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Climat : l'UE salue une "percée historique" à Durban, les ONG déçues
Climat : l'UE salue une "percée historique" à Durban, les ONG déçues
LEMONDE.FR avec AFP | 11.12.11 | 18h25 • Mis à jour le 11.12.11 | 20h02
L'UE a salué dimanche 11 décembre la "percée historique" réalisée lors des négociations qui ont abouti à Durban en Afrique du Sud à une feuille de route vers un accord en 2015 englobant pour la première fois tous les pays pour lutter contre le réchauffement climatique. "Quand de nombreuses parties avaient dit après (le précédent sommet de) Cancun que Durban pourrait seulement appliquer les décisions prises à Copenhague et Cancun, l'UE souhaitait plus d'ambitions. Et a obtenu plus", s'est réjouie la commissaire européenne Connie Hedegaard, citée dans un communiqué. "Alors que Kyoto divise le monde en deux catégories, nous aurons maintenant un système qui reflète la réalité d'un monde d'aujourd'hui interdépendant", a-t-elle ajouté.
Le ministère des affaires étrangères français a salué pour sa part "un succès garantissant l'avenir du protocole de Kyoto". Il s'agit d'un "compromis important qui préserve nos ambitions d'un accord global et efficace contre le réchauffement climatique", a souligné son porte-parole, Bernard Valero, dans une déclaration. Le ministre de l'environnement polonais, Marcin Korolec, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE, a également évoqué un "succès significatif" pour l'Europe et pour le monde.
"DE TOUS PETITS PAS"
"Je pense que la principale ouverture est venue de la Chine, ce qui est assez cohérent avec ses engagements nationaux. C'est un petit mouvement mais cela a fait bouger les États-Unis et a entrainé l'Inde. Ne soyons pas naïfs, ce sont de tous petits pas, mais c'est la preuve que l'on peut avancer", a estimé de son côté la ministre de l'écologie Nathalie Kosciusko-Morizet dans un entretien au Figaro.
L'Union, qui avait mis tout son poids dans la balance pour aboutir à un accord juridiquement contraignant, se dit donc satisfaite, alors qu'elle a dû se contenter d'un texte laissant en suspens la question du caractère contraignant du futur pacte climatique. Face à la vive opposition de l'Inde, les Européens ont finalement accepté une formulation décrivant ce futur accord comme "un protocole, un autre instrument légal ou une solution concertée ayant une force légale". L'objectif est que cet accord entre en vigueur à partir de 2020.
"UNE ÉNORME DÉCEPTION"
Plusieurs ONG ont néanmoins regretté un accord a minima. "Avec les objectifs actuellement sur la table, nous nous dirigeons vers un réchauffement de 4°C. (...) Les artisans de ce résultat atterrant sont bien connus. En tête de file, les Etats-Unis ont déployé toute leur énergie à bloquer le processus ", s'indigne notamment Sébastien Blavier du Réseau Action Climat.
"Les négociations de Durban ont fini comme elles ont commencé, par un échec. Les gouvernements, qui ont choisi d'écouter les pollueurs plutôt que le peuple, ont échoué à renforcer les précédentes mesures pour lutter contre le changement climatique", selon Greenpeace. " On peut résumer Durban à une énorme déception", conclut Céline Charveriat, d'Oxfam.
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