Les propos d'Alexis Tsipras ne sont pas du goût des investisseurs. Le Cac 40, qui s'était repris depuis la mi-séance sur des considérations techniques et ne perdait plus que 1% aux alentours de 14 heures, est soudainement reparti à la baisse jusqu'à reperdre près de 2%.

Le «Mélanchon grec», chef du mouvement de radical gauche Syriza plébiscité ce dimanche par les électeurs hellènes tout comme le parti néonazi, a exclu de participer à un gouvernement de coalition travaillant à faire appliquer la feuille de route d'austérité dictée à Athènes par ses bailleurs de fonds. Il a été reçu à 13 heures par le président Karolos Papoulias, qui lui a donné la main pour former le gouvernement. S'il échoue, «le mandat exploratoire» reviendra au troisième parti, celui socialiste du Pasok.

Compte tenu du score du Syriza aux élections, arrivé deuxième derrière le parti conservateur Nouvelle Démocratie qui n'est pas parvenu à former un gouvernement de coalition, son absence à la direction du pouvoir est impensable. Et sans austérité, rejetée par le Syriza, c'est la faillite du pays, l'Union européenne et le Fonds monétaire ayant conditionné leur aide financière à des mesures additionnelles de rigueur budgétaire pour un montant de 11 milliards d'euros. « Le risque est celui d'un défaut de la Grèce sur l'une de ses prochaines échéances, avec un degré de probabilité élevé, mais aussi le début de démarches nécessaires à organiser la sortie de la Grèce de la zone euro », commentait ce matin CM-CIC Securities dans une note.

Aux alentours de 15h35, le Cac 40 perd 1,64% à 3.161,55 points dans un volume de 1,6 milliard d'euros. Ailleurs en Europe, l'ASE 20 lâche encore 4,48% à Athènes. A Francfort, le Dax recule de 0,55% et à Londres, le Footsie, fermé hier, glisse de 0,29%. Outre-Atlantique, les marchés américains ouvrent en baisse modérée. Le Dow Jones perd 0,39% et le Nasdaq 0,52%.

Sur le front des devises, l'euro se replie à 1,3003 dollar. Du côté des matières premières, le baril de Brent de la mer du Nord perd 90 cents à 112,26 dollars, sur fond de craintes concernant la croissance mondiale.

Au chapitre des entreprises, les banques figurent parmi les plus fortes baisses. BNP Paribas plie de 2,27% à 29,52 euros, Crédit Agricole abandonne 1,80% à 3,495 euros et Société Générale recule de 2,58% à 17,46 euros.

Carrefour lâche 1,23% à 14,42euros. A en croire Latribune.fr, Georges Plassat se sépare de deux hauts dirigeants : José Carlos Gonzalez-Hurtado, membre de la direction exécutive, et de Patrick Rouvillois, directeur marketing du groupe. Les deux postes ne seront pas remplacés, affirme le site Internet.

Quelques valeurs résistent dont Bouygues (+1,79% à 21,60 euros) et France Télécom (+0,52% à 10,64 euros). D'une manière plus générale, les valeurs télécoms européennes sont soutenues par le projet d'America Movil de porter sa participation à 28 % dans le néerlandais KPN dans le cadre d'une transaction de plus de 2,5 milliards d'euros.

Bouygues, en plus de son exposition aux télécoms, continue de profiter des ambitions d'infrastructures de Bruxelles et du président nouvellement élu François Hollande. Eiffage, en tête du SRD, gagne 3,65% à 27 euros.

Goldman Sachs réduit son opinion à « neutre » sur EDF (-1,71% à 16,13 euros). Enfin, Natixis relève son conseil de « neutre » à « acheter » sur Euro Disney (+3,48% à 3,87 euros).