au Centre de recherches politiques de Sciences Po.
Jean-Christophe Cambadélis, vraiment favori ?
C’est la seule vraie question. Et « tout le congrès semble avoir été préparé en vue d’arracher un accord à minima Hollande-Valls-Cambadélis-Aubry », analyse Gérard Grunberg. Mais depuis quelques jours, certains socialistes expliquent que la motion de Cambadélis risque de ne pas faire 50 %. « Est-ce une peur fondée ou une stratégie pour mobiliser les militants ? Difficile à dire. » Si la motion A ne gagnait que d’une courte tête, le secrétaire national en ressortirait affaibli. Mais aussi le gouvernement. « Si Jean-Christophe Cambadélis, soutenu par Manuel Valls, fait moins de 50 %, on risque de dire que le gouvernement n’arrive pas à réunir, reprend le politologue. Le vrai enjeu politique du congrès de Poitiers, c’est de voir si les socialistes veulent vraiment changer de chef du gouvernement. Si les frondeurs font plus de 40 % alors, oui on pourra parler d’un parti coupé en deux et Manuel Valls pourrait ne pas rester Premier ministre encore deux ans. » Même peu probable, cette éventualité pèserait lourdement à quelques mois des élections régionales et à deux ans des présidentielles.
Des pressions ?
Florence Augier, première signataire de la motion C (minoritaire) pour le congrès du PS, a déploré « les pressions » exercées sur les militants socialistes. « J’en suis à ma treizième présentation de motion (à travers la France, ndlr), il n’y a pas une fédération où je n’ai pas vu cela, où les caciques locaux essaient de faire pression pour telle ou telle motion », a lancé la socialiste.
Des soupçons de fraude
Le congrès de Reims en 2008 avait laissé des traces avec des accusations de fraude entre le camp de Ségolène Royal et celui de Martine Aubry. Un précédent qui rend les tenants des motions prudents. En effet, Karine Berger et Christian Paul ont demandé que la Haute autorité du PS supervise la centralisation des votes rue de Solférino, avant de compter les bulletins. Pas de réponse du côté de la direction du PS. Ce que n’a pas manqué de dénoncer Christian Paul « surpris que le Premier secrétaire n’ait pas accepté que la Haute Autorité supervise le scrutin » du congrès.