• Conseils d'administration : Bruxelles penche pour des quotas de femmes

     

    07/03 | 18:45 | mis à jour à 19:16 | Anne Bauer

    Conseils d'administration : Bruxelles penche pour des quotas de femmes

    La Commission européenne lance une nouvelle consultation pour tester l'idée de légiférer sur l'imposition de quota de femmes dans les conseils d'administration des entreprises européennes.

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    Anne BAUER
    Anne BAUER
    Correspondante à Bruxelles
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    Pour la bouillante Commissaire européenne à la justice et aux droits fondamentaux, Viviane Reding, la féminisation des conseils d'administration des sociétés européennes tarde à se concrétiser.

    Un an après avoir lancé un appel aux bonnes volontés, qui s'est traduit par quelques signatures de principe avec des multinationales, Viviane Reding a annoncé le lancement d'une nouvelle consultation pour relancer le débat sur l'instauration de quotas, une politique à laquelle elle ne se déclare guère favorable mais dont elle est contrainte de mesurer les résultats.

    Seuls 3,2% des patrons européens sont des femmes

    Actuellement, on compte environ une femme sur sept dans les conseils d'administration des plus grandes entreprises européennes. C'est peu, mais surtout cela ne progresse pas vite. Au rythme actuel, en dépit des multiples chartes, codes de gouvernance, etc..., il faudra au moins quarante ans pour parvenir à 40% de femmes.

    Pour Viviane Reding, cette sous-représentation des femmes dans le monde de l'entreprise nuit à la compétitivité de l'Europe et il faut passer à la vitesse supérieure pour briser le plafond de verre qui empêche les talents féminins d'exercer les plus hautes responsabilités.

    Comment comprendre que 3,2% seulement des présidents de sociétés européennes soient des femmes, quand ces dernières représentent 60% des diplômées de l'enseignement supérieur ?

    L'institution de quotas permet d'avancer rapidement

    L'expérience norvégienne montre que l'institution de quotas permet d'avancer rapidement et d'atteindre une relative parité (40%).

    En janvier 2011, la France a franchi le pas avec sa nouvelle loi. Comme l'Italie et la Belgique, qui viennent aussi d'adopter des textes de lois fixant des objectifs de féminisation à atteindre et des sanctions en cas d'échec. Les Pays-Bas et l'Espagne ont aussi légiféré mais avec des textes plus incitatifs qui ne prévoient pas de sanction si les objectifs à atteindre ne sont pas tenus.

    Enfin des règles de parité homme femme existent dans les seules entreprises publiques dans certains Etats comme le Danemark, la Finlande ou la Grèce. Partout ailleurs, les Etats se contentent de codes de gouvernance d'entreprise ou de chartes qui relèvent de démarches purement volontaires.

    A.B., BUREAU DE BRUXELLES

     

    06/03 | 07:00 | Derek Perrotte

    Les « cadres sup » femmes gagnent 8 % de moins que les hommes

    Selon différentes études, les écarts salariaux entre hommes et femmes en France s'inscrivent dans la moyenne européenne.

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    Derek PERROTTE
    Derek PERROTTE
    Journaliste
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    Les « cadres sup » femmes gagnent 8 % de moins que les hommes

    En dépit de la multiplication des lois, la France peine à montrer l'exemple en matière d'égalité salariale entre hommes et femmes. Selon un rapport de la Commission européenne publié vendredi, l'écart de rémunération hommes-femmes y atteignait 16 % en 2010. C'est à peine mieux que la moyenne européenne (16,4 %), avec de forts écarts entre pays, de 2 % en Pologne à 27 % en Slovaquie. La France se classe derrière l'Italie (6 %) ou la Suède mais devant l'Angleterre (19 %) et l'Allemagne (23 %), où les difficultés à faire garder ses enfants poussent plus de femmes à opter pour un temps partiel. La Commission déplore aussi que si l'écart tend à s'éroder en Europe, il s'est un peu recreusé en France, au Portugal et dans des pays de l'Est. Il faut noter que cet écart est « brut », et non à poste et temps de travail égaux. Il traduit donc aussi, mais en partie seulement, des différences de carrière, subies ou non : les femmes travaillent plus dans des secteurs moins rémunérateurs (santé, éducation, etc.), ont des parcours plus hachés (congés maternité et parentaux) et sont plus en temps partiel.

    Dans le ventre mou de l'Europe

    Le cabinet de conseil Mercer dévoile de son côté ce matin une étude menée auprès de 264.000 cadres de 5.000 entreprises en Europe. Il en ressort qu'en France les femmes cadres supérieurs gagnent, à poste de même niveau hiérarchique, 8 % de moins que les hommes (voir graphique). C'est un écart inférieur à celui constaté en Allemagne (10 %) et en Espagne, similaire à celui mesuré en Suède, mais plus marqué qu'au Royaume-Uni (6 %) et en Italie. L'étude pointe aussi que ces écarts salariaux s'accentuent, partout, à l'échelon des cadres dirigeants (membres du comité exécutif). Il atteint alors 14 % en France, ce qui place là aussi l'Hexagone dans le ventre mou des grands pays européens. Cet écart s'explique en partie, analyse Mercer, par la plus forte propension des femmes dirigeantes à occuper les fonctions support (RH, communication), moins rémunérées. Mercer a aussi mesuré la part de femmes parmi les cadres supérieurs. Ce classement est dominé par les pays de l'Est, avec de 35 % à 40 % de femmes, et témoigne d'une certaine homogénéité en Europe de l'Ouest et du Nord, avec de 25 % à 30 % de femmes (28 % en France), sauf en Allemagne (20 %).

    Ces faibles proportions rappellent l'importance du plafond de verre dans la carrière des femmes, a fortiori mères. Constatant que seuls 13,7 % des administrateurs des grandes entreprises européennes sont des femmes, Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne, a lancé hier des consultations sur l'instauration de quotas dans les conseils d'administration. Le projet risque de diviser les Etats membres mais certains, dont la France, ont déjà adopté ce type de mesures.

    DEREK PERROTTE

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