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    Le Mali coupé en deux, entre rebelles et militaires

    Profitant de la désorganisation de l'armée due au putsch du 22 mars dernier, les rebelles Touaregs ont pris possession de la quasi-totalité du nord du Mali, dont la ville de Tombouctou, tombée rapidement ce dimanche. Inquiets et surpris, spécialistes et habitants témoignent.

     

    La Rédaction, avec Céline Martelet | RMC.fr | 02/04/2012


     
     
     

    Le Mali coupé en deux, entre rebelles et militaires

    © Reuters A Bamako, la junte militaire, en déroute, assure qu'elle va diriger une transition pour rétablir les institutions qu'elle a dissoutes.

    L'avancée a été rapide, et quasiment sans violence. Depuis hier dimanche, les rebelles Touaregs du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) détiennent la quasi-totalité du Nord Est du Mali. Le Mali est donc, ce vendredi matin, coupé en deux. Après avoir conquis le centre administratif de Kidal vendredi, puis la ville-garnison de Gao samedi, il n'a fallu que quelques heures à ces rebelles pour prendre la ville de Tombouctou (90 000 habitants). Les rebelles Touaregs réclament depuis des années l'indépendance de l'Azawad, région du Nord située à 1 000 km de Bamako, la capitale.
     
    La junte militaire en déroute
     
    Principale explication de cette avancée si rapide : la désorganisation de l'armée malienne après le putsch militaire qui a conduit le 22 mars au départ du président Amadou Toumani Touré. En 10 jours, le capitaine Amadou Sanogo, n'a pas réussi à stopper la progression des Touaregs. En déroute, la junte militaire assure désormais qu'elle va diriger une transition pour rétablir les institutions qu'elle a dissoutes.
    Les Touaregs, pour beaucoup, ont combattu pour l'armée de Kadhafi. Après la chute de Tripoli, ils sont revenus au Mali avec des armes et ont lancé leur première attaque contre l'armée malienne le 17 janvier dernier.
     
    « Les villes sont tombées comme des fruits mûrs »
     
    Pierre Boilley, chercheur au CNRS, directeur du centre d'études des mondes africains, explique : « Dans tout le nord du Mali actuellement, il n’y a plus de troupes maliennes, ni d’administration. Ce qui m’étonne c’est que ces villes soient tombées aussi facilement et sans beaucoup de combat ; tout ça s’est passé par l’encerclement, la négociation ; et à la fin les villes sont un peu tombées comme des fruits mûrs. Les forces du MNLA tiennent toutes les grandes, moyennes et petites villes de l'Azawad, qui fait quand même 800 000 km2. »
     
    « On est tous déçus, choqués, tristes »
     
    Alors que la France conseille ce lundi à ses ressortissants « dont la présence n'est pas indispensable de quitter provisoirement » le Mali, Hélène Emery, la présidente malienne de l'Association démocratique des Français à l'étranger, qui vit à Bamako depuis 8 ans, témoigne : « Personne n’imaginait que ça se passerait comme ça, aussi vite ; c’est très surprenant. Tout le monde est un peu déçu, choqué, triste que ça se passe comme ça. Le quotidien continue, la vie continue depuis qu’il n’y a plus le couvre-feu ».

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