Les moteurs de recherche tournent à plein régime et les analystes des services de renseignements ont établi que Michaël Dos Santos, français de 22 ans originaire de Champigny-sur-Marne dans le Val-de-Marne est le second suspect français figurant sur la vidéo de décapitations multiples commises en Syrie et diffusée dimanche par la propagande de l'État islamique. Cette information a été révélée par France 2.
«Nous travaillons bien sur cet individu sans pouvoir encore affirmer avec une absolue certitude qu'il s'agit bien de celui qui apparaît à l'image, le couteau à main», précisait lundi matin au Figaro une source proche du dossier. L'identification a été depuis lors confirmée.
Dès lundi, lors de la conférence de presse, le procureur de la République de Paris, François Molins avait confirmé qu'«outre Maxime Hauchard, un second individu français pourrait être impliqué». La section antiterroriste du parquet de Paris et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont donc validé cette hypothèse. Naturalisé français en 2009, Dos Santos est parti rejoindre les rangs de l'État islamique en août 2013. Parfaitement connu de la justice, il fait l'objet d'un mandat d'arrêt dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en octobre 2013.
Il a menacé la France au nom de l'État islamique
Sévissant en Syrie sous le nom de guerre d'Abou Uthman, il a posté sur son compte Twitter quelque 170 messages où l'on trouve de la littérature salafiste et des photos de soldats décapités, dont une avec ce commentaire: «si tu veux réussir comme lui combat l'état islamique». Le fanatique voit aussi dans l'extrait de La Marseillaise, «qu'un sang impur abreuve nos sillons», un appel direct au djihad. En légende de photographie d'explosions, il confesse: «J'ai hâte de voir la tête des mécréants le jour de la 1ère dougma en France! Tu seras mort avant».
Le 14 octobre, il menaçait directement la France dans une vidéo où il apparaissait portant une kalachnikov: «Nous allons donner un message à la France par rapport aux bombardements en Irak et en Syrie. Nous vous avons prévenus, vous êtes en guerre contre l'Etat islamique. Nous sommes des gens à qui la victoire sera assurée avec l'aide de Dieu», déclare-t-il avec véhémence.
Des liens avec un troisième français
Maxime Houchard, français âgé lui aussi de 22 ans, a été reconnu dès lundi par la police et par ses proches. Originaire de Le Bosc-Roger-en-Roumois, petit village de 3200 âmes dans l'Eure, ce garçon a priori sans histoire a passé une paisible enfance dans le bocage normand avant de s'auto-radicaliser à l'âge de 17 ans et de prêter allégeance à l'État islamique au nom du pire.
Comme ses camarades sur la vidéo, on le voit en treillis couleur sable, coiffé d'un bonnet noir, un long couteau de type commando à la main en train de pousser et mettre à genou un prisonnier présenté comme un soldat syrien. On ne le voit pas exécuter l'otage mais on distingue alors la tête de ce dernier détachée de son corps.
Michaël Dos Santos serait donc à ses côtés, habillé et armé de la manière, tenant lui aussi un autre prisonnier agenouillé devant lui avant d'être décapité.
De possibles liens pourraient être esquisser avec un dénommé Salim Benghalem, supposé être un ancien animateur du Val-de-Marne condamné en 2007 pour une tentative de meurtre. Ciblé par les États-Unis sur une liste noire de djihadistes, il aurait même été nommé bourreau officiel en Syrie, coupant les mains des voleurs et lapidant avec zèle les femmes selon une source informée.