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Colombie: Santos appelle à renforcer l'offensive contre les Farc
Colombie: Santos appelle à renforcer l'offensive contre les Farc
Créé le 21/07/2013 à 21h33 -- Mis à jour le 21/07/2013 à 22h33<aside>Le président colombien Juan Manuel Santos, le 18 juillet 2013 à Bogota Guillermo Legaria AFP
</aside>Bogota - Le président de la Colombie, Juan Manuel Santos, a appelé dimanche à renforcer l'offensive contre la guérilla des Farc jusqu'à l'obtention d'un éventuel accord de paix, au lendemain de combats particulièrement meurtriers pour l'armée.
Au moins quinze soldats ont été tués lors d'une embuscade tendue par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) dans le nord du pays, l'un des pires revers enregistrés par les forces publiques depuis des mois.
«Nos coeurs sont avec les familles des quinze héros de la patrie qui ont sacrifié leur vie pour la tranquillité et la sécurité de leurs compatriotes», a déclaré M. Santos, lors d'un conseil de sécurité dans le département d'Arauca, où s'est produit l'accrochage meurtrier.
Quelque 70 guérilleros ont participé à cette attaque, dont douze ont été capturés lors d'une riposte de l'armée, dans cette région frontalière avec le Venezuela, où opèrent aussi la rébellion de l'ELN (Armée de libération nationale) ainsi que diverses bandes criminelles.
Le président Santos, qui a ouvert l'an dernier des négociations de paix, délocalisées à Cuba, avec la guérilla, a affirmé que ces attaques ne représentaient «pas la bonne voie» et seraient «combattues avec force».
Fondées il y a 49 ans à la suite d'une insurrection paysanne, les Farc, plus ancienne rébellion d'Amérique latine, comptent encore selon les autorités, quelque 8.000 combattants, repliés essentiellement dans les régions rurales.
«J'ai donné des instructions à nos forces pour qu'elles ne cessent pas un seul instant de faire feu jusqu'à parvenir à un accord final», a lancé le chef de l'État, qui exclut un cessez-le-feu avant l'issue des pourparlers.
«Je sais que pour le peuple colombien, c'est parfois confus. Comment pouvons-nous parler de paix alors qu'ils nous tirent dessus ? Les conditions sont ainsi», a-t-il ajouté, espérant que les Farc «reviennent à la raison», afin de parvenir «le plus tôt possible à la fin du conflit».
Samedi également, quatre militaires et six guérilleros ont été tués dans d'autres combats qui se sont déroulés samedi dans le département du Gaviare (sud), autre fief des Farc.
Ironie de la situation, ce jour-là, M. Santos tenait un discours devant le Congrès à Bogota dans lequel il affirmait vouloir «se livrer à fond» pour la paix, estimant que les pourparlers de paix constituaient une «opportunité réelle», la «meilleure dans l'histoire».
La tension avec la guérilla a aussi monté d'un cran après qu'elle eut annoncé vendredi avoir capturé il y a un mois un soldat américain, tout en proposant de le relâcher en signe de bonne volonté pour les négociations qui doivent reprendre, après une pause de quelques jours, le 28 juillet à La Havane.
Les États-Unis affirment en revanche qu'il s'agit d'un militaire à la retraite qui effectuait un séjour touristique.
Le Comité international de la Croix-Rouge et l'ancienne sénatrice d'opposition Piedad Cordoba, dont la médiation a été réclamée par les Farc, ont commencé les préparatifs en vue de sa libération, tandis que le ministre de la Défense, Juan Carlos Pinzon, a accusé la rébellion de «fausses promesses».
Peu avant l'appel à l'offensive, lancé par le chef de l'État, une explosion survenue à l'aube dans une discothèque de la localité de Cucuta (nord) a fait un mort et une vingtaine de blessés. Un individu, dont les motifs n'ont pas encore été éclaircis, a lancé un engin explosif, visiblement une grenade, dans l'établissement.
«Nous sommes en train de vérifier s'il s'agit d'un acte commis par des groupes criminels ou par des bandes de délinquants», a indiqué Carlos Rodriguez, le chef de la police de Cucuta.
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