• De Kaboul à Boston, "with love"

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    De Kaboul à Boston, "with love"

    Deux femmes afghanes posent pour Beth Murphy.
     
    Au lendemain des attentats de Boston, une série de photos sur lesquelles des Afghans posent avec le message "To Boston from Kabul, with love" ("De l’amour, de Kaboul à Boston") a été largement partagée sur les réseaux sociaux. Une démarche spontanée lancée par une photographe originaire de Boston qui a ému de nombreux Américains.
     
     
    Le 15 avril, lorsque deux explosions ont retenti près de la ligne d’arrivée du marathon annuel de Boston, Beth Murphy se trouvait dans la capitale afghane pour y tourner un documentaire. Quand elle a appris la nouvelle, la journaliste américaine a décidé d’écrire un message en soutien à la population de sa ville et de se photographier avec dans les rues de Kaboul. À sa surprise, de nombreux personnes l’ont abordée pour exprimer leur sympathie. Elle a donc demandé à plusieurs d’entre eux s’ils voulaient bien qu’elle les prenne aussi en photo.
     
     
    En Afghanistan, les attentats meurtriers sont très fréquents. Mercredi encore, une bombe artisanale a retenti, tuant au moins sept civils, dont des enfants, dans l’est du pays.
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    "Les gens à qui j’ai parlé avaient tous un membre de leur famille ou un proche qui avait été directement touché par un attentat"

    Bethy Murphy est journaliste. Elle habite à Cape Cod, près de Boston, où elle travaille.
     
    On s’attend à une réaction de rejet étant donné la couverture médiatique qu’on accorde à un attentat dans un pays comme les États-Unis alors qu’en Afghanistan les attentats font partie de la vie quotidienne. Hier, par exemple, une bombe a explosé à trois rues de mon domicile.
     
    Mais les personnes que j’ai croisées étaient très touchées par le drame humain de Boston, notamment par l’histoire de cette famille qui a perdu un enfant de huit ans, dont la mère est en situation critique et dont la petite sœur a été amputée d’une jambe. Les gens à qui j’ai parlé avaient tous un membre de leur famille ou un proche qui avait été directement touché par un attentat et tous, sans exception, étaient sensibles au malheur qui a frappé les familles américaines de Boston.
     

    "Après avoir vécu trois décennies de guerre, je comprends le sentiment des victimes et des personnes qui ont assisté à la scène"

    Sahera vit à Kaboul, où elle a perdu son mari dans une explosion.
     
    J’ai voulu porter cette pancarte car nous sommes tous des êtres humains ; aucun humain au monde ne devrait vivre de telles choses. Après avoir vécu trois décennies de guerre, je comprends tout à fait la douleur des victimes et des personnes qui ont assisté à la scène. Ceux qui commettent des attentats sont dépourvus d’humanité. Je pense que c’est le sentiment d’une majorité d’Afghans aujourd’hui.
     
    Les attentats sont devenus quelque chose d’habituel en Afghanistan. Cette réalité accentue ma tristesse pour les Américains, car ils ne sont pas habitués à vivre ce genre de situation. Ça doit les secouer. 
     
    J’espère quand même qu’un jour, l’Afghanistan aura l’attention du monde, comme Boston aujourd’hui. Notre peuple en a assez et doit être secouru de cette noirceur qui nous entoure. Comme tant d’autres familles ici, la mienne a vécu des tragédies, et nous survivons aujourd’hui comme on peut, dans la misère.
     
     
    Billet rédigé avec la collaboration de Wassim Nasr (@SimNasr), journaliste à FRANCE 24.

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