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Année de décollecte record pour le Livret A
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Année de décollecte record pour le Livret A
Décollecte record pour le Livret A - Les Echos
</figcaption></figure> </header>Entre janvier et novembre, le placement réglementé et le LDD ont perdu 11,67 milliards de dépôts.
Il n’y aura pas d’embellie de fin d’année pour le Livret A. Depuis le mois de janvier, à l’exception du mois de mars, ce placement cher aux français n’a cessé de perdre des dépôts. Au total, en novembre, les français ont retiré 1,09 milliards d’euros de leurs Livrets A et 210 millions de leur livret de développement durable (LDD) pour partie centralisés à la Caisse des Dépôts. C’est moins qu’au mois d’octobre au cours duquel les français avaient retirés 3,07 milliards d’euros de leurs livrets.
PUBLICITÉMais au global, l’année s’achève sur une décollecte record de 11,67 milliards d’euros pour les deux placements réglementés, dont 9,58 milliards d’euros pour le seule livret A. Le placement est donc en bonne voie pour battre son record de décollecte de 8,35 milliards d’euros qui date de 1996. Passage en revue des questions que suscite ce mouvement.
Combien rapporte encore le Livret A ?
Depuis 2013, le taux de rémunération du livret A n’a fait que baisser. Rémunéré à 2,25 % jusqu’à fin janvier 2013, le placement o ffre aujourd’hui 0,75 % aux épargnants . A l’été dernier, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer s’est en effet résolu à abaisser le plancher historique de sa rémunération en-deçà de 1 %.
Il reste que, alors que le taux d’inflation flirte avec les 0% - en novembre l’indice des prix à la consommation de l’Insee a même reculé de 0,2 % - le Livret A offre toujours une rémunération nette positive aux épargnants. Cela n’a pas toujours été le cas. Pour mémoire début 2011, alors que les prix à la consommation progressaient de 2,1 %, le taux de rémunération du Livret A plafonnait à 2 %.
Son taux de rémunération peut-il encore baisser ?
Indexé sur l’évolution de l’indice des prix (hors tabac) et sur la progression des taux courts, la rémunération du Livret A pourrait théoriquement être à nouveau revue à la baisse au premier février 2016. Etant donné le niveau d’inflation, soit 0 % hors tabac sur douze mois, le formule de calcul automatique du taux du livret A aboutirait à une rémunération de 0,25%. Même si la récente chute des cours du pétrole ne pourra que renforcer cette tendance, il est peu probable que le gouverneur de la Banque de France opte pour cette alternative.
La Caisse des Dépôts, pourtant directement touchée par une baisse du taux prêche plutôt pour un statut quo. Le rééquilibrage des taux avec d’autres produits, notamment le PEL, pourraient être prioritaire. «Il est possible que le rendement du Plan d’Epargne Logement soit dans le collimateur des pouvoirs publics», estime Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne.
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Pour placer les 11,67 milliards d’euros qu’ils ont retiré de leur livrets cette année, les français ont eu peu d’alternatives. Afin de disposer d’un matelas de liquidités facile à mobiliser certains ont laissé leurs avoirs sur leurs comptes courant. Selon les chiffres de la Banque de France, entre juin et septembre 2015, les comptes à vue ont ainsi gonflé de 8,8 milliards d’euros. D’autres plus préoccupés par le rendement de leurs économies, se sont tournés vers l’assurance-vie ou le plan épargne logement (PEL) qui offre toujours 2% de rémunération par an.
Respectivement ces placements ont drainé 19,9 milliards entre janvier et octobre et 15,3 milliards entre janvier et septembre. Reste que ces placements n’offrent pas l’avantage du Livret A en matière de fiscalité.
Pourquoi avoir un Livret A ?
Ces dernières années, le nombre d’ouvertures de Livrets A recule de 5,2 millions en 2012 à 2,7 millions en 2014. Mais pour de nombreux Français le produit qui va fêter ses 198 ans en janvier garde son utilité. « Les jeunes parents ont tendance à en ouvrir un à leurs enfants par effet de mimétisme vis à vis de leurs parents. C’est un des seuls produit d’épargne qui n’impose pas de critères d’âge», explique un banquier.
Pour certaines populations en difficultés financières, il est en outre utilisé comme un compte courant. Ces dernières années, l’augmentation du nombre de livrets gonflés au plafond laisse aussi à penser que ses atouts fiscaux sont aussi plébiscités.
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