• Contraception, vers l'interdiction de la pilule de 3ème et 4ème génération ?

    Contraception, vers l'interdiction de la pilule de 3ème et 4ème génération ?

    Le HuffPost avec AFP  |  Par Stanislas Kraland lien  Publication:   |  Mis à jour: 02/01/2013 19:05 CET

     

    SANTÉ - Avec le remboursement à 100% de l'IVG et la pilule gratuite pour les mineures, 2013 devait être une année de progrès pour l'accès des femmes à la contraception. Ces avancées seront pourtant très vite oubliées au profit d'une seule question: faut-il interdire les pilules de troisième et quatrième génération?

    Trente nouvelles plaintes devraient effectivement être déposées début janvier contre plusieurs fabricants de ces pilules de troisième et quatrième génération, dans le collimateur depuis plusieurs semaines, et aussi contre l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Signe qui ne trompe pas, la ministre des Affaires Sociales et de la Santé Marisol Touraine a annoncé ce mercredi 2 janvier que la fin du remboursement de certaines pilules de troisième et quatrième génération, prévue pour septembre 2013, serait avancée au mois de mars.

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    De son côté, l'ANSM a reconnu mardi 1er janvier que la délivrance de la pilule de troisième génération est "excessive" et pourrait être limitée. Alors que le pôle santé publique du tribunal de grande instance de Paris s'est saisi de l'affaire le 31 décembre 2012, l'agence a débuté de nombreuses consultations dès ce mercredi 2 janvier et lancé une mise en garde à l'adresse de 80.000 professionnels de santé pour qu'ils révisent à la baisse leurs prescriptions.

    Alors pourquoi une telle hâte? Les pilules de troisième et quatrième génération sont-elles dangereuses au point d'être interdites? Présentent-elles de réels avantages sur celles qui les ont précédées, ou bien sont-elles inutiles? Le HuffPost fait le point sur la question.

    Handicapée à 65%

    Tout commence le 14 décembre 2012 lorsque, Marion Larat, 25 ans, annonce dans les colonnes du Monde qu'elle s'apprête à attaquer au pénal le laboratoire Bayer. Terrassée par un AVC en 2006, Marion Larat est handicapée à 65%, n'a plus l'usage de sa main droite, a subi neuf opérations et souffre de crises régulières d'épilepsie. Marion Larat estime que c'est sa pilule, Meliane, qui a provoqué son AVC. Un lien dont la probabilité a été confirmé par les autorités puisqu'il est survenu dans les trois mois qui ont suivi la prescription de cette pilule.

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    Suite de l'article sous la vidéo:

    "Je dois prévenir les filles", explique-t-elle alors dans une interview à l'AFP. "Personne, personne, personne ne doit prendre la pilule de 3ème et de 4ème génération. C'est mon combat et celui de mes parents", continuait la jeune femme qui a décidé de concert avec son avocat d'inclure dans sa plainte le directeur général de l'Agence nationale de sécurité et du médicament (ANSM). Pour elle, sa responsabilité est engagée puisqu'il n'aurait pas demandé le retrait de cette pilule du marché, contrevenant ainsi au principe de précaution.

    Qu'est-ce qu'une pilule de troisième génération?

    Ces pilules ont été mises sur le marché à partir des années 1980. Plus efficaces, elles sont censées éviter certains effets secondaires tels que l'acné et la prise de poids, notamment grâce à leur dosage plus faible en éthinyl-oestradiol, molécule qui se rapporte à l’oestrogène. Mais ce plus faible dosage est équilibré par la présence d'autres molécules qui posent problème. Actuellement, deux types de pilules de troisième et quatrième génération sont pointées du doigt, celles qui contiennent du désogestrel ou du gestodène pour les 3ème génération, et du drospirénone pour la génération suivante.

    Dans un avis présenté au Ministère de la Santé en septembre 2012, la Haute autorité de santé (HAS) indiquait qu'aucune étude n'a jusqu'à présent démontré que les pilules de troisième génération avaient un intérêt clinique supplémentaire sur les effets indésirables comme l'acné, la prise de poids, les nausées, les jambes lourdes, les mastodynies (douleurs mamaires), l'aménorrhée (absence de règles) ou les méno-métrorragies (saignement de l'utérus).


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