• Cannes 2013 : découvrez en exclusivité

    la Palme d'or 2013 !

    par
    le 25 mai 2013 à 15h50 , mis à jour le 26 mai 2013 à 18h26.
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    <figure class="figure underline"> La Palme d'Or du 66e Festival de Cannes par le joailler Chopard <figcaption class="degrade-une"></figcaption></figure>
    La Palme d'Or du 66e Festival de Cannes par le joailler Chopard / Crédits : Romain Le Vern/MYTF1News/eTF1
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    </article></section><aside class="sz12 tag c1 aside166896 ombre1">festival de cannes , palme d'or</aside> </section> News Ciné-Séries Lors de notre enquête sur "ceux qui font Cannes 2013", nous avons eu l'honneur de rencontrer Chopard, partenaire officiel du festival, qui nous a autorisé à prendre en photo la Palme d'or 2013, en exclusivité pour MYTF1NEWS

    Dans le cadre de notre interview chez Chopard, nous avons eu la chance de prendre en photo cette sublime Palme d'or qui sera décernée à un heureux élu ce dimanche soir.

    A cette occasion, Céline Wackie-Esyten, responsable des Relations Publiques Internationales chez Chopard, nous a rappelé l'historique de la Palme d'or : "Chopard est partenaire du festival depuis 1998 et fabrique la Palme d'or. Jusqu'en 1997, un petit atelier parisien s'occupait de créer la Palme. La présidente Caroline Scheufele s'est proposée pour la redessiner en Suisse. Bien sûr, au moment de la conception, certains détails étaient immuables : Le nombre de feuilles était déterminé, la forme de la tige aussi et il était impossible de changer la forme de la palme.

    Caroline Scheufele l'a alors légèrement redessinée par rapport au volume. L'or est plus précieux (18 carats) et un socle en cristal en taille diamant-émeraude a été ajouté - chaque cristal ayant des veinures différentes. Chopard fournit deux Palmes d'or en cas d'exæquo et fournit également depuis quelques années les mini-Palmes pour les prix d'interprétation. Chopard fabrique aussi la Caméra d'or, les Palmes Hommage et les Palmes Honneur aussi, en verre fumé. "

    Qui sera l'heureux élu ? Premiers buzz !

    Alors, question : qui, parmi les vingt films en compétition, décrochera la palme ? Qui saura attirer les faveurs du jury présidé par Steven Spielberg ? Depuis que le dernier long métrage de la compétition a été montré à la presse ("La Venus à la Fourrure", de Roman Polanski, ce samedi matin), les rumeurs vont bon train entre les équipes de films qui partent et celles qui restent sur la croisette. Ainsi, si l'on se réfère notre tableau des étoiles, certains films comme "Le Passé" de Asghar Farhadi, "Inside Llewyn Davis" des frères Coen ou encore "La vie d'Adèle", le grand favori de la presse au Festival de Cannes, devraient normalement se retrouver au palmarès.

    En attendant de connaître les heureux lauréats, vous pourrez suivre l'événement en direct sur notre compte Twitter (@MYTF1News) dès demain mais aussi les buzz, les rumeurs et les pronostics...

    La Palme d'Or du 66e Festival de Cannes par le joailler Chopard

     


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  • Fin de partie contrastée pour le 66e Festival de Cannes

    Les derniers films en compétition ont été présentés ce samedi,

    avant l’épreuve du palmarès, dimanche soir.

    25/5/13    
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    Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric, à Cannes, lors de la présentation de « La Vénus à la fourr...

    Lionel Cironneau/AP

    Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric, à Cannes, lors de la présentation de « La Vénus à la fourrure », samedi 25 mai.

     

    Ainsi va le rythme de cet événement étonnant que représente le Festival de Cannes. Les dernières heures de la compétition livrent toujours leur lot de bonnes et de mauvaises surprises.

    « La Vénus à la fourrure », le huis-clos vénéneux de Polanski

    Parmi les moments heureux, le nouveau film de Roman Polanski, La Vénus à la fourrure, adapté de la pièce de l’Américain David Ives, lui-même inspiré du fameux livre de Leopold Sacher-Masoch (qui a, indirectement, donné son nom au sado-masochisme).

    Dans un théâtre vide, un dramaturge, à la fois écrivain et metteur en scène, enrage au téléphone. Sa journée est finie, il a auditionné une série d’actrices et il est révulsé par la superficialité de leur jeu, l’indigence de leurs références, leur style infantile pour parler et se présenter, pestant contre l’époque. Il désespère de trouver l’oiseau rare quand se présente une femme, trempée comme une soupe, qui arrive très en retard et se lamente contre le mauvais sort. Attifée en guêpière sous son manteau, collier de chien autour du cou, elle fait assaut de vulgarité, se montre inculte et s’incruste alors que le metteur en scène veut la congédier, sans même tenter un essai avec elle, tant elle semble éloignée du personnage qu’il cherche. Tout en elle horripile cet intellectuel, confronté soudain à la quintessence de tout ce qu’il déteste. On l’attend, il doit partir, il tente de chasser cette intruse.

    Elle se met à pleurer, sans cesser d’être agressive. Par empathie, il lui offre une petite chance pour mieux s’en débarrasser. Soudain, contre toute attente, l’écervelée se révèle fabuleuse actrice qui maîtrise toutes les subtilités du texte et suggère même des intentions que le dramaturge, drapé dans son esprit de supériorité, n’avait ni vu, ni saisi. Arrivée comme une tête de linotte, elle prend, peu à peu, le dessus sur celui qui voulait la « diriger »…

    Pièce sur le rapport dominant-dominé, cette forme de perversion larvée qui préside souvent aux rapports entre metteur en scène et actrice, La Vénus à la fourrure, filmée par Roman Polanski qui filme sa femme (Emmanuelle Seigner), bascule dans une série incessante de retournements dramatiques sur la question du maître et de l’esclave, dans une atmosphère de trouble, d’érotisme, de confusion des époques et de perte des repères. Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric (dont la ressemblance avec Roman Polanski ajoute à la confusion) passent, en permanence, et sans rupture, de leurs personnages « réels » (un dramaturge, une actrice) à ceux de la pièce jusqu’à frôler les limites de la folie.

    Admirablement maîtrisé et jubilatoire sur l’art de la comédie et de ses ambiguïtés, astucieux et vénéneux, La Vénus à la fourrure joue sur la gamme des thèmes chers à Polanski (huis-clos diabolique, domination et manipulation, travestissement, humour, érotisme), avec des renvois inconscients à ses films mythiques (Tess, Le bal des vampires, Le locataire). Mécanique de précision et d’ajustements habiles, sa mise en scène tourne à la mise en abyme, résumée par cette réplique : « Plus il se soumet, plus il la domine. »

    Emmanuelle Seigner est fabuleuse dans les changements de registre, passant dans un même mouvement de la jeune femme vulgaire d’aujourd’hui à l’aristocrate du XVIIIe siècle, jouant de la colère et des exaspérants tics de langage contemporains à la subtilité d’un théâtre qui tend vers le classicisme et la profondeur des situations. Assumant, avec fantaisie, son pouvoir érotique, sa capacité par une pose ou une réplique à faire naître le désir chez son partenaire, tout en le maintenant à distance, pour mieux imposer son pouvoir. Face à elle, Mathieu Amalric est parfait dans le rôle du metteur en scène, sûr de lui qui se décompose au fur et à mesure et se soumet, perturbé par la révélation de cette part intime et trouble que son personnage ne soupçonnait pas en lui.

    Décidément, Roman Polanski ne cesse de se renouveler et confirme qu’il est bien l’un des maîtres du cinéma d’aujourd’hui.

    « Only lovers left alive », les vampires sans éclat de Jim Jarmusch

    De ce point de vue, Jim Jarmusch devra refaire ses classes. Vendredi soir a été présenté, en compétition, Only lovers left alive, film de vampires, entre Détroit et Tanger, autour de la figure d’un musicien, obsédé par les zombies, reclus dans un immeuble déglingué, dans un capharnaüm d’instruments et d’informatique d’un autre âge. Sa femme vit au Maroc. L’un et l’autre se réveillent la nuit, boivent du sang (O négatif). Adam et Eve (mais oui !) constatent qu’ils n’ont plus de place dans le monde contemporain, alors qu’ils ont traversé les siècles, fréquenté Shakespeare, Marlowe, se font appeler Dédalus, Dr Faust ou Watson. Marginaux surdoués, ils ne peuvent survivre qu’avec du sang humain qu’Adam se procure dans un laboratoire, sous un nom d’emprunt. Mais l’époque a tout contaminé, même le sang. Les voilà en grand danger de mourir. Vont-ils disparaître ou renaître ?

    À l’image de ses personnages gothiques, Jim Jarmusch tourne en rond, non sans montrer les ressources mirifiques de son imaginaire baroque, de son esthétique crépusculaire et perpétuellement référentielle. Le spectateur passe de l’indigestion à l’indifférence, avec un pénible sentiment d’ennui. Jarmusch : peut mieux faire.

    « Les manuscrits ne brûlent pas », des bourreaux sans état d’âme en Iran

    Pris dans d’autres contraintes que celles de plaire et de se renouveler, le cinéaste iranien Mohamad Rasoulof, assigné à résidence comme son confrère Jafar Panahi, a fait parvenir, sous le manteau, son nouveau film (sans générique : l’équipe de tournage craint d’être victime de représailles de la part des autorités) : Les manuscrits ne brûlent pas (en compétition à Un certain regard).

    Impressionnant exercice de style sur deux tueurs à gages, chargé de liquider un écrivain qui déplaît au régime, de récupérer son manuscrit et de faire croire à la thèse du suicide. Le spectateur suit les errances de ces deux fonctionnaires du crime, sans état d’âme, pratiquant la torture, sans frémir. Pendant plus de deux heures, nous suivons leur chemin, balisé d’injonctions, et partageons l’angoisse de leurs victimes (plusieurs amis ont caché des copies de ce manuscrit et seront exécutés à leur tour). Froide métaphore de la répression qui s’abat sur les créateurs iraniens, menacés, interdits d’écrire et de bouger, exercée par des hommes de main, sans morale, ni scrupule, ce film est aussi saisissant par la lenteur de ces heures d’attente où les bourreaux font mijoter leurs victimes, avant de passer aveuglément à l’acte. Un film détonant par ses enjeux et ses conditions de tournage dans ce festival glamour où s’étalent le luxe et les paillettes. 

    JEAN-CLAUDE RASPIENGEAS, à Cannes


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  • James Gray : «J'ai écrit The Immigrant

    pour Marion Cotillard»

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      • Mis à jour <time data-ago="il y a 3 heures" data-original="le 24/05/2013 à 20:04" datetime="2013-05-24T20:04:48+02:00" itemprop="dateModified">le 24/05/2013 à 20:04</time>
      • Publié <time data-ago="il y a 5 heures" data-original="le 24/05/2013 à 18:33" datetime="2013-05-24T18:33:54+02:00" itemprop="datePublished">le 24/05/2013 à 18:33</time>
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    <figure class="fig-photo"> James Gray (à droite) avec Joaquin Phoenix pendant le tournage de <i>The Immigrant.</i><figcaption class="fig-media-legende" itemprop="description">

    James Gray (à droite) avec Joaquin Phoenix pendant le tournage de The Immigrant. Crédits photo : Anne Joyce/Wild Bunch

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    INTERVIEW - Pour son nouveau film, le cinéaste américain revendique le genre du mélodrame.

    Cannes 2013 - Marion Cotillard : séquence d'émotion !

    vendredi 24 mai 2013 - News - Festivals   lien

    L'évènement du jour, c'était la projection de "The Immigrant", un mélodrame signé James Gray ! Marion Cotillard et Jeremy Renner étaient sur le photocall mais la fin du Festival semble les affecter au plus haut point !

    Le Festival de Cannes touche à sa fin, Marion Cotillard est triste... © Corbis

     

    Jeremy Renner prie pour que ça se termine bien ! © Corbis

     

    La conférence de presse de "The Immigrant"

    Chouchou de Cannes avec déjà trois films sélectionnés (The Yards en 2000, La nuit nous appartient en 2007 et Two Lovers en 2008), mais toujours ­reparti bredouille, James Gray a mis cinq ans pour écrire ce film «personnel» dont il a confié le premier rôle à Marion Cotillard. À peine débarqué de Los Angeles, sonné par le décalage horaire, le ­cinéaste parle d'autant plus volontiers de cette histoire d'immigrants qu'il s'est inspiré des souvenirs de ses grands-parents venus d'Ukraine à New York, en 1923.

    LE FIGARO. - Dans quelle mesure cette histoire de deux sœurs polonaises émigrées à New York dans les années 1920 est-elle proche de vous?

    James GRAY. - Sans être autobiographique, elle est très personnelle parce qu'il y a beaucoup de similitudes avec l'histoire de mes grands-parents qui ont débarqué d'Ukraine à New York, dans les années 1920. Cela renvoie à des questions et à des sentiments personnels. L'origine du scénario vient en partie du témoignage de mon grand-père et d'une visite que nous avions faite ensemble à Ellis Island. Là, nous avions rencontré pas mal de personnes dont une femme qui nous avait raconté en pleurs qu'elle avait dû laisser ici sa sœur hospitalisée. Ça m'est resté dans l'esprit. Ma grand-mère me racontait aussi des histoires étranges lors de son arrivée à New York, me décrivant les habitations du quartier et aussi le fait qu'elle n'avait jamais mangé de bananes. J'ai aussi puisé dans les photos de l'époque prises par mes grands-parents.

    Pourquoi avez-vous choisi Marion Cotillard pour le rôle principal, celui d'une jeune Polonaise catholique contrainte de se prostituer pour payer les soins de sa sœur victime de la tuberculose?

    Pour moi, il n'y avait aucun doute sur le casting, c'était elle. J'ai écrit le scénario pour elle et je n'aurais pas fait ce film sans elle. Je n'ai malheureusement vu aucun de ses films, mais quand je l'ai rencontrée à un dîner avec Guillaume Canet avec ­lequel je travaillais sur l'adaptation de Blood Ties , j'ai tout de suite aimé son ­visage, la qualité et la profondeur de ses expressions. Je pensais à l'image de la Jeanne d'Arc de Carl Dreyer. Elle pourrait très bien faire du muet. C'est très rare chez un acteur ou une actrice d'exprimer autant de sentiments sans parfois dire un mot.

    Et Joaquin Phoenix qui avait décidé d'arrêter le cinéma, comment avez-vous réussi à le convaincre de revenir jouer pour vous?

    C'est grâce à Paul Thomas Anderson avec qui il tourne actuellement Vice caché. Il a été très persuasif et a réussi à le convaincre. Je savais que Joaquin était dans une mauvaise passe et qu'il voulait tout arrêter, comme il l'expliquait dans un vrai-faux documentaire de Casey Affleck. On a déjà fait trois films ensemble et on est toujours très complices.

    Vous avez conçu The Immigrant comme un opéra avec Puccini en bande-son. Pourquoi?

    Après avoir vu un triptyque Puccini à Los Angeles, II tabarro, Suor Angelica et Gianni Schicchi (mis en cène par Bill Friedkin pour les deux tragédies et par Woody Allen pour le troisième), j'ai été profondément touché par tant de beauté et d'émotions de la part des personnages. Ce fut une expérience exceptionnelle pour moi. Sur scène, rien n'est faux, tout semble authentique, sincère, je voulais cet esprit mélodramatique. J'ai donc ­essayé de transposer cette puissance émotionnelle dans mes images en y incluant la musique de Puccini. Pour partager cette intensité, atteindre la vérité de l'histoire et toucher les cœurs, il faut parfois aller au-delà du langage.

    De quoi parle The Immigrant?

    Au-delà du thème de l'immigration dans les années 1920 aux États-Unis, il est question d'amour et du choc des cultures. Je voulais développer l'idée du pardon et de la possibilité de rédemption chez les trois personnages (dont Jeremy Renner dans le rôle d'un magicien, NDLR) Tout le monde est digne de faire son examen de conscience. Personne ne vaut rien. Le personnage joué par Marion Cotillard dit qu'elle peut devenir quelqu'un dans cette nouvelle vie qu'elle a choisie.

    Toujours le rêve américain?

    Oui, absolument. Le rêve américain n'est pas une foutaise et ne se résume pas au fait de devenir riche du jour au lendemain. C'est un idéal difficile à atteindre, pour lequel il faut se battre. C'est une seconde chance qui se mérite.

    The Immigrant est votre quatrième film sélectionné à Cannes. Jusque-là vous êtes toujours reparti bredouille. Vous y croyez, aujourd'hui, ou pas du tout?

    C'est toute l'ironie de l'histoire. La première fois, pour The Yards en 2000, je croyais bien gagner un prix. La deuxième fois, avec La nuit nous appartient, en 2007, j'espérais de bonnes critiques. La troisième fois, avec Two Lovers en 2008, je voulais surtout ne pas être hué. Mon attente a évolué de ­cette façon. Cette fois, j'espère surtout que The Immigrant soit apprécié à sa juste valeur. On ne fait pas un film pour décrocher un prix, même si on est en compétition à Cannes.


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  • Palme du cœur 23/05/2013 à 15h00

    L’amour et le sexe entre filles

    filmés par Kechiche : bouleversant

    Olivier De Bruyn | Journaliste

     


    Image tirée du film « La Vie d’Adèle, chapitre 1 et 2 » d’Abdellatif Kechiche

    (De Cannes) Le mariage pour tous, au Festival de Cannes, est célébré en grande pompe sur les écrans de la compétition. Après « Ma vie avec Liberace », de Steven Soderbergh où Matt Damon et Michael Douglas campent un couple gay sous les paillettes kitsch du Las Vegas des années 70, c’est au tour des filles entre elles d’aimanter le regard dans « La Vie d’Adèle, chapitre 1 et 2 », le nouveau Abdellatif Kechiche (sortie prévue le 9 octobre 2013).

    Chamboulement des corps et des âmes, le cinéaste de « La Graine et le mulet » prend tous les risques et sidère. C’est un film important, bouleversant, subtil, gonflé et beaucoup d’autres choses encore.

    Portrait de femme

    « Le Bleu est une couleur chaude » de Julie Maroh

    Libre adaptation du « Bleu est une couleur chaude », la bande dessinée de Julie Maroh, le film suit au plus près, en trois heures de temps balisées par de brutales ellipses, quelques années dans la vie d’Adèle, une jeune femme de Lille, d’abord lycéenne, puis institutrice.

    Chapitre un et deux, comme ceux d’une fin d’adolescence et d’une entrée dans la discutable et normative vie adulte.

    Premier temps : Adèle, dans sa classe littéraire, se passionne pour les livres et pour les garçons. Elle éprouve son âge des possibles sous les yeux de ses parents, de ses profs, de ses copines et se débat sans même s’en apercevoir contre les usages et les conformismes venus de partout.

    Amour caché

    Elle rencontre un jeune type qui l’aime, couche avec lui, mais quelque chose cloche. Quelque chose cloche, parce qu’Adèle, un jour, a croisé une fille dans la rue, les cheveux teints en bleus, enlacée à une autre jeune femme, et qu’elle ne s’est pas remise de cette apparition et d’un regard furtivement échangé.

    Adèle ne se lasse pas de cette image et de ce souvenir entêtant. Le jour, il habite ses pensées confuses et, la nuit, hante ses songes érotiques ardents. Bientôt, Adèle parcourt les bars gays et lesbiens de la ville et retrouve celle qu’elle cherche. Elle, c’est Emma, étudiante aux Beaux-Arts, tempérament irréductible et identité sexuelle assumée.

    Les deux jeunes femmes entament leur histoire, douce et tumultueuse, sensuelle et nécessaire, unique et violente. Passé le prologue de ce long film qui passe si vite, premier et second temps de la fiction raconteront (entre autres) leur amour, dont il ne faut rien dire.

    Soubresauts et agitation

    Dans son nouveau film, Abdellatif Kechiche, non content de signer l’un des plus beaux portraits de femme vus ces dernières années au cinéma, aborde et creuse une quantité invraisemblable de thèmes, sans jamais s’abîmer dans la démonstration et la leçon de choses.

    Fidèle à sa manière réaliste qui excelle comme aucune autre dans le cinéma français contemporain à enregistrer les soubresauts de l’existence et l’agitation intérieure, le cinéaste de « L’Esquive » interroge la question du genre et de la « conformité », de l’identité sexuelle et de ses ambiguïtés, du déterminisme social et des frontières qu’il impose.

    Sus au discours

    La puissance du film, comme celle de toute œuvre majeure, repose sur sa mise en scène, son art si subtil de donner à voir et à éprouver plutôt que d’expliquer et de souligner les intentions.

    Dans ce film d’une richesse et d’une sensibilités inouïes, Kechiche ne perd jamais le fil essentiel de son récit : l’histoire d’amour entre ses deux héroïnes, incarnées (le mot est vraiment approprié) par une débutante surdouée (Adèle Exarchopoulos) et une moins débutante admirable (Léa Seydoux).

    L’amour, bien sûr, est aussi et surtout une affaire de corps et d’attraction physique. Ce que le cinéma ne sait et ne veut que trop rarement regarder en face… Abdellatif Kechiche, lui, sans jamais céder au bluff, au voyeurisme ou à la performance, sait et veut.

    Du coup, si l’on ose dire, le cinéaste, en toute cohérence avec son projet, filme avec une intensité fiévreuse les deux filles qui font l’amour, au lit et ailleurs, et n’en peuvent plus d’avoir toujours envie de recommencer et de jouir, dans toutes les positions.

    Ces scènes, capitales et indispensables au récit, ne manqueront pas de beaucoup faire parler d’elles, puisqu’il est rarissime que le « cinéma traditionnel » montre « pour de vrai » le sexe, sans faux semblants ni pudeur hypocrite. Espérons qu’elles feront parler d’elles en bien, car « La Vie d’Adèle, chapitre 1 et 2 » – en rien pour l’anecdote – fait accomplir un pas de géant au cinéma hors X sur la question capitale de la représentation du sexe à l’écran.

    Une raison supplémentaire pour le jury cannois, que l’on n’espère non contaminé par le puritanisme émanant des œuvres complètes de son président Steven Spielberg, de célébrer ce film comme il se doit. A défaut de palme d’or, Abdellatif Kechiche a de toute façon déjà gagné la palme du cœur.


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    Le Point.fr - Publié le <time datetime="2013-05-22T21:16" itemprop="datePublished" pubdate=""> 22/05/2013 à 21:16</time>

    Le réalisateur a dû s'excuser après avoir déclenché un tollé. Il avait déclaré que "beaucoup de femmes fantasment de se prostituer".

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    François Ozon et l'équipe du film "Jeune et jolie", lors de sa projection à Cannes, le 16 mai

    <figcaption>François Ozon et l'équipe du film "Jeune et jolie", lors de sa projection à Cannes, le 16 mai © Sipa Press </figcaption> </figure>
    </header><section class="col_article">
     
    </section>

    Son film "Jeune et jolie" a déjà fait réagir sur la Croisette par son thème. C'est l'histoire d'une jeune fille des beaux quartiers qui se prostitue par plaisir. François Ozon a remis le feu aux poudres en jugeant, dans une interview à la presse américaine, que la prostitution est "un fantasme" pour de nombreuses femmes. Rapidement, un déluge de réactions outrées a déferlé. A tel point que le réalisateur a présenté ses excuses.

    Ozon s'explique

    A la suite de la bronca sur les réseaux sociaux, le cinéaste français a tenu à clarifier ses déclarations, la veille sur la prostitution et les femmes, au magazine professionnel "Hollywood Reporter". Le réalisateur, en lice pour la Palme d'or, avec son dernier opus "Jeune et Jolie", avait déclaré dans un premier temps que "la prostitution est un fantasme commun à de nombreuses femmes (...). Cela ne veut pas dire qu'elles le font, mais le fait d'être payé pour coucher est quelque chose qui est assez évident dans la sexualité féminine".

    "Propos maladroits et mal compris. Évidemment je ne voulais pas parler des femmes en général, juste des personnages de mon film", a précisé mercredi François Ozon sur son compte Twitter.

    Trois députées scandalisées

    La polémique était remontée jusqu'à l'Assemblée nationale. Trois députées socialistes, dont la présidente de la Délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale Catherine Coutelle, ont dénoncé mercredi le "sexisme" de François Ozon.

    Dans un communiqué intitulé "Ozon: le sexisme sous les feux de la rampe", Catherine Coutelle, Maud Olivier et Ségolène Neuville "condamnent les propos tenus par François Ozon dans ses interviews sur la sexualité des femmes et la prostitution" et affirment que "non, 'le fait d'être payé pour coucher' n'est pas 'quelque chose qui fait partie de la sexualité féminine'".

    Une violence faite aux femmes

    "Les rapports sexuels marchandisés, non désirés, sont une violence auxquelles de trop nombreuses femmes sont contraintes. Diffuser l'idée que 'c'est un fantasme de beaucoup de femmes de se prostituer' contribue à maintenir les femmes et les hommes dans une conception inégalitaire et violente de la sexualité", ajoutent ces élues de la Vienne, de l'Essonne et des Pyrénées-Orientales respectivement.

    A leurs yeux, "ces propos disent la nécessité d'informer et de responsabiliser l'ensemble de la société sur les réalités de la prostitution" et "rappellent malheureusement l'urgence de porter haut le combat contre les stéréotypes sexués qui enferment femmes et hommes dans des rôles inégaux, de domination pour les uns et de soumission pour les autres".


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