• Côte Vermeille : le secteur santé tout retourné

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    Côte Vermeille : le secteur santé tout retourné

    Le 30 novembre à 6h00 par Véronique Parayre | Mis à jour il y a 11 heures    lien

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    <figcaption class="caption"> PHOTO/L'INDEPENDANT HARRY JORDAN</figcaption> </figure>

    La ministre de la Santé a validé le transfert des lits de rééducation de Banuyls, Cerbère et Arles-sur-Tech vers l'hopital de Perpignan. Un coup dur pour la côte Vermeille, une aubaine pour la préfecture.

    De sursis en promesses, le couperet est finalement tombé. La décision est officielle depuis jeudi : la Ministre de la santé a donné le feu vert à l'Ussap (union sanitaire et sociale en Aude et Pyrénées) pour procéder aux transferts des lits du centre Bouffard-Vercelli de Cerbère, mais aussi du Centre héliomarin de Banyuls- sur-mer et du Château bleu d'Arles-sur-Tech vers Perpignan. Une opération qui devrait être effective dans les trois ans à venir.

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    Les date-clés

    • En 2009. Historiquement indépendants, les trois établissements de santé (centre héliomarin de Banyuls, centre Bouffard Vercelli de Cerbère et le Château bleu d'Arles-sur-Tech) se rapprochent et parviennent à se regrouper au sein de l'Association santé en Côte Vermeille (ASCV). 
    • Début 2011, une convention de coopération est signée avec l'Ussap (Union sanitaire et sociale Aude Pyrénées) basée à Limoux. Les objectifs sont clairs : partager des valeurs humanistes en s'attachant à ce que tous les acteurs de la prestation soient responsables et partie prenante autour d'un impératif de qualité et de sécurité, mettre en commun des synergies, rendre aux usagers un service adapté à leurs besoins et leurs attentes, et être au plus près des populations. 
    • Décembre 2012, le député de la 4e circonscription Pierre Aylagas reçoit une lettre plutôt rassurante de la ministre de la Santé Marisol Touraine indiquant : "L'éventuelle réouverture de ce dossier sera conditionnée à l'existence de propositions concrètes visant la reconstruction des deux sites vétustes de Banyuls et Arles. Je souhaite que ce dossier soit approfondi…". 
    • 29 avril 2013, après le refus par l'Agence régionale de santé (ARS) de la délocalisation de ces trois entités vers l'hôpital de Perpignan, un recours hiérarchique est logiquement déposé par les gestionnaires de l'Ussap auprès de Madame la ministre de la santé Marisol Touraine. Pour les porteurs du projet, ce rejet ne porte pas sur le fond du dossier.
    • 29 novembre 2013, l'arrêté officiel est pris, l'accord par la ministre de la santé Marisol Touraine est donné pour les transferts des trois établissements vers l'hôpital de Perpignan.
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     "Mutualiser pour vivre !"

    Si cette décision reste en travers de la gorge, notamment du maire de Cerbère, des syndicats et des salariés qui vivent sur la côte, elle tombe sous le sens pour le directeur de l'Ussap, même si elle a nécessité deux étapes avant d'être entérinée. "Le recours hiérarchique ne portait pas sur le problème de la délocalisation, qui est à l'évidence la seule solution pour permettre à ses structures de poursuivre leurs activités, mais sur des manques de précisions concernant le volet social. Ce recours nous a permis de le développer jusque dans ses moindres détails, afin de démontrer que ce regroupement est la seule solution viable. Nous avons été entendus et compris, là est l'essentiel, car il faut agir maintenant avant qu'il ne soit trop tard !" explique Patrick Rodriguez. Il précise : "Nous ne sommes pas là, contrairement à ce que croient certains, pour vider ou dépouiller la Côte Vermeille et le Vallespir de ses structures de santé, le regroupement vers l'hôpital de Perpignan est nécessaire" et il se justifie en évoquant l'installation de structures compensatoires..

    "À la place il pourrait y avoir...»

    Pour le centre cerbérien Bouffard-Vercelli, Patrick Rodriguez veut rassurer : "Nous sommes en train de voir quelle répartition est possible. La Maison d'accueil spécialisée (MAS) de Banyuls-sur-Mer pourrait être installée ici avec également une structure d'accueil pour autistes, et nous envisageons même une extension de lits. Sur Banyuls, diverses pistes sont à l'étude avec éventuellement la reconstruction de la maison de retraite Paul Reig. Pour Arles-sur-Tech, tout est pratiquement réglé, il y aura une unité de soins, longue durée". Concernant les salariés, environ 500 sur les trois sites dont 250 à Cerbère, le directeur de l'Ussap est là aussi confiant : "Nous allons étudier chaque situation individuelle, car contrairement à ce que l'on veut faire croire parfois, nombreux sont ceux qui d'ores et déjà ont émis le souhait de travailler sur Perpignan ! Pour les autres, il peut y avoir des départs souhaités ou à la retraite, ou encore des formations adaptées en fonction de la nouvelle activité qui se mettra en place sur le site. Personne ne restera sur le carreau !"

    "Le centre Bouffard-Vercelli n'est pas à vendre !"

    C'est évidemment une rumeur insistante qui titille quelques grands groupes immobiliers, intéressés pour investir dans cet environnement rare et préservé, la réponse de Patrick Rodriguez : "On ne veut pas se débarrasser de Cerbère, que cela soit clair ! Cerbère est une opération tiroir pour l'Ussap, ce centre n'est pas à vendre !". À la question sur le financement du nouveau site à l'hôpital de Perpignan, le directeur répond : "Le budget est d'environ 55 millions d'euros. L'Ussap a les moyens d'en financer une partie, il y aura une opération subventionnée par des investissements d'État et des emprunts bancaires. Tout est déjà ficelé". Et de conclure à travers un message très clair : "Ces transferts sont nécessaires à la survie de ces trois établissements. De plus, l'installation sur Perpignan, va permettre de répondre aux besoins d'un plus large bassin de population. Les personnels qui le souhaitent vont trouver incontestablement leur place dans cette structure. Nous mettons tout en place pour assurer des compensations dans les trois villes concernées. Enfin et c'est très important, cette opération va créer au moins cent emplois nets, ce qui est loin d'être négligeable".

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    Les réactions

    « Une satisfaction extraordinaire »
    Jean-Marc Pujol, maire de Perpignan:

    « C’est une satisfaction extraordinaire pour moi, d’autant plus qu’en tant qu’avocat d’affaires, je travaillais sur le dossier depuis longtemps. 250 lits d’hospitalisation qui arrivent, ce sont 500 à 600 emplois de plus pour la ville et ça conforte le choix de Perpignan. Il est effectivement logique d’avoir des soins de suite à proximité de l’hôpital ».

    « Désolant, inadmissible ! »
    Jean-Claude Portella, maire de Cerbère :

    « C’est une volte-face désolante, inadmissible ! Le combat a commencé alors que des décisions étaient prises par un gouvernement de droite, aujourd’hui la gauche ne peut pas accepter cette délocalisation. Désormais, il ne faut rien lâcher sur les fameuses mesures compensatoires ! Je souhaite que l’Ussap s’engage officiellement à maintenir et l’activité et l’emploi sur le site du centre Bouffard-Vercelli. Il faut des garanties. Pour l’heure nous n’en avons aucune ! ».

    « Écœuré »
    Nicolas Garcia, maire d’Elne :

    « Je suis écœuré depuis le temps qu’avec les salariés, la population et le PCF nous nous battons contre ce projet. Nous pensions que le PS au pouvoir l’empêcherait. Lorsque j’avais alerté de ce danger, il y a quelques années, les politiques locaux avaient juré leurs grands dieux que la question était réglée. Soit ils nous ont trompés, soit ils ont été trompés… ».

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