• Chanson. Charles Trénet aurait eu 100 ans

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    Chanson. Charles Trénet aurait eu 100 ans

    Musique samedi 18 mai 2013    
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    « C’est l’inventeur de la chanson dite française », pense Benjamin Biolay. Y’a d’la joie, Boum, La mer, Douce France… Charles Trenet, qui aurait eu 100 ans ce 18 mai, continue, par son intemporalité, à inspirer de nombreux chanteurs français.

    Exposition à Paris puis à Narbonne, sa ville natale, parution de plusieurs biographies, sortie d’un CD de 12 de ses chansons à destination des enfants : les hommages au « fou chantant » se multiplient à l’approche du centenaire de sa naissance.

    De Brassens – « Tout est bien chez Trenet ! »- à Brel en passant par Higelin, Souchon, Bruel ou encore, parmi la jeune génération, Fersen, M et Biolay… beaucoup d’artistes se revendiquent de l’héritage du poète-chanteur.

    Et au cinéma, ses chansons continuent d’être reprises dans de nombreux films, comme Boum dans le dernier James Bond. On se souvient aussi du capitaine Haddock fredonnant Le soleil et la lune dans un album de Tintin ou encore d’une publicité vantant les mérites d’une eau gazeuse au rythme de Y’a d’la joie.

    « Il a inventé la chanson poético-populaire »

    « Trenet avait du génie et 12 ans après sa mort, il reste au cœur de la culture française. Dans les écoles, on apprend ses chansons. Ce philosophe du bonheur, c’est le La Fontaine du XXe siècle », s’enflamme Jacques Pessis, journaliste et commissaire principal de l’exposition « Trenet, le fou chantant », actuellement présentée à Paris.

    « Il a inventé la chanson poético-populaire », renchérit son cadet et ami Charles Aznavour, parrain de cette expo.

    Près de 1 000 chansons

    Il a laissé un répertoire de près de 1 000 chansons, dont 60 succès internationaux au premier rang desquels La mer - son plus célèbre tube, écrit… dans un train entre Perpignan et Montpellier – Que reste-t-il de nos amours ? ou encore L’âme des poètes. « Je fais des chansons comme un arbre fait des pommes », aimait-il à plaisanter.

    « Je ne suis passé à côté de personne d’important dans le siècle », se vantait aussi Charles Trenet, fils de notaire provincial qui quitte dès 17 ans son sud natal pour monter à Paris où il peut vivre librement son homosexualité et rencontre, notamment, Jean Cocteau et Max Jacob. C’est le temps des premières chansons et sa carrière s’envole dès 1938 avec Je chante.

    Pendant la guerre, le chanteur tourne dans plusieurs films et se produit en Allemagne en août 1943 devant les prisonniers français. À Berlin, il croise Hitler. « Deux minutes », dira-t-il. À la Libération, le comité d’épuration des artistes le critique pour avoir chanté outre-Rhin mais le blanchit.

    Autre période difficile pour Trenet : une traversée du désert au début des années 60. On est en pleine vague yéyé et il connaît des déboires judiciaires. Accusé d’avoir eu des relations sexuelles avec des mineurs, il est condamné en 1963 à un an de prison avant de bénéficier d’un non-lieu en appel.


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