• Affaire Grégory : le dernier espoir

    Le Point.fr - Publié le 01/09/2012 à 18:44

    La comparaison des voix via l'exploitation des enregistrements de l'époque permettra peut-être de mettre enfin un nom sur le "corbeau".

    La tombe de Grégory Villemin, noyé après avoir été ligoté le 16 octobre 1984, à l'âge de 4 ans.

    La tombe de Grégory Villemin, noyé après avoir été ligoté le 16 octobre 1984, à l'âge de 4 ans. © Jean-Marie Goyhenex / Sipa


     

    Après une série d'échecs, un dernier espoir : celui de mettre un nom sur la voix du ou des corbeaux qui a (ou ont) nargué la vérité judiciaire pendant près de 30 ans. Un corbeau qui s'est notamment illustré au téléphone par cette déclaration à l'oncle de Grégory le jour de la découverte du corps : "Je me suis vengé du chef et j'ai kidnappé son fils du chef. Je l'ai étranglé et je l'ai jeté dans la Vologne. Sa mère est en train de le chercher, mais elle ne le trouvera pas." Ce (même ?) corbeau qui écrivait encore au père de Grégory, le lendemain de la mort de son enfant : "J'espère que tu mourras de chagrin, le chef. Ce n'est pas ton argent qui pourra te redonner ton fils. Voilà ma vengeance, pauvre con."

    Si la main qui a signé les lettres anonymes menaçantes n'a pu être identifiée au moyen des expertises graphologiques et même génétiques, c'est peut-être la voix souvent rauque de celui ou celle qui proférait des menaces de mort sur fond de sifflements entrecoupés de silences oppressants qui le sera. Les gendarmes de l'IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) auxquels ont été confiées les cassettes de l'époque auraient en effet, d'après l'avocat des parents Villemin, Me Thierry Moser, "répondu que l'expertise peut être tentée malgré les difficultés de faisabilité". En effet, "les techniques actuelles fonctionnent mal sur des supports anciens", avait prévenu le procureur général de Dijon, Jean-Marie Beney.

    Comparaison des voix

    La présidente de la chambre de l'instruction devrait bientôt rendre une "ordonnance de commission d'expert pour passer à l'expertise proprement dite", a déclaré Me Moser. Les voix seront alors comparées, dans la mesure du possible, avec celles des protagonistes de l'affaire recueillies par les journalistes de l'époque, et qui figurent sur les enregistrements sonores conservés par l'Ina (Institut national de l'audiovisuel).

    Cette dernière piste sur les traces de l'assassin de l'enfant est d'autant plus précieuse que la plupart des analyses pratiquées jusqu'alors se sont révélées infructueuses. Aucune d'entre elles n'a permis de faire le lien entre les empreintes génétiques isolées sur plusieurs pièces à conviction et l'ADN d'environ 150 protagonistes directs ou indirects de ce dossier. La recherche d'ADN au dos du timbre de la lettre anonyme menaçante du 24 juillet 1985 signée "Corinne" et la recherche des traces de foulage sur l'enveloppe et la lettre de revendication du crime adressée au père de Grégory le 17 octobre 1984 n'ont rien donné. L'analyse d'un long cheveu retrouvé sur le pantalon de l'enfant et celle du coeur des cordelettes ayant servi à l'entraver ont aussi débouché sur un constat d'échec.

    Mais une question demeure : le corbeau est-il l'assassin du petit Grégory ? Le mystère est encore loin d'être élucidé.

    Lisez notre article sur l'affaire Grégory et notre chronologie


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  • Commentaires

    1
    Loetiga
    Samedi 1er Septembre 2012 à 19:54
    ce serait formidable si on pouvait trouver le ou les coupables. C'est une affaire  passionnante mais il ne faut pas oublier qu'un petit ange est décédé brutalement.
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