L'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault, tout en appelant à voter mardi la confiance à Manuel Valls, met en garde contre "les principes du social-libéralisme", dans une tribune au Monde daté de mardi.
"Je voterai (...) la confiance au gouvernement. Je la voterai, car la priorité est au rassemblement pour poursuivre le redressement de la France. C'est d'abord un acte de confiance dans la capacité de la France à se mobiliser", déclare le député, à la veille du vote de confiance que M. Valls a réclamé après la formation de son deuxième gouvernement fin août.
"Il faut voter la confiance, non par discipline, mais par respect de l'éthique de responsabilité qui nous a toujours guidés. Nous avons demandé aux Français beaucoup d'efforts. Ils sont dans le doute. Ils aspirent à retrouver une France dynamique, prospère et plus juste", poursuit l'ancien locataire de Matignon.
Selon lui, "dans cette période exceptionnellement difficile pour notre pays et notre continent, la majorité doit soutenir le président de la République dans son engagement pour redresser notre pays, réorienter l'Europe et peser sur le règlement des conflits internationaux. Sauf à prendre le risque de l'impuissance des pouvoirs, elle doit faire bloc".
"Il est possible, dans un monde en profonde mutation, de réussir le redressement de notre pays et de conserver notre influence en Europe et dans le monde, sans pour autant renoncer à notre modèle social et républicain, mais à la condition de le réformer profondément", explique M. Ayrault.
"C'est ce qui donne sens à mon engagement d'homme de gauche, avec la préoccupation constante d'être fidèle aux principes d'égalité, de justice et de redistribution qui sont au cœur de ce modèle. Avec la certitude, également, que les principes du social-libéralisme appliqués ailleurs ne le permettraient pas. Le pacte de responsabilité et de solidarité, pour réussir, doit déboucher sur de véritables négociations et de réelles contreparties. Ne prenons pas le risque d'affaiblir l'indispensable dialogue social !", plaide-t-il.
Et l'ex-Premier ministre, qui avait annoncé un vaste chantier de réforme fiscale en décembre 2013, d'estimer "qu'une réforme profonde de notre fiscalité, pour un système fiscal plus juste, plus simple et plus efficace, reste incontournable".
Il précise aussi que "le soutien n'est pas l'uniformité", que "le débat est sain" et "les propositions alternatives sont précieuses". "Ne nions pas les différences. Elles sont naturelles et animent la gauche depuis toujours."