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Aubry éreinte la politique de Hollande et se pose en chef des frondeurs
POLITIQUE La maire de Lille dresse dans un entretien au JDD un réquisitoire contre l'action du tandem Hollande-Valls...
Aubry éreinte la politique de Hollande et se pose en chef des frondeurs
<figure data-src-format="photo" role="group"><figcaption>La maire de Lille Martine Aubry et le Premier ministre Manuel Valls le 9 octobre 2014 à Lille. - ALCALAY SARAH/SIPA</figcaption></figure>20 minutes avec AFP
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- Créé le <time datetime="2014-10-19" pubdate="">19.10.2014 à 02:52</time>
- Mis à jour le <time datetime="2014-10-19">19.10.2014 à 02:52</time>
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Plutôt discrète depuis le début du quinquennat, Martine Aubry monte à l'offensive en éreintant dans un entretien au Journal au dimanche la politique économique de François Hollande et de Manuel Valls et en se posant clairement en chef des députés PS frondeurs.
«Je demande qu'on réoriente la politique économique (...) (Il faut) emprunter le bon chemin dans les deux ans qui viennent» faute de quoi la gauche va «échouer», lance-t-elle en direction du chef de l'Etat, qui l'a battue lors des primaires de 2011 pour la présidentielle. «Je ne me résigne pas (...) à la victoire de la droite en 2017», lâche-t-elle encore.
«Trouver au plus vite le bon réglage des politiques économiques»
La maire PS de Lille était déjà sortie du bois ces derniers mois en s'insurgeant contre la réforme territoriale et l'abandon de l'encadrement des loyers mais elle semble être passée à la vitesse supérieure. Si elle admet que l'exécutif a accompli quelques «bonnes choses» -elle cite en une petite phrase «le retour de la France sur la scène internationale, les moyens complémentaires donnés à la police, à la justice, à l'éducation, la retraite à 60 ans pour les longues carrière»- , tout le reste de l'interview est un réquisitoire contre l'action du tandem Hollande-Valls.
«Nous avions prévu qu'à mi-mandat, la croissance serait revenue, le chômage en repli et les déficits réduits en deçà de 3 %. Ce n'est pas le cas. Il nous faut trouver au plus vite le bon réglage des politiques économiques qui permettra de sortir la France de la crise. Et puis, il nous faut refaire de la politique», assène-t-elle à la veille du vote de la partie recettes du budget pour 2015.
«On n'a pas fixé le cap»
Des critiques sur le fond de la politique menée: «regardons la vérité en face. La politique menée depuis deux ans, en France, comme presque partout ailleurs en Europe, s'est faite au détriment de la croissance» ou encore «Il n'y a pas d'un côté les sérieux et de l'autre les laxistes. Mais je demande une inflexion de la politique entre la réduction des déficits et la croissance».
Mais aussi sur la gouvernance Hollande elle-même: «On ne mobilise pas un pays sur la seule gestion financière» et il faut «donner la destination du voyage». «Même lorsque nos réformes vont dans le bon sens, tels les rythmes scolaires et la priorité donnée à l'école, on n'a pas fixé le cap», déplore celle qui, en privé, ne perd jamais une occasion d'étriller François Hollande.
Surtout, si ses amitiés avec certains frondeurs étaient connues, Martine Aubry dit pour la première fois publiquement «partager leurs propositions» et «regrette» au passage «que le Parlement n'ait pas pu en discuter» dans le cadre du Pacte de responsabilité et de solidarité.
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