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CFDT : Véronique Descacq, une fidèle issue des banques pour seconder Berger
CFDT : Véronique Descacq, une fidèle issue des banques pour seconder Berger
La nouvelle direction de la CFDT prend ses marques. Laurence Laigo est sur le départ.
Véronique Descacq a été nommée au poste de secrétaire générale adjointe de la CFDT. - Photo C. Lebedinsky/Challenges-REAUn mois après sa nomination à la tête de la centrale réformiste, la CFDT version Laurent Berger continue de se dessiner. Pas question pour le nouveau leader d'imposer des bouleversements radicaux au sommet d'une organisation apaisée et unie, mais de premiers ajustements notables au sein de la commission exécutive (CE), dans les nominations et dans la nouvelle répartition des dossiers, témoignent qu'une page commence à se tourner, avant un probable renouvellement de génération plus important lors du prochain congrès, en 2014. La principale nouveauté est la nomination, fin novembre, de Véronique Descacq au poste de secrétaire générale adjointe. Depuis le départ de Nicole Notat en 2002, c'est la première fois qu'une femme accède à de telles responsabilités à la CFDT. Un aboutissement logique pour cette quadragénaire, à la CE depuis 2010 et saluée en interne pour son « calme », qui confine parfois à la timidité, son « sérieux » et sa « capacité de travail ».
Adhérente à la CFDT depuis 1988 « par admiration pour Edmond Maire », elle est issue des banques, où elle a fait carrière au sein du groupe Banque Populaire, notamment comme directrice d'agence à Paris. En 1999, elle y devient déléguée nationale, négocie le passage aux 35 heures et un vaste plan de fusion d'agences. De quoi gagner de premières lettres de noblesse avant le tournant de 2003. Au sein de la fédération des banques, elle est alors une des rares à ne pas fustiger le soutien apporté par François Chérèque à la réforme Fillon des retraites. Cela lui vaudra d'y être propulsée présidente à la suite du claquage de porte des dirigeants alors en place.
Ascension lente mais sûre
Lentement mais sûrement, elle reconstruit et s'impose comme une figure de la centrale, s'ouvrant ainsi les portes du bureau national en 2006. Au sein de la CE, elle assure à présent la coordination des politiques de protection sociale, y compris l'assurance-chômage, et est chargée des politiques de santé, de la famille et de la dépendance. Elle hérite aussi de la responsabilité du débat sur l'évolution de l'organisation, qui sera au coeur du congrès de 2014.
Autre changement : Thierry Cadart, cinquante-deux ans, a rejoint mi-décembre la CE, où un poste était « numériquement » vacant suite au départ de François Chérèque. Ce professeur de mathématiques, ex-secrétaire général du SGEN-CFDT, a pris la charge des dossiers liés aux fonctions publiques et à la réforme de l'Etat. Il aura aussi la délicate mission de tenter de doper la syndicalisation des jeunes. Par ailleurs, Laurence Laigo, secrétaire nationale depuis 2006, a annoncé mi-décembre son intention de quitter la confédération. Selon nos informations, elle devrait rapidement rejoindre le cabinet de Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes. Ce qui ne manquera pas d'alimenter les critiques sur la proximité entre la centrale réformiste et le PS. La CFDT n'a pas encore décidé du nom de sa remplaçante (qui sera une femme pour maintenir la parité au sein de la CE), ni du timing.
Derek Perrotte
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