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Dernière mise à jour : <time datetime="2012-02-25T14:38:32+00:00" pubdate="">25/02/2012 à 14:38</time>
César: le triomphe radieux d'Omar Sy, l'image forte de cette 37e édition
L'acteur Omar Sy après avoir remporté le César du meilleur acteur pour son rôle dans "Intouchables", le 24 février 2012 à Paris
Le triomphe d'Omar Sy, premier interprète noir sacré Meilleur acteur dans "Intouchables", comédie à l'immense succès populaire, restera l'événement marquant de la 37e édition des César du cinéma français.
Omar Sy, déjà adoubé par les 19 millions de spectateurs de "Intouchables", est sacré à 34 ans face à une concurrence pourtant rude, dont deux sociétaires de la Comédie française, Denis Podalydès et Philippe Torreton, François Cluzet, son partenaire dans "Intouchables", Olivier Gourmet dans "L'Exercice de l'Etat", et surtout, Jean Dujardin, en lice pour un Oscar dimanche à Hollywood pour "The Artist".
Isaac de Bankolé avait ouvert la voie en 1987 avec l'accessit du Meilleur Espoir pour "Black Micmac" et, avant lui, le film de la Martiniquaise Euzhan Palcy, "Rue Case-Nègres", avait remporté le César de la Meilleure première oeuvre (1984).
Le sourire contagieux, Omar Sy, consacré dès son premier grand rôle, est monté sur scène visiblement ému en esquissant quelques pas de danse, désormais cultes, comme un clin d'oeil au film.
Il s'est interdit de pleurer, a-t-il raconté plus tard en coulisses: "En montant sur scène, j'ai ressenti le chaos, l'excitation. Mes jambes étaient lourdes et je me demandais ce que j'allais dire".
"J'ai gagné encore de l'amour ce soir. C'est la profession qui vote. Ce César, c'est un témoignage d'amour et de considération, et j'ai besoin de ça pour avancer", a-t-il encore confié.
De fait, la victoire d'Omar Sy fait l'unanimité samedi dans la presse et sur les réseaux sociaux: même l'acteur-réalisateur Mathieu Kassovitz, connu pour la franchise parfois abrupte de ses propos, lançait sur Twitter: "Respect pour Omar. Une belle histoire pour le mec le plus gentil du monde. Félicitations".
"Omar" - signe de son immense popularité, son prénom suffit à le nommer- n'a pas manqué non plus sur scène d'évoquer François Cluzet: "François n'est pas là, je pense fort à lui: c'est +un grand quelqu'un+ comme dit mon père, une grande classe, une grande générosité".
Il a aussi salué son "copain Frédo", Fred Testot, complice au quotidien des "SAV", le Service après-vente des émissions sur Canal +.
Déjà prix d'interprétation au Festival international de Tokyo et Globe de cristal, Omar Sy a intégré dès le mois de décembre le Top 50 des personnalités françaises les plus populaires, se classant d'emblée au 3e rang derrière Yannick Noah et Zinédine Zidane, deux autres people de la diversité.
Pour autant, a prévenu cette semaine dans un entretien à l'Express l'heureux élu, il n'a "pas envie d'être le Noir à la mode", ni d'être cantonné à "des rôles de caïds et de mecs de banlieue".
"Omar n'est pas noir, il est tout simplement génial", lâchait un anonyme samedi sur twitter.
Sa victoire dément aussi certaines habitudes de l'Académie qui boude les comédies, même s'il est vrai que "Intouchables" repart avec cet unique prix malgré dix nominations, dont celle de meilleur film et de meilleurs réalisateurs pour le duo Olivier Nakache/Eric Toledano - des fidèles d'Omar Sy qui l'avaient déjà fait tourner dans deux longs métrages, "Nos Jours heureux" et "Tellement Proches".
"The Artist" en comparaison, lui aussi nommé dix fois, a récolté six César: meilleur film, réalisateur, musique, décor et photo et Meilleure actrice pour Bérénice Béjo.
Quant à Jean Dujardin, il se consolera d'autant mieux qu'après ses déjà nombreuses récompenses - prix d'interprétation à Cannes, Bafta britannique, Goya espagnol, Golden Globe américain ...- il figure parmi les favoris pour l'Oscar face à George Clooney ou Brad Pitt.
AFP
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