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    Pas intouchables

    Championne d'Europe en titre, mais aussi du monde et olympique, l'équipe de France n'en est pas pour autant imbattable. L'Espagne l'a prouvé ce lundi à Novi Sad en dominant les hommes de Claude Onesta (29-26) lors du match au sommet du groupe C qui marquait l'entrée en matière des Bleus dans l'Euro serbe. Les partenaires de Jérôme Fernandez, trop approximatifs, devront réagir dans deux jours face aux Russes.



    Thierry Omeyer n'a pas offert son meilleur visage contre l'Espagne. (Reuters)
    Thierry Omeyer n'a pas offert son meilleur visage contre l'Espagne. (Reuters)

    En 2006, lors de la première journée de l'Euro, l'équipe de France s'était inclinée devant l'Espagne. Quinze jours plus tard, elle devenait, pour la première fois de son histoire, championne d'Europe. Souhaitons aux hommes de Claude Onesta de connaître la même issue qu'en Suisse, eux qui ont été battus par les Espagnols ce lundi à Novi Sad lors de leur entrée en matière dans l'Euro 2012 organisé par la Serbie. Favoris à leur propre succession, les Français, qui font main basse sur tous les titres depuis les Jeux Olympiques de Pékin, ont raté leur entame à Novi Sad. Moins bien huilé que d'ordinaire, le jeu collectif des Bleus a aussi pâti de certaines défaillances individuelles, celles de Nikola Karabatic, Xavier Barachet et Thierry Omeyer étant sans doute de trop pour permettre aux Français de vaincre un prétendant au titre suprême.

    "C'est une équipe très expérimentée, avait prévenu Claude Onesta avant de retrouver les Espagnols contre lesquels les Tricolores avaient fait match nul lors du dernier Mondial, mais aussi pendant l'Euro il y a deux ans.

    FDJ: Richardson attend une réaction

    jackson-richardsonLes Bleus ont été un peu lents à entrer dans la rencontre. Et courir après le score c'est toujours difficile pour un premier match. Je suis pourtant longtemps resté confiant quant à la possibilité d'un retour. Mais les Espagnols ont visiblement bien étudié les stratégies offensives des Français. Ils ont bien cassé le rythme. La différence s'est aussi faite au niveau des gardiens, Omeyer n'ayant pas réussi une performance comme il nous a habitués. Il y a aussi eu des échecs individuels, avec des joueurs clés qui arrivent normalement à faire basculer un match. L'équipe de France a utilisé son joker dans cet Euro, et je pense que les Russes risquent de payer cette défaite mercredi. Je pense aussi que les Bleus vont peut-être se refermer un peu, avec la presse notamment, pour pouvoir se concentrer sur l'essentiel.

    Ils ont moins à perdre que nous pour ce match, pensait savoir le sélectionneur des Experts. Ils sont dans une position plus confortable que nous." Une prophétie vérifiée dès les premières minutes avec une équipe d'Espagne présente dans les duels et très efficace devant le but. Si Jérôme Fernandez, le meilleur Bleu avec Luc Abalo, cachait la misère tricolore dans les premiers instants, très vite l'équipe de France buvait la tasse (5-8, 11e - 8-12, 21e). Claude Onesta, furieux sur son banc de la performance de ses joueurs, tentait d'injecter du sang frais en lançant dans le grand bain Arnaud Bingo et Daniel Narcisse mais la réussite continuait de fuir l'ensemble tricolore. Le premier but de Bertrand Gille et un jet de sept mètres réussi au buzzer par Michaël Guigou permettaient néanmoins aux Français de rester au contact à la mi-temps (13-15, 30e).

    Abalo: "On doit peut-être avoir plus de craintes"

    Narcisse, explosif mais pas toujours très précis face aux rudes défenseurs ibères, ramenait même les Bleus à une longueur dès le retour des vestiaires (14-15, 31e). Mais rapidement José Javier Hombrados, impérial dans sa cage, reprenait son travail de sape sur le moral des buteurs tricolores. Le gardien de l'Atletico Madrid, en remportant haut la main son duel à distance avec Omeyer, insufflait une dynamique à ses partenaires qui allaient reprendre le large en profitant des trop nombreuses approximations des Français (15-20, 38e). La tête sous l'eau, les Bleus reprenait espoir dans les dernières minutes grâce au seul Luc Abalo, repositionné à l'arrière mais aussi efficace et spectaculaire que sur son aile droite. "Lucho" marquait ainsi trois fois de suite pour permettre à la France de rester en vie (23-26, 51e), puis, comme lors du premier acte, Gille et Guigou remettaient l'équipe de France à un but (26-27, 59e) à l'aube de la dernière minute. Mais une erreur de marquage alors que les Espagnols étaient dans l'obligation de prendre le tir et Cristian Ugalde mettait fin à la remontée des Français. L'ultime but de Roberto Garcia ne faisait qu'alourdir le revers (26-29, 60e).

    Parfois dur dans ses analyses, Didier Dinart ne voulait pas en rajouter devant les caméras de Canal+ Sport. "Il y a eu un manque de rigueur général, analysait le pilier de la défense. On n'était pas dans le rythme. On n'y était pas, que ce soit sur le plan défensif ou offensif." Son coéquipier à Madrid, Abalo, osait lui soulever un problème d'ordre psychologique. "On doit peut-être aussi avoir plus de craintes avant les matches." Trop sûrs d'eux les Bleus ? Ce n'est pas dans leurs gênes, eux qui ont toujours su se remettre en questions depuis quatre ans malgré les titres et les honneurs qui les ont accompagnés. Si tel était le cas, Claude Onesta, ou les cadres, sauront monter au créneau. Il leur faudra en tout cas élever leur niveau de jeu dès mercredi face à des Russes qui risquent bien de payer l'addition.


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