Contrairement aux écologistes, eux étaient à huis clos. Les socialistes les plus à gauche du PS se retrouvaient eux aussi ce samedi à l’Assemblée nationale pour tenter de se mettre d’accord sur un texte commun d’ici le conseil national de la semaine prochaine, étape importante vers le congrès de Poitiers début juin. Et à les voir la mine réjouie et prendre ensuite un café ensemble, on peut facilement parier qu’ils réussiront à constituer une large motion de gauche, opposée à celle du premier secrétaire sortant, Jean-Christophe Cambadélis, qui compte réunir des amis de Martine Aubry à ceux de Manuel Valls en passant par les fidèles de François Hollande.

«Ça avance bien!» se contentaient de glisser les responsables. Leur union, dont les contours sont déjà dessinés depuis la formalisation du collectif «Vive la gauche» lors de l’université d’été 2014 du PS à La Rochelle, rassemblerait ainsi l’aile gauche actuelle (portée par Emmanuel Maurel, Marie-Noëlle Lienemann et Jérôme Guedj), les proches de l’ex-ministre Benoît Hamon, ceux d’Arnaud Montebourg, des ex-strauss-kahnien comme le député Laurent Baumel et quelques proches de Martine Aubry refusant d’aposer leur signature avec ceux qui défendent la politique du gouvernement. «On a jusqu’à mardi pour tomber d’accord», explique un des acteurs, précisant qu’ils auront une nouvelle réunion… en même temps que les amis de Martine Aubry.

Car au-delà d’un texte d’orientation et de formules communes à trouver sur la politique économique qu’ils voudraient voir menée par la gauche ou le rapport avec l’Europe, ces responsables socialistes vont devoir tomber d’accord sur un ou une leader. Une «motion» nécessite ainsi un premier signataire. Benoît Hamon s’y verrait bien. Emmanuel Maurel, déjà en piste la dernière fois face à Harlem Désir aussi. D’autres sont aussi en lice: Christian Paul, Laurent Baumel, Guillaume Balas (proche de Hamon), Jérôme Guedj ou encore l’ex-ministre Aurélie Filippetti. «Il y a plusieurs scénarios possibles, dit l’un d’eux. Nos critères, ce sera "efficacité et consensus". On veut que ça se termine par une task force dans lequel le premier signataire ait un statut moins monarchique». Un blocage est déjà levé: l’opposition entre Emmanuel Maurel et Benoît Hamon s’est apparemment estompée. «On s’est mis d’accord», confie le premier. Sur quoi? Réponse mardi.