L’ancien prix nobel de médecine est décédé vendredi 19 avril. 

Né à Nancy en 1920, François Jacob est étudiant à la faculté de médecine de Paris lorsque la seconde guerre mondiale éclate. Il embarque en juin 1940 à bord d’un bâtiment polonais à destination de l’Angleterre. Il s’engage alors dans les Forces françaises libres dès le 1^er juillet.

Il est nommé médecin auxiliaire en août 1940, il prend part à l’expédition de Dakar et participe à la fin de la campagne du Gabon en novembre 1940. Affecté au Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad (RTST), en novembre 1941, il sert dans différents postes tchadiens. Promu médecin sous-lieutenant en septembre 1942 et  médecin-chef de la 12^ecompagnie du RTST.

Il prend part aux campagnes du Fezzan, de Tripolitaine et de Tunisie. Il se distingue de nombreuses fois par son courage, pour avoir ramené des blessés sous le feu de l’ennemi. Blessé au bras le 10 mai 1943 au Djebel Garci par des éclats de mortier, il n’accepte de quitter la ligne de feu que le lendemain, après s’être assuré de l’arrivée d’un autre officier du service de santé.

Affecté en 1943 au 13^e bataillon médical de la 2^e Division blindée (2^e DB), il débarque avec la 2^e DB à Utah Beach le 1^er août 1944. Huit jours après le débarquement, il est grièvement blessé au bras et à la jambe, en relevant des blessés à Mortain. Evacué vers Paris, il est nommé médecin lieutenant à titre exceptionnel le 10 novembre 1944. Il est démobilisé le 15 septembre 1945.

François Jacob termine après la guerre ses études de médecine se tournant vers la biologie faute de pouvoir pratiques de la chirurgie en raison de ses blessures de guerre. En 1950, il entre à l’Institut Pasteur, il est successivement nommé chef de laboratoire en 1956, puis en 1960 chef de service de génétique cellulaire. En 1964, il est nommé professeur de génétique cellulaire au Collège de France. Il a principalement travaillé sur les mécanismes génétiques des bactéries et des virus bactériens.

Il a publié plusieurs centaines d’articles, quatre livres dont deux scientifiques et deux plus généraux. Il a reçu plusieurs prix scientifiques français et notamment le prix Charles Mayer de l’Académie des Sciences en 1962. En 1965, il a reçu, avec André Lwoff et Jacques Monod le Prix Nobel de physiologie ou médecine. Membre de l’Académie des sciences de Paris depuis 1977, François Jacob  préside le conseil d’administration de l’institut Pasteur de 1982 à 1988. Il est élu à l’Académie française en 1996.

Ses décorations furent multiples : Grand Croix de la Légion d’honneur, Compagnon de la Libération depuis 1945 et décoré de la Croix de Guerre 1939-1945 avec cinq citations. Il devient membre du conseil de l’Ordre de la Libération en juillet 1997. En octobre 2007, il est nommé chancelier de l’Ordre de la Libération, fonctions qu’il exerce jusqu’à la fin de son mandat en octobre 2011.

Dans un communiqué, le ministre délégué chargé des anciens combattants Kader Arif a rendu hommage à cet homme d’exception « dont l’engagement continuera d’habiter nos mémoires ».