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    Dernière modification : 30/05/2012 

    - Bachar al-Assad - Syrie


    Nouvelle tuerie en Syrie malgré les menaces de la communauté internationale

     

    Cinq jours après le massacre de Houla, qui a suscité l'indignation de la communauté internationale, les corps de treize hommes, les mains liées derrière le dos, ont été découverts près de Daïr az Zour, dans l'est de la Syrie.

    Par Aurore DUPUIS (vidéo)
    Dépêche (texte)
     

    AFP - Les corps de treize hommes, les mains liées derrière le dos, ont été découverts près de Daïr az Zour, dans l'est de la Syrie, a annoncé mercredi l'Onu, cinq jours après le massacre de Houla qui a suscité une vague d'indignation à travers le monde.

    Malgré ces nouveaux bains de sang, la Russie et la Chine ont redit leur ferme opposition à toute intervention militaire internationale contre le régime du président Bachar al Assad.

    Plusieurs des victimes retrouvées près de Daïr az Zour ont été abattues d'une balle dans la tête.

    Le général Robert Mood, chef des observateurs des Nations unies en Syrie, a dénoncé "un acte horrible et inexcusable". Dans un communiqué, il a appelé "toutes les parties à faire preuve de retenue et à mettre fin au cycle de la violence pour le bien de la Syrie et du peuple syrien".

    Les insurgés syriens affirment que les victimes sont des déserteurs de l'armée régulière abattus par des partisans de Bachar al Assad.

    Selon les observateurs de l'Onu, les treize hommes ont été tués mardi soir à Assoukar, à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Daïr az Zour. Dans cette même région, un oléoduc a été pris pour cible mercredi par les insurgés, d'après l'agence officielle syrienne Sana.

    La tuerie d'Assoukar survient cinq jours après que 108 civils, dont 49 enfants et 34 femmes, ont été tués à Houla, localité de la province de Homs, dans le centre du pays.

    Mardi, la pression diplomatique s'est encore accentuée sur le régime syrien lorsqu'une dizaine de pays ont annoncé l'expulsion de diplomates syriens pour marquer leur indignation après le massacre de Houla.

    Le Conseil des droits de l'homme de l'Onu se réunira vendredi à Genève pour débattre de cette tuerie.

    Convaincre Moscou et Pékin

    L'indignation suscitée dans le monde par le massacre de Houla a poussé les pays hostiles à Bachar al Assad à exiger une action plus résolue de la part de la communauté internationale.

    Le président français François Hollande a déclaré mardi soir ne pas écarter l'hypothèse d'une intervention militaire en Syrie, à condition que celle-ci soit approuvée par les Nations unies.

    A trois jours de sa rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine à Paris, François Hollande a formulé l'espoir "de convaincre Russes et Chinois" de se joindre au reste de la communauté internationale pour condamner Damas et "trouver une solution qui ne serait pas forcément militaire".

    La Maison blanche a jugé quant à elle qu'une action militaire n'était pas exclue mais qu'elle ne serait pas opportune à l'heure actuelle. Par ailleurs, le Trésor américain a gelé mercredi les avoirs de la Banque islamique internationale syrienne et a interdit aux sociétés et citoyens américains de commercer avec elle.

    Mardi, à Damas, Kofi Annan, émissaire de l'Onu et de la Ligue arabe, a prévenu Bachar al Assad que la Syrie se trouvait à "un tournant". Il a exigé du président syrien des mesures immédiates pour mettre fin aux violences qui durent depuis quatorze mois. Kofi Annan ne semble toutefois rien avoir obtenu de concret.

    Le massacre de Houla, dont le régime impute la responsabilité à des "terroristes", illustre l'échec, jusqu'à présent, du plan de paix présenté par Kofi Annan, aux termes duquel un cessez-le-feu est censé être observé depuis le 12 avril.

    "Propagande belliciste"

    Aucune avancée ne semble se dessiner sur le terrain diplomatique. L'Iran, qui est soupçonné par l'Occident de vouloir se doter de l'arme nucléaire, a soutenu mardi son allié syrien.

    "Le Majlis (le Parlement iranien) condamne l'intervention opportuniste de certains pays en Syrie, les mesures terroristes américaines et la propagande belliciste", a déclaré le président du Parlement Ali Larijani sur le site internet de Press TV.

    La Russie a critiqué l'expulsion des diplomates syriens de plusieurs grandes capitales.

    "Nous considérons l'expulsion des ambassadeurs de Syrie de plusieurs capitales occidentales comme une mesure contre-productive", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Alexandre Loukachevitch.

    "Ils (les Occidentaux) ne veulent pas écouter Damas, et ceci, selon nous, ne fait rien pour améliorer la situation actuelle", a-t-il dit, précisant que la Russie continuait de
    maintenir "des contacts intensifs" tant avec le gouvernement qu'avec l'opposition en Syrie.

    A Pékin, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Liu Weimin, a rappelé que "la Chine s'oppos(ait) à toute intervention militaire" et qu'elle était contre "un changement forcé de régime" à Damas.

    Depuis le début de la crise, la Russie et la Chine, qui disposent du droit de veto au Conseil de sécurité de l'Onu, ont mis en échec deux projets de résolution condamnant la répression menée par le régime de Bachar al Assad.

    Elles ont en revanche accepté la création de la Mission de supervision des Nations unies en Syrie (Misnus) par la résolution 2043 votée à l'unanimité pour surveiller l'application du cessez-le-feu.


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