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    Le régime syrien accusé d'avoir délibérément tué

    les journalistes occidentaux

    LeMonde.fr avec AFP et Reuters | 23.02.12 | 07h45   •  Mis à jour le 23.02.12 | 12h38

     

     

    Une maison visée par un tir de l'armée syrienne à Idlib, le 22 février 2012.

    Une maison visée par un tir de l'armée syrienne à Idlib, le 22 février 2012.AFP/BULENT KILIC

    Au lendemain de la mort de la journaliste américaine Marie Colvin, du Sunday

    Times, et du jeune photographe français Rémi Ochlik dans le quartier de Baba

    Amro, à Homs, pilonné depuis une vingtaine de jours, les accusations pleuvent

    sur le régime de Bachar Al-Assad. Selon le Daily Telegraph, l'interception des

    communications syriennes par les services du renseignement libanais

    indiquerait que les forces gouvernementales étaient prêtes à tout pour réduire

    au silence les journalistes étrangers présents à Homs. Avant le bombardement

    , les militaires se seraient interrogés sur la version officielle à donner de la mort

    de journalistes étrangers.

    Car les circonstances de la mort des deux journalistes posent également des questions. Un

    opposant, joint sur Skype, a ainsi dit que les reporters avaient été tués par des bombardements

    qui visaient le centre de presse des rebelles dans le quartier de Baba Amro. "Nous sommes sûrs

    que le centre a été visé, car il y a onze obus qui sont tombés sur et autour du bâtiment", selon lui. Le

    chef de l'OSDH avait affirmé, mercredi, que "des avions de reconnaissance planent tout le temps

    au-dessus de Homs" et "ils ont probablement capté des signaux indiquant des communications par

    satellite" avant de viser le centre. Selon le ministre de la culture français, Frédéric Mitterrand, les

    deux journalistes "ont en plus été poursuivis alors qu'ils essayaient d'échapper aux

    bombardements".

    Jean-Pierre Perrin, envoyé spécial de Libération, était récemment aux côtés de Marie Colvin

    pendant quelques jours à Homs, avant de quitter la Syrie. Sur le site du quotidien, il raconte : "On

    nous avait conseillé de quitter la ville de toute urgence, en nous disant : 'S'ils vous trouvent, ils vous

    tueront.' Je suis donc parti avec la journaliste du Sunday Times, mais elle, ensuite, a voulu y

    retourner quand elle a vu que l'offensive n'avait pas eu lieu." "L'armée syrienne recommande de tuer

    tout journaliste qui mettra un pied sur le sol syrien", assure-t-il aussi.

    DAMAS REJETTE TOUTE RESPONSABILITÉ

    Damas a rejeté, jeudi, toute responsabilité dans la mort des journalistes. "Nous refusons les

    déclarations qui font endosser à la Syrie la responsabilité de la mort de journalistes qui se sont

    infiltrés sur son territoire sous leur propre responsabilité", a annoncé le ministère des affaires

    étrangères, cité par la télévision d'Etat. "Le ministère des affaires étrangères réaffirme la nécessité pour les

    journalistes de respecter les règles du travail journalistique en Syrie et d'éviter les infractions en entrant

    [clandestinement] en territoire syrien pour accéder à des zones qui connaissent des troubles et qui ne sont pas sûres", poursuit le ministère.

    Trois ou quatre autres journalistes étrangers ont également été blessés mercredi. Parmi eux, la

    Française Edith Bouvier, reporter au Figaro, a indiqué le quotidien français. On ignorait jeudi où se

    trouvaient les corps des deux journalistes et quel était le sort des blessés.

     

    DAMAS "RESPONSABLE ET COMPTABLE"

    Mercredi, le ministère des affaires étrangères britannique a convoqué l'ambassadeur syrien à

    Londres pour lui faire part de son "horreur" face aux violences dans la ville de Homs. Dans un

    communiqué, le Foreign Office a précisé que la discussion avait d'abord porté sur la mort des deux

    journalistes.

    Paris a aussi fait part de son indignation. "La France tient les autorités syriennes pour responsables et

    comptables de la vie de nos ressortissants et de nos blessés", a dit le ministre des affaires étrangères

    français, Alain Juppé, dans une déclaration à la presse. "Face à l'urgence de la situation, le régime de

    Damas nous doit une réponse, et il sera comptable de ses actes", a affirmé le ministre. "Je demande

    solennellement au gouvernement syrien l'arrêt immédiat des attaques et le respect des obligations

    humanitaires qui s'imposent à lui, qu'il s'agisse des journalistes, bien sûr, ou de l'ensemble de la

    populationcivile syrienne", a souligné le ministre.


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