Les fidèles de Nicolas Sarkozy passent à l'offensive. Dans le sillage de Brice Hortefeux, qui a exprimé, mercredi, au « Monde », son souhait de voir l'ex-président briguer la tête de l'UMP, ils sont nombreux à l'appeler à la rescousse du parti. Même Dominique de Villepin tresse des lauriers à son ancien rival.
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Interrogé lors de l'émission « Questions d'info », l'ancien premier ministre deJacques Chirac a estimé que Nicolas Sarkozy « f[ais]ait partie des très rares » qui ont « la capacité de rassembler » la droite, citant également le maire deBordeaux, Alain Juppé, comme personnalité en mesure de prendre les rênes de laformation politique.
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« CIRCONSTANCES HISTORIQUES »
Pour Geoffroy Didier, leader du courant sarkozyste de la Droite forte :
« Il faut regarder la France en face. Nous sommes aujourd'hui face à des circonstances qui sont historiques. D'abord une gauche, une majorité plus que jamais affaiblies, une extrême droite malheureusement plus que jamais puissante. Et puis une opposition républicaine qui est malheureusement sans ligne et sans véritable leader. Je crois que face à ces circonstances historiques, il est temps que le devoir appelle Nicolas Sarkozy. »
Autre fidèle sarkosyte, Roger Karoutchi, a, lui, plaidé, sur LCI, pour que le retour de l'ancien président soit « plus rapide », et que si Nicolas Sarkozy « doit passerpar la présidence de l'UMP pour ensuite redresser le pays, eh bien passons par la présidence de l'UMP ». Le sénateur des Hauts-de-Seine a ensuite assuré que M. Sarkozy s'exprimerait à ce sujet « dans les jours qui viennent ».
« Si Nicolas Sarkozy a une envie de retour sur la scène politique, c'est une opportunité à saisir », a renchéri le maire de Nice Christian Estrosi sur son compte Twitter.
« PAS LA PEINE DE PROVOQUER DES PRIMAIRES ARTIFICIELLES »
Dimanche, déjà, Nadine Morano avait contesté l'instauration d'un triumvirat avec Alain Juppé, François Fillon et Jean-Pierre Raffarin pour diriger le parti jusqu'au congrès en octobre. « Je ne peux cautionner la sortie de crise qui s'est dessinée, tout simplement parce qu'elle n'est en rien conforme à nos statuts. (...) C'est le vice-président, Luc Chatel, qui doit assurer l'intérim », affirmait-elle dans Le Parisien dans un entretien daté du 1er juin. « Si Nicolas Sarkozy souhaite revenir, rien ne le bloquera ! Il est tellement désiré et attendu par nos militants qui voient notre parti sans chef et maintenant sans ligne politique claire », ajoutait-elle.
Claude Guéant, un autre proche de l'ancien président, s'était chargé de fairesavoir le mécontentement de ce dernier concernant la réorganisation de la tête du parti. Inutile de mettre en œuvre un quelconque processus démocratique selon lui, Nicolas Sarkozy « est tellement soutenu et restera tellement soutenu que ce n'est pas la peine de provoquer des primaires artificielles qui vont provoquer des tensions. »
Jean-Pierre Raffarin, qui fait partie du triumvirat appelé à assurer l'intérim à la tête de l'UMP, a pour sa part estimé que :
« Les candidats s'expriment et se présentent, tout ceci est parfaitement légitime. »