• Bras de fer à l'ONU : condamner Damas sans contrarier Moscou

    Bras de fer à l'ONU : condamner Damas sans contrarier Moscou

    LEMONDE.FR avec AFP | 04.02.12 | 13h45   •  Mis à jour le 04.02.12 | 14h19

     

    Des passants dans une rue de Rasten, le 3 février 2012.

    Des passants dans une rue de Rasten, le 3 février 2012.REUTERS/HANDOUT

    Les autorités syriennes "ont franchi un pas supplémentaire dans la sauvagerie" à Homs, épicentre de la contestation en Syrie où plus de 200 personnes ont été tuées depuis vendredi, a déclaré, samedi 4 février, le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, dans un communiqué. "Ce déchaînement de violence souligne l'urgence que le Conseil de Sécurité des Nations unies sorte de son silence pour dénoncer les auteurs de ce crime et ouvre la voie à la mise en œuvre du plan politique de la Ligue arabe", qui prévoit à terme le départ de Bachar al-Assad avant l'ouverture de négociations avec l'opposition, a-t-il ajouté.

    "La communauté internationale doit reconnaitre et appuyer le droit du peuple syrien à la liberté, à la sécurité, et au choix de son avenir politique", a-t-il à nouveau plaidé. "Ceux qui freineraient l'adoption d'une telle résolution prendraient une lourde responsabilité devant l'histoire", a affirmé Alain Juppé, estimant que "le massacre de Homs est un crime contre l'humanité" et que "ses auteurs devront en répondre".

    LA TURQUIE ATTEND UNE DÉCISION DE L'ONU

    "Nous attendons que le Conseil de sécurité (de l'ONU) adopte une position claire et nette au sujet des pertes civils" en Syrie, a déclaré le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu à des journalistes turcs en marge de la Conférence sur la sécurité de Munich, rapporte l'agence Anatolie.
    Les incidents survenus à Homs "sont une grande source d'inquiètude pour nous (...) d'autant plus que ces événements sont devenus une routine" en Syrie, a indiqué le ministre turc dont le pays a rompu avec son ancien allié syrien. M. Davutoglu a estimé que si le Conseil de sécurité échouait de nouveau à
    adopter une résolution sur la Syrie, cette situation pouvait "donner à la Syrie le message erroné que les violences peuvent perdurer".

    LE PROJET NE CONVIENT PAS À MOSCOU

    Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, qui se rendra à Damas, le 7 février pour rencontrer le président syrien, a déclaré que le projet de résolution sur la Syrie soutenu par les Occidentaux ne convenait "absolument pas" à la Russie et que le soumettre samedi au Conseil de sécurité de l'ONU provoquerait un "scandale". "Le projet ne nous convient absolument pas", a déclaré M. Lavrov dans un entretien à la télévision russe Rossia, "si (les Etats-Unis) veulent encore un scandale au Conseil de sécurité, on ne peut pas les arrêter", a-t-il ajouté, interrogé sur l'éventualité d'un vote sur la situation en Syrie.

    M. Lavrov a souligné avoir envoyé vendredi à la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton les changements à ce projet souhaités par Moscou.  "Il n'y aucune raison pour personne de douter du bien-fondé et l'objectivité de ces changements. J'espère que la raison triomphera sur l'approche tendancieuse". "J'espère que (le projet) ne sera pas soumis au vote", a dit M. Lavrov.

    Intervenant à la Conférence sur la Sécurité de Munich samedi matin, le ministre a ensuite déclaré : "je ne dis pas que cette résolution est vouée à l'échec (...) Je vais en parler de nouveau avec Mme Clinton". Il devait rencontrer la secrétaire d'Etat dans la journée en marge de la conférence. "Il ne faudra pas fixer des conditions préalables et des objectifs en amont", a-t-il précisé.

    Pour M. Lavrov, il est essentiel que la résolution "fasse pression non seulement sur le gouvernement syrien... mais aussi sur les groupes armés", qui "créent le désordre". Le régime syrien imputent les violences à des "groupes armés" depuis le début de la contestation. M. Lavrov a assuré que les armes livrées par son pays à la Syrie n'étaient "pas utilisées" par le régime contre les insurgés.

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