• Barrage: suspension des travaux envisagée, ouverture d'information judiciaire

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    Barrage: suspension des travaux envisagée, ouverture d'information judiciaire

    <time>Publié le 29-10-2014 à 17h42Mis à jour le 30-10-2014 à 03h29</time>

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    Hommage à Rémi Fraisse le 28 octobre 2014 à Amiens(c) AfpHommage à Rémi Fraisse le 28 octobre 2014 à Amiens (c) Afp
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    Albi (AFP) - Le président socialiste du Conseil général du Tarn a annoncé mercredi qu'il envisageait de "suspendre les travaux" sur le site du barrage contesté de Sivens, après le décès dimanche d'un manifestant de 21 ans qui fait désormais l'objet d'une information judiciaire.

    Les travaux sont, de fait, interrompus depuis la mort du jeune Toulousain Rémi Fraisse, dimanche, au cours de violents affrontements nocturnes entre opposants au barrage et gendarmes.

    Après la découverte de traces de TNT sur ses vêtements, l'enquête privilégie désormais la thèse d'un décès dû à l'explosion d'une grenade offensive lancée par un militaire.

    Mercredi le parquet de Toulouse a ouvert une information judiciaire contre X du chef de "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, faits commis par une personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions". La cosaisine de deux juges d'instruction a été requise par le parquet.

    Le patron des gendarmes a cependant exclu de suspendre le tireur de la grenade qui pourrait être à l'origine de la mort de Rémi Fraisse, décrit par ses proches et sa famille comme "foncièrement pacifiste".

    Après avoir exprimé sa "compassion" pour la famille du manifestant, le directeur général de la gendarmerie nationale(DGGN) Denis Favier a dit à BFM TV accorder son "soutien total" à l'escadron qui a dû faire face aux manifestants.

    Ces hommes "pendant des heures ont été harcelés, ont fait l'objet de tirs de pierres, de tirs de boulons, de cocktails Molotov, et ont été malmenés par des gens qui avaient très clairement la volonté d'en découdre", a-t-il assuré.

    La ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, a annoncé qu'elle réunirait mardi prochain "l'ensemble des parties prenantes" au dossier de projet. "Il faut que l'on trouve une solution."

    A Lisle-sur-Tarn, près de Gaillac, le projet vise à créer une modeste retenue d'eau d'1,5 million de mètres cubes - pour un coût d'investissement de 8,4 millions d'euros - afin de sécuriser l'irrigation des cultures.

     

    - 'Redimensionner' le projet, dit Valls -

     

    Le socialiste Thierry Carcenac - à la tête du conseil général du Tarn depuis 23 ans - a expliqué mercredi qu'il envisageait de "suspendre les travaux mais en aucun cas +sine die+ (de manière indéfinie)".

    Pour lui, pas question a priori d'arrêter le projet mais de l'"améliorer". "Il n'est pas possible que des gens violents imposent leur décision à tous les autres", a-t-il dit au Monde.

    "On ne peut pas accepter" de telles violences "dans une démocratie", a souligné le président François Hollande, après avoir rappelé "la compassion à avoir" à l'égard des proches de la victime.

    A l'Assemblée, le coprésident du groupe écologiste, François de Rugy, a reproché au gouvernement de ne pas "arrêter" lui-même le projet". "Une suspension mènera à l'abandon, tôt ou tard", car "la contestation reprendrait" en cas de reprise des travaux, a-t-il pronostiqué.

    Mercredi matin, M. Valls avait fait valoir que c'était "au Conseil général du Tarn" de décider du devenir des travaux". Mais, pour le chef du gouvernement, "il faut évidemment redimensionner" le projet et "tirer les conséquences des préconisations des rapports" d'expertise.

    Les experts mandatés par Mme Royal avaient conclu dans leur rapport rendu public lundi que le projet de barrage-réservoir était surdimensionné et coûteux mais avaient jugé "difficile de procéder à l'arrêt du chantier", déjà bien avancé.

    Plusieurs centaines d'opposants - toujours remontés - restaient présents mercredi sur le terrain défriché. Certains cassaient l'argile damée du terrain pour y replanter quelques arbres.

    De nombreuses manifestations ont eu lieu mercredi soir à travers la France, la plupart dans le calme. Mais à Paris, où ils étaient environ 250 protestataires, une cinquantaine d'entre eux, portant des casques de moto, ont jeté quelques fumigènes en direction des CRS, aux cris de "policeassassin". A l'issue d'un face à face tendu avec les forces de l'ordre qui les ont encerclés et procédé à plusieurs vérifications d'identité, la manifestations'est dispersée sans incident.

    Ils étaient également 400 à Lyon, une centaine à Toulouse à crier "Casse-toi Carcenac. Y'a du sang sur ton barrage", 150 à Besançon et autant àCarcassonne à défiler derrière une banderole affirmant "Il (Rémi Fraisse) n'a pas choisi de mourir pour des idées", ont constaté des correspondants de l'AFP.

    D'autres rassemblements sont annoncés d'ici à samedi, un peu partout en France et jusqu'à Bruxelles et Rome.


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