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    Coronavirus : quels risques ? quelles mesures ?

    Par Isabelle Ficek | 13/05 | 07:00 | mis à jour à 15:58

    La transmission d’homme à homme confirmée. Quels sont les risques,   Quelles sont les mesures mises en place  ?

    NCoV, c\'est le nom pour cette nouvelle souche de la famille des coronavirus - Photo AFP

    NCoV, c'est le nom pour cette nouvelle souche de la famille des coronavirus - Photo AFP

    Le pronostic vital des deux patients atteints par le nouveau coronavirus et hospitalisés à Lille est « engagé » même si une guérison reste possible, a-t-on appris lundi de source hospitalière.

    « Il ne s’agit pas d’alarmer, de susciter l’inquiétude au-delà du nécessaire [...] mais de maîtriser, informer et rassurer », a lancé hier la ministre de la Santé. Marisol Touraine, qui tenait à afficher la « vigilance » et la « totale mobilisation des pouvoirs publics », faisait le point sur la situation et les mesures prises, après la détection dans la nuit de samedi à dimanche d’un deuxième cas en France d’infection au nouveau coronavirus.

    Les cas français

    Le premier malade français, ­confirmé le 7 mai, est un retraité de 65 ans pris en charge à son retour d’un voyage aux Emirats Arabes Unis et désormais en réanimation au CHRU de Lille, dans un état « très sérieux » bien que « stabilisé » selon l’hôpital. Le deuxième cas est un patient d’une cinquantaine d’années qui avait partagé, fin avril, la chambre du premier malade d’abord accueilli pour des problèmes digestifs dans l’hôpital de Valenciennes. Il est, lui aussi, en réanimation au CHRU de Lille.

    La transmission d’homme à homme confirmée

    NCoV, pour nouveau coronavirus, c’est le nom de cette nouvelle souche identifiée pour la première fois en juin 2012 chez des personnes ayant vécu ou voyagé dans la péninsule Arabique. La transmission d’homme à homme de ce virus, proche du Sras (syndrome respiratoire aigu sévère), avec des symptômes de détresse respiratoire, était jusqu’ici estimée, par les spécialistes, possible mais assez rare. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fini par juger hier qu’ « en cas de contact rapproché, ce nouveau coronavirus peut se transmettre de personne à personne. » Il n’existe pas de traitement spécifique, d’où la vigilance des autorités, même s’il faut, précise le professeur François Bricaire, chef du service Maladies infectieuses à la Pitié-Salpêtrière, «  distinguer la transmission – qui est pour ce virus-là plutôt faible – et la virulence, c’est-à-dire la capacité à être agressif, qui, chez ces virus de type Sras, peut être assez forte. »

    Quels risques ?

    L’OMS a invité hier les pays du monde entier à accroître la vigilance face à ce coronavirus. Pour autant, relativise le professeur Benoît Guéry, chef du service d’infectiologie du CHRU de Lille, « on est sur un virus qui circule depuis plus d’un an et on a 34 cas dans le monde, alors que pour le Sras, en quelques mois, on est arrivé à 8.000 cas. » Le Sras avait provoqué 775 décès quand le NCoV a jusqu’ici, sur les 34 cas détectés dans le monde (dont des cas en Allemagne et au Royaume-Uni), coûté la vie à 18 personnes, dont la majorité en Arabie saoudite. Selon Benoît Guéry, si les mesures adéquates sont prises, « il y a un risque extrêmement faible d’avoir des contaminations secondaires [d’homme à homme, NDLR], sauf, bien entendu s’il y avait des mutations du virus. »

    Quelles mesures ?

    A Lille d’abord, un dispositif spécifique avec le renfort « d’équipes dédiées » a été mis en place afin d’éviter une éventuelle contamination. Par ailleurs, dès le 7 mai, une enquête épidémiologique a été lancée par l’Institut de veille sanitaire (InVS). Elle consiste en une surveillance rapprochée par les autorités sanitaires de toutes les personnes ayant été en contact avec les deux malades ainsi que celles ayant voyagé dans la péninsule arabique avec le premier, soit 201 au total. Elles ont toutes été contactées et les risques semblent écartés pour les 124 personnes ayant été en contact rapproché après l’hospitalisation du premier malade. Dès décembre, l’InVS avait mis en place un dispositif de surveillance, qui a permis de détecter le premier cas français. Un numéro vert a été ouvert la semaine dernière et des conseils (se laver les mains régulièrement, éviter le ­contact avec les animaux) vont être prodigués dans les aéroports pour les voyageurs à destination de la péninsule arabique.


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