• Barack Obama présente la feuille de route pour sa réélection

    Barack Obama présente la feuille de route pour sa réélection

    LEMONDE.FR avec AFP | 25.01.12 | 06h43   •  Mis à jour le 25.01.12 | 10h56

     

    Barack Obama, le 24 janvier 2012, lors du discours sur l'état de l'Union.

    Barack Obama, le 24 janvier 2012, lors du discours sur l'état de l'Union.AFP PHOTO Saul LOEB

    Le président des Etats-Unis Barack Obama a appelé, mardi 24 janvier, dans un discours combatif sur l'état de l'Union en forme de feuille de route pour sa réélection, à reconstruire l'économie américaine sur la base de règles identiques pour tous, "du haut jusqu'en bas".

    Face au Congrès, où ses adversaires républicains sont en position de force, et neuf mois avant de briguer un second mandat, M. Obama a assuré que les Etats-Unis étaient "de plus en plus forts", et a voulu "présenter les plans d'une économie construite pour durer, où ceux qui travaillent dur en touchent les dividendes, où la responsabilité est récompensée".

    "Nous avons trop progressé pour revenir en arrière. Tant que je serai président, je travaillerai avec tous dans cet hémicycle pour capitaliser sur cet élan", a-t-il promis, dans un écho de sa campagne électorale de 2008, teintée d'œcuménisme. Mais il a aussi mis en garde ses adversaires, assurant qu'il allait "combattre l'obstruction par l'action" et se disant déterminé à empêcher un retour vers les politiques qui ont, selon lui, débouché sur la crise économique.

    LES IMPÔTS EN LIGNE DE MIRE

    "Nous pouvons soit nous contenter d'un pays où un nombre de plus en plus faible de gens s'en sortent bien, pendant qu'une part croissante des Américains s'en sortent tout juste, ou nous pouvons rétablir une économie où tout le monde a une chance, où tout le monde fait son dû, et tout le monde joue selon les mêmes règles", a-t-il ajouté. M. Obama a ainsi dit qu'il voulait une réforme de la fiscalité qui institue un taux d'imposition minimal de 30 % sur les revenus des millionnaires, et une remise à plat du code des impôts de façon à inciter les entreprises à produire davantage aux Etats-Unis.

    Son appel à réformer une fiscalité avantageuse pour les détenteurs de capitaux, héritage de son prédécesseur républicain George W. Bush, mais aussi de l'ère Clinton, s'est déjà heurté dans le passé à l'hostilité des parlementaires de ce parti. Mais ce sujet a mis en difficulté l'un des principaux candidats à l'investiture de la formation conservatrice pour la présidentielle, le millionnaire Mitt Romney, qui a révélé, mardi, qu'il n'est soumis qu'à un taux d'imposition d'environ 13,5 %.

    Le président a appelé le Congrès à promouvoir les énergies vertes, mais a reconnu que la classe politique était trop divisée pour pouvoir espérer combattre le réchauffement climatique. "Il n'y a pas de raison que le Congrès ne fixe pas au moins des critères en matière d'énergies vertes qui créent un marché pour l'innovation", a-t-il plaidé. "Je ne vais pas céder les industries solaires, éoliennes et des batteries électriques à la Chine ou à l'Allemagne sous prétexte que nous refusons de nous engager dans le même sens", a-t-il dit. "Cela fait un siècle que nous subventionnons les compagnies pétrolières, cela suffit."

    Les républicains, majoritaires depuis un an à la Chambre des représentants, s'opposent à tout projet de loi visant à lutter contre le réchauffement, dont beaucoup d'entre eux contestent même la réalité. Un projet de loi en ce sens a pour cette raison échoué au Sénat en 2010.

     

    Barack Obama, au Capitol, pour le discours sur l'Etat de l'Union, le 24 janvier 2012.

    Barack Obama, au Capitol, pour le discours sur l'Etat de l'Union, le 24 janvier 2012.REUTERS/Saul Loeb/Pool

    Entamant son intervention par la mention de la fin de l'engagement américain en Irak et la mort d'Oussama Ben Laden, le président a rendu hommage aux soldats de son pays en remarquant que ces militaires "ne sont pas dévorés par l'ambition personnelle (...) Ils travaillent de concert""Imaginez ce que nous pourrions accomplir si nous suivions leur exemple", a ajouté M. Obama, dont la quasi-totalité des projets législatifs ont échoué au Congrès depuis un an.

    MADE IN THE USA

    M. Obama a évoqué la concurrence économique de la Chine et s'est dit décidé à ce qu'elle s'effectue à armes égales, promettant de combattre davantage le piratage et la concurrence déloyale attribués à ce pays, via un nouvel organisme. Il a lancé l'idée de soutenir l'emploi aux Etats-Unis en encourageant la réindustrialisation du pays, deux ans après avoir promis un doublement des exportations américaines.

    M. Obama a proposé plusieurs pistes pour atteindre ce but, alternant entre mesures incitatives et coercitives lors de sa déclaration de politique générale annuelle. Le président veut faire disparaître les avantages fiscaux qui permettent aux entreprises de délocaliser leur production à l'étranger et proposer au contraire un crédit d'impôt pour celles qui rapatrient leur production, ou qui créent des emplois manufacturiers dans le pays, en particulier dans le domaine des techniques de pointe. M. Obama veut également permettre au fisc de toucher des recettes sur les profits que les entreprises réalisent en dehors des Etats-Unis, ce qui n'est actuellement pas le cas.

    Concernant le controversé programme nucléaire iranien, M. Obama a assuré qu'une résolution "pacifique" était "encore possible", mais que "toutes les options" restaient sur la table. Et face à l'instabilité née des révoltes contre les régimes autoritaires dans le monde arabo-musulman il y a un an, M. Obama, a promis que son pays resterait solidaire des forces démocratiques face à "la violence et à l'intimidation".

    DERNIER DISCOURS SUR L'ÉTAT DE L'UNION DE BARACK OBAMA

    En campagne pour la primaire de la semaine prochaine en Floride, M. Romney a dit mardi qu'il voulait "que ce soit aujourd'hui le dernier discours sur l'état de l'Union de Barack Obama". Le président républicain de la Chambre, John Boehner, a répété que "cette élection [présidentielle] sera un référendum sur la politique économique du président", qui "a échoué" selon lui. Les républicains ont reproché à M. Obama de parler de projets économiques en oubliant son mauvais bilan en matière de chômage, qui atteint 8,5 % contre 5 %  avant le début de la récession de 2007-2009.

    Dès mercredi matin, M. Obama déclinera son message économique sur le terrain. En trois jours, il visitera cinq Etats qui, comme la Floride, pourraient se révéler cruciaux pour une réélection, de l'Iowa au Michigan, en passant par l'Arizona, le Nevada et le Colorado, dans l'Ouest.

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