• 'Air cocaïne" : l'incroyable récit de la sortie de République dominicaine des pilotes

    Lundi 26 Octobre 2015 à 22:47 (mis à jour le 26/10/2015 à 20:36)

    Exclusif.

    "Air cocaïne" : l'incroyable récit de la sortie de République dominicaine des pilotes

    Pascal Fauret et Bruno Odos ont été condamnés en août dernier avec deux compatriotes, à vingt ans de prison par un tribunal de Saint-Domingue pour trafic international de cocaïne. Photo © AFP

    Libération. D'après les informations de Valeurs actuelles, lundi les deux pilotes Français, Pascal Fauret et Bruno Odos, condamnés en août dernier avec deux compatriotes à vingt ans de prison par un tribunal de Saint-Domingue pour trafic international de cocaïne auraient quitté la République Dominicaine. Ils ont été vus pour la dernière fois avec l'Eurodéputé proche de Marine Le Pen, Aymeric Chauprade.

    D’après une source sécuritaire proche de l’Ambassade de France à Saint-Domingue, les deux pilotes seraient arrivés en fin de semaine dans l’un des deux aéroports parisiens, à bord d’un vol régulier. A l’issue d’une exfiltration digne des meilleurs James Bond, ils auraient rejoint leurs familles. Contacté par Valeurs actuelles, le quai d’Orsay ne « confirme pas » l’information pour le moment. Tout comme l’Elysée, contactée ce vendredi 23 octobre. De son côté, l'avocat des pilotes Me Jean Reinhart n'a pas confirmé l'information pendant le weekend, avant de se rétracter ce lundi soir. Et Air France assure qu'aucun passager n'a volé à bord de ses avions sous l'identité des deux pilotes.

    Une sortie spectaculaire

    Depuis quelques jours, les autorités dominicaines s’inquiètent de la disparition des deux Français. D’après nos sources, c’est munis de vrais passeports, et sous leurs vraies identités que les deux pilotes Français, Pascal Fauret et Bruno Odos auraient quitté la République Dominicaine et plus précisément l’hôtel Embajador où ils ont été vus pour la dernière fois - aux côtés de l’eurodéputé proche de Marine Le Pen Aymeric Chauprade -. Ils étaient en attente de leur jugement en appel qui devait avoir lieu dans deux mois. D’après les informations de Valeurs actuelles, ce serait grâce à un hélicoptère que les deux hommes auraient quitté la République Dominicaine, avant d’être largués en mer puis récupérés par un bateau privé pour rejoindre une île française des Antilles. Les deux pilotes étaient jusque-là en liberté mais soumis à une interdiction de quitter la République dominicaine. Pensant que les autorités dominicaines font borner leurs téléphones portables afin de s’assurer de leur localisation, ils les auraient laissés sur le sol dominicain.

    Des indices...

    Les autorités dominicaines n’ont rien vu. Et pourtant, ce mercredi 21 octobre, à deux mois du début du procès en appel des quatre Français, des signaux auraient pu attirer l’attention des autorités. Deux parlementaires français ont soutenu les pilotes au plus haut niveau de l’Etat. Christian Kert (Les Républicains) et Jean-Pierre Maggi (PS) sont allés voir le ministre des Affaires étrangères français Laurent Fabius, pour plaider la cause de leurs compatriotes retenus de l’autre côté de l’Atlantique. A l’issue de cet entretien, Christian Kert confie au Figaro, « Je ne peux pas vous dire si les quatre sont effectivement coupables ou innocents. Mais nous trouvons que les conditions dans lesquelles ils ont été jugés sont dysfonctionnelles. L'enquête a été menée strictement à charge et les droits de la défense ont été bafoués». Le quotidien rapporte qu’ils ont demandé à Fabius que le gouvernement agisse en sous-main dans l’affaire…

    Une mobilisation importante

    L’ambassadeur de France en République dominicaine se serait également « récemment longuement entretenu avec chacun des quatre mis en cause », rapporte le Figaro. Cette semaine, le député européen Aymeric Chauprade (FN) est aussi allé les soutenir en leur rendant visite. Convaincu depuis le début de l’affaire de l’innocence des pilotes, le député européen proche de Marine Le Pen a publié à l’issue de sa visite en République Dominicaine un texte dans lequel il se dit pessimiste quant à l’issue du procès qui doit avoir lieu dans deux mois : « aller en appel devant une Justice corrompue ne sert à rien », écrit-il. La veille de la publication de son texte, le 21 octobre, il publie sur Twitter une photo de lui, entouré des deux pilotes. Il est le dernier à les avoir vus, à l’hôtel Embajador dans lequel les deux pilotes résidaient.

    Le début du cauchemar en mars 2013

    Le début du cauchemar des deux pilotes commence en mars 2013. Quatre personnes, Bruno Odos et Pascal Fauret les deux pilotes, Alain Castany, un membre d’équipage et Nicolas Pisapia, un passager sont interpellés en mars 2013 sur la base de renseignements américains à l’aéroport de Pinta Cana, à bord d’un Falcon 50 sur le point de s’envoler. L’avion appartient à Alain Afflelou et est loué par la compagnie SN THS. Lors de la perquisition de l’avion, les autorités dominicaines découvrent plusieurs kilos de cocaïne (jusqu’à 700 selon certaines sources, représentant une somme de 20 millions d’euros). La drogue est immédiatement saisie par l’agence antidrogue dominicaine, DNCD.  Dans la foulée, une quarantaine de personnes sont placées en détention provisoire. L’affaire s’emballe et prend alors un tournant politique et judiciaire, mettant en cause plusieurs personnalités, des hauts fonctionnaires et des hommes d’affaires. Tout au long de la procédure, les pilotes ne cessent de clamer leur innocence. Lors d’une première audience dans un tribunal dominicain, le pilote Pascal Fauret tombe de l’armoire : « Je suis pilote de ligne. Je suis venu à Punta Cana faire le vol que ma compagnie m'a ordonné de faire. Je n'avais aucune connaissance de ce que contenaient les bagages du passager. Je n'ai fait que mon travail et je suis innocent », lâche-t-il aux juges.

    La stupéfaction de l’entourage

    Les proches des deux anciens pilotes de chasse, suspectés d’avoir participé au trafic de drogue, sont abasourdis. Des appels et des pétitions sont alors lancés. Des politiques s’emparent du sujet et demandent que la lumière soit faite. Pas une personne ne les soupçonne d’avoir pu se mettre dans une telle situation. De son côté, la justice française s’intéresse à l’affaire. La juge d’instruction Christine Saunier-Ruellan est chargée du volet français de l’affaire.

    A l’issue de quinze mois de détention provisoire, ils ont bénéficié d’une remise en liberté le 21 juin 2014. Mais le 14 août dernier, ils ont été condamnés par le tribunal de Saint-Domingue à vingt ans de prison pour trafic international de cocaïne. Ils devaient comparaître dans deux mois, dans un procès en appel, mais ce seront des chaises vides que les juges dominicains devraient trouver en face d’eux.


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