• Croissance: un léger mieux qui vient à point nommé pour le gouvernement

     

    Dans sa note de conjoncture de mars publiée jeudi soir, l'Insee a revu en hausse sa prévision pour les six premiers mois de 2012, estimant que la croissance devrait stagner au premier trimestre avant une reprise timide (+0,2%) au deuxième.

    Dans sa note de conjoncture de mars publiée jeudi soir, l'Insee a revu en hausse sa prévision pour les six premiers mois de 2012, estimant que la croissance devrait stagner au premier trimestre avant une reprise timide (+0,2%) au deuxième.

    L'amélioration fragile des perspectives économiques de l'Insee tombe à pic pour le gouvernement, dont l'empressement à relever sa prévision de croissance pour 2012, à un mois de la présidentielle, vise à insuffler un brin d'optimisme après une rafale de mesures d'austérité.

    La première "bonne nouvelle" est venue jeudi soir de l'Insee. L'institut national de la statistique a écarté le spectre de la récession qu'il redoutait pour le tournant des années 2011 et 2012.

    Après 0,2% au quatrième trimestre de l'an passé, un chiffre dont l'Insee communiquera l'estimation finale mercredi, est désormais prévue une stagnation au premier trimestre de cette année avant un très léger rebond au deuxième (+0,2%).

    Le gouvernement en a immédiatement tiré des conclusions. Dans un communiqué aussi lapidaire que prompt, le ministre des Finances François Baroin a révisé à la hausse la prévision de croissance officielle pour 2012, portée de 0,5% à 0,7%. Celle de 2013 a en revanche été corrigée à la baisse, ramenée de 2% à 1,75%, un chiffre plus raisonnable au regard du consensus des analystes qui tourne encore autour de 0,2%.

    Ces révisions étaient dans l'air depuis quelques jours. Le président Nicolas Sarkozy l'avait clairement laissé entendre dimanche soir sur M6, annonçant une réunion sur le sujet annulée en raison des événements de Toulouse, tandis que François Baroin rappelait mercredi que la France avait "l'obligation" de communiquer ces prévisions à la Commission européenne "début avril".

    Même un peu datées, les estimations des grandes institutions internationales pour l'hexagone n'en restent pas moins plus pessimistes pour cette année: 0,2% pour le FMI, 0,3% pour l'OCDE et 0,4% pour la Commission européenne.

    Michel Martinez, économiste en chef pour la France de Société Générale, se dit "un peu surpris" par le communiqué impromptu de Bercy même s'il "comprend que tout gouvernement a intérêt à ce que la confiance revienne".

    Après le "choc de confiance historique de l'été qui a pesé sur le moral des entreprises", ce léger redressement laisse augurer "une situation beaucoup moins compliquée" pour le prochain président et "peut-être un peu moins d'austérité pour satisfaire les critères européens", observe-t-il.

    La Société générale en reste cependant à 0,4% de croissance attendus en 2012 et 0,8% en 2013. "L'économie française s'accroche mais les taux de croissance restent trop faibles pour espérer une amélioration du marché du travail", fait valoir Michel Martinez.

    La correction des perspectives de croissance "est parfaitement justifiée par un ralentissement de l'activité moins fort que ce que l'on pouvait craindre mais on reste sur le fil du rasoir", estime également Nicolas Bouzou, du cabinet Asterès.

    Tout comme son confrère de la Société générale, il pointe "le problème de l'emploi qui demeure entier" avec des "entreprises qui n'en créeront pas tant que la croissance restera aussi faible". Deux autres facteurs incitent selon lui à la prudence: un pouvoir d'achat que l'Insee attend en baisse de 0,3% au premier semestre et les profits très faibles des entreprises qui pèseront sur leurs investissements.

    Pierre-Olivier Beffy (Exane-BNP Paribas) est nettement plus pessimiste, pronostiquant toujours à un repli du PIB français de 0,2% cette année et de 0,3% l'an prochain.

    Dans l'immmédiat, il se dit "un peu plus négatif que l'Insee sur l'investissement" et juge "que des effets techniques ont artificiellement augmenté" son estimation de la croissance au quatrième trimestre 2011. Quant à 2013, il maintient sa prévision de croissance "au vu des mesures d'austérité qui doivent être annoncées après l'élection présidentielle".


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