• Départementales : Manuel Valls bat la campagne dans l?Aude

     

    Départementales : Manuel Valls bat la campagne dans l’Aude

    LE MONDE | 27.02.2015 à 08h08 • Mis à jour le 27.02.2015 à 11h23 | Par Bastien Bonnefous

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    Meeting de Manuel Valls à Palaja dans l'Aude le 26 février pour soutenir des candidats de la majorité présidentielle aux élections départementales de mars 2015.

    « Bon alors, comment ça va le moral ? »Dans la petite pièce éclairée par de méchants néons qui jouxte la salle polyvalente de Palaja (Aude) où il s'apprête à tenir son meeting, jeudi 26 février, Manuel Valls prend le pouls politique local avec les 38 candidats socialistes et radicaux de gauche aux élections départementales. Après la séance photo avec chacun des dix-neuf binômes homme-femme qui se présentent les 22 et 29 mars, André Viola, le président sortant du conseil général, tente de le rassurer : « Manuel, l'Aude ne va pas vaciller, le rural, ici, va bien tenir, mais le gros enjeu, ce sont les deux grandes villes, Carcassonne et Narbonne, où la situation est plus difficile. »

    Le premier ministre a justement choisi de commencer sa tournée pour les départementales par cette commune de quelque 2 500 habitants, mi-rurale mi-urbaine, collée à la ville de Carcassonne qui a basculé à droite lors des municipales de mars 2014. Pendant les vingt prochains jours, M. Valls va enchaîner une quinzaine de déplacements électoraux, partout en France et en région parisienne : dès vendredi 27 février, il devait se rendre pour un nouveau meeting en Ille-et-Vilaine, avant d'aller, entre autres, en Indre-et-Loire, en Corrèze ou en Haute-Vienne le 5 mars en compagnie du premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis.

    Manuel Valls l'avoue : « J'ai toujours aimé faire campagne », explique-t-il jeudi dans l'avion qui le conduit dans le Sud-Ouest. Mais il sait que l'issue des départementales est loin d'être acquise.« C'est un scrutin incertain, reconnaît-il. C'est la première fois qu'on vote en même temps dans tous les cantons, et il y a aussi le changement majeur de la parité intégrale. Tout cela a des effets qui sont difficiles à imaginer par avance. »

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    Manuel Valls, dans l'Aude, fait du Front national sa principale cible pour les départementales

    Le Premier ministre Manuel Valls a appelé ce jeudi à la vigilance face à l'extrême droite, "adversaire principal", selon lui, non seulement de la gauche mais de la France, lors de son premier meeting électoral qu'il a choisi de tenir dans l'Aude socialiste.

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    TROISIÈME POSITION

    Surtout, les intentions de vote ne sont pas bonnes pour les socialistes, donnés en troisième position derrière le FN et l'UMP. Résultat, M. Valls a demandé à l'ensemble des ministres de son gouvernement de s'impliquer dans la campagne. Pas pour nationaliser ces élections locales, mais pour les politiser. « Il faut politiser pour mobiliser notre électorat », explique-t-il, s'appuyant sur l'exemple de la législative partielle dans le Doubs, les 1er et 8 février, au cours de laquelle il s'est rendu lui-même sur place à deux reprises en neuf jours.

    « L'élection de Frédéric Barbier face au FN a pu avoir lieu parce que les électeurs socialistes se sont mobilisés lors des deux tours. Il faut absolument mobiliser notre électorat dès le premier tour, car l'extrême droite, elle, le fait »,précise le premier ministre.

    Le vote pour le Front national sera un des angles d'attaque de la tournée de M. Valls.« Je vais beaucoup cibler le FN et le danger qu'il représente, annonce-t-il, en se faisant l'avocat d'un vote utile et crédible à gauche. » « Contre l'extrême droite, l'UMP avec sa position incompréhensible du ni ni n'est pas crédible. Les socialistes sont généralement les seuls à gauche capables d'être présents au second tour et de l'emporter », affirme-t-il.
    Devant les 500 militants du PS réunis jeudi soir à Palaja, M. Valls s'en est donc pris fortement au parti frontiste. « L'extrême droite est notre adversaire principal, non seulement de la gauche, mais de la République », a-t-il lancé sous les applaudissements. Dénonçant« un parti qui exploite les frustrations, le racisme et la violence », il a attaqué la formation de Marine Le Pen. « Le Front national n'aime pas la France, il n'aime pas la démocratie, il verse de l'huile sur le feu, il mène à la ruine du pays, à la sortie de l'Europe et de l'histoire », a-t-il déclaré. Face à ce « défi », Manuel Valls a lancé« un appel à tous les républicains : pour battre le FN dans chaque canton, il n'y a qu'un seul bulletin de vote, une seule position claire, celle des candidats socialistes », a-t-il expliqué.

    POSTURES STÉRILES

    Pendant les quarante minutes de son discours, il a aussi longuement défendu le bilan de la gauche au pouvoir. Vaste gageure tant le rejet de l'exécutif par les Français est important depuis le début du quinquennat. « Je ne serai jamais dans le camp des résignés », a-t-il indiqué, listant aussi bien la retraite à 60 ans que la réforme de l'école, les mesures de lutte contre l'insécurité, la « baisse des impôts pour les classes moyennes et modestes », ou la mise en place du pacte de responsabilité.

    « Nous menons une politique cohérente, qui donne des signes positifs », a-t-il expliqué, s'appuyant sur les récents bons chiffres de l'emploi en janvier qui sont « un encouragement à poursuivre notre action ».

    Manuel Valls en a profité pour envoyer un message à sa propre majorité après le vote de la loi Macron à l'Assemblée, rendu possible par le recours du gouvernement au 49-3.« Je trace ma route, je ne me laisse pas impressionner car ce qui se joue en ce moment est bien plus grand que nous », a-t-il déclaré, faisant référence à« l'esprit du 11 janvier qui nous oblige à être à la hauteur ».

    « Les Français soutiennent la loi Macron, car eux, ils ne se trompent pas »,a-t-il lancé aux frondeurs socialistes. A l'avenir, M. Valls ne tolérera plus de division dans son propre camp. Face à la droite qui est « l'opposition sans aucune proposition », uniquement mue par le «désir de revanche de Nicolas Sarkozy sur la gauche et sur les Français qui n'ont pas voulu de lui en 2012 », le chef du gouvernement a demandé aux socialistes de cesser leurs batailles internes. « Les Français ne supportent plus les postures stériles. Il n'y a pas un mouvement qui monte à notre gauche, le risque FN est immense, c'est donc irresponsable de nous diviser entre socialistes », a-t-il prévenu.

    Lire notre séquence spéciale : Elections départementales : les enjeux département par département


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