• Des milliers d'Européens manifestent contre l'austérité

    Des milliers d'Européens manifestent contre l'austérité

    LEMONDE.FR avec AFP | 29.02.12 | 17h53   •  Mis à jour le 29.02.12 | 18h21

    La Confédération européenne des syndicats (CES) a appelé à une journée d'action dans les 27 pays de l'Union mercredi 29 février, à la veille du sommet de l'UE, les 1er et 2 mars, qui doit signer le nouveau traité européen de discipline budgétaire. Sous le mot d'ordre "Trop c'est trop", ou encore "Ce n'est pas aux salariés de payer", les syndicats dénoncent un traité accusé d"institutionnaliser l'austérité".

    • En France

     

    Partie de Bastille, la manifestation contre l'austérité devait se terminer place de la Nation à Paris, mercredi 29 février.

    Partie de Bastille, la manifestation contre l'austérité devait se terminer place de la Nation à Paris, mercredi 29 février.Reuters/CHARLES PLATIAU

     

    En France, cent soixante manifestations ou rassemblements étaient prévus, selon un comptage de la CGT. Plusieurs milliers de personnes – 15 000 selon la CGT, 8 700 selon la police – ont défilé dans l'après-midi à Paris, derrière la banderole de tête de cortège où était inscrit : "Partout en Europe, trop c'est trop, les alternatives existent pour l'emploi et la justice sociale".

    "On est là contre l'austérité généralisée, pour qu'on sorte d'une approche politique qui fait payer aux salariés les conséquences d'une crise dont ils ne sont pas responsables", a lancé Bernard Thibaut, le numéro un de la CGT. "Nous avons besoin d'une Europe au service des citoyens, pas des marchés", a pour sa part déclaré le secrétaire général de l'UNSA, Luc Bérille, lors d'une tribune sur les marches de l'opéra Bastille.

    A cinquante-trois jours de la présidentielle, la CFDT, opposée à des actions à caractère "politique", était absente des rassemblements à Paris et dans la plupart des villes de province. Minimisant les divergences entre les syndicats, Bernard Thibault a affirmé qu'ils étaient "unanimes pour dire que le traité est nocif" et que seules les modalités d'action étaient "différentes".

    Les manifestants étaient entre 750 et 1 000 à Lille, où une douzaine de représentants de syndicats belges et anglais ont rejoint leurs partenaires français en tête de cortège. A Marseille, ils étaient entre 2 700 selon la préfecture et 10 000 selon l'intersyndicale pour dire "non aux politiques d'austérité". "L'exemple type, c'est la Grèce : on baisse le smic de 22 % et on ne taxe pas les riches, il y a 200 milliards d'euros planqués en Suisse de milliardaires grecs", a dénoncé Patrick Pieroni, secrétaire adjoint de l'union départementale CFDT.

    • En Grèce

     

    Un manifestant derrière un bateau portant, à la proue, la photo de la chancelière allemande Angela Merkel, mercredi à Athènes.

    Un manifestant derrière un bateau portant, à la proue, la photo de la chancelière allemande Angela Merkel, mercredi à Athènes.REUTERS/© John Kolesidis / Reuters

    Rassemblements symboliques devant les bureaux de la Commission européenne et l'Acropole d'Athènes ou concert de solidarité devant le Parlement : les syndicats du pays européen le plus touché par les cures d'austérité étaient aussi mobilisés mercredi. "Les syndicats grecs se joignent de nouveau aux syndicats de l'Europe contre les politiques néolibérales et réclament une Europe plus juste et égale", a indiqué la centrale grecque des salariés du privé, la Confédération générale des travailleurs (GSEE).

    Dans une action commune, la GSEE et la centrale des fonctionnaires, Adedy, ont observé un arrêt de travail de trois heures, qui a entraîné la fermeture du site de l'Acropole d'Athènes. Par ailleurs, une délégation des deux syndicats et des dirigeants d'associations professionnelles ont déposé une motion à la représentation grecque de la Commission européenne pour dénoncer "les politiques antisociales et antitravailliste" que les créanciers du pays, "l'UE et le FMI, imposent au pays".

    Panayiotis Prountzos, président de l'Union des employés des entreprises touristiques, a notamment dénoncé "le chantage" exercé sur les employés pour signer "des conventions d'entreprises prévoyant des réductions de salaires allant jusqu'à 22 %".

    • En Espagne

     

    Des étudiants manifestent mercredi à Barcelone derrière la bannière : "On ne paiera pas pour vos fraudes. Il faut sauver l'université publique".

    Des étudiants manifestent mercredi à Barcelone derrière la bannière : "On ne paiera pas pour vos fraudes. Il faut sauver l'université publique".AFP/LLUIS GENE

    Les syndicats espagnols avaient eux aussi appelé à la mobilisation dans tout le pays, où des marches étaient prévues dans une quarantaine de villes pour dénoncer la cure d'austérité imposée par le nouveau gouvernement de droite, qui cherche à juguler un déficit qui a atteint 8,5 % du PIB en 2011.

    Les étudiants ont également fustigé la réforme du travail annoncée pour tenter de relancer l'emploi dans un pays qui souffre d'un chômage record de près de 23 %. Plusieurs dizaines de milliers de jeunes – étudiants et lycéens – ont défilé à Madrid, Valence et Barcelone, où des heurts ont éclaté entre policiers et manifestants.

    Selon un porte-parole de la police régionale, "un petit groupe de personnes a commencé à lancer des objets contondants contre les agents de police et contre la façade de la Bourse. On a procédé à une dispersion et à des arrestations". Les policiers ont chargé des manifestants à coups de matraque, a constaté un photographe de l'AFP.


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