Pictanovo (ex-CRAAV, qui dépend du conseil régional), coproducteur à hauteur de 175 000 euros de ce film tourné dans la région, vient de se fendre d'un communiqué de presse écrit sur le mode déminage. « Il n'était pas question de prendre une position sans connaître les faits exacts », justifie Vincent Leclercq, le directeur général. Après « enquête », la conclusion est : sur « la question centrale » d'éventuelles infractions au code du travail, c'est non. « Il nous a été adressé les bulletins de paie, tout est conforme aux contrats de travail. » Ce qui ne signifie pas qu'ils ont été bien payés. Précision : « Bien des films d'auteur n'arrivent à se tourner que grâce aux techniciens et aux comédiens qui acceptent de réduire leurs salaires. » Ce fut le cas.
Quant à la difficulté de travailler avec ce réalisateur, Vincent Leclercq parle d'un « exigeant », d'un « taiseux », « qui ne sait pas remercier ». « Et comme il a terminé son film 36 heures avant Cannes, il n'y a pas eu de projection d'équipe, ni de générique. Mais nous avons obtenu l'engagement de la production qu'il y ait l'un et l'autre. Et contrairement à la rumeur, tout le monde sera cité. » De là à ce que Pictanovo travaille de nouveau un jour avec lui ? « On verra... » Comprenez : ce n'est certes pas le plus chouette type de la Terre, mais l'important reste la magie du cinéma. D'autant que Pictanovo conclut : « Pour tous, La Vie d'Adèle restera, ne l'oublions, pas une formidable carte de visite. » • L. D.