Deux personnes sont mortes et une autre a été grièvement blessée vendredi matin lors d'un accident sur une plateforme d'extraction de gaz de la société française GDF Suez dans la mer du Nord.
"A 09 h 50, nous avons reçu un appel nous informant que deux personnes étaient décédées et une avait été grièvement blessée à la suite d'un incident survenu lors de tests sur l'équipement de la plateforme", a déclaré un porte-parole des garde-côtes, Peter Verburg.
Un porte-parole de GDF a de son côté précisé : "Ce n'est pas une explosion de gaz. La plate-forme était à l'arrêt au moment de l'accident. Il y avait des travaux à bord et lors de ces travaux ont été conduits des tests sur des échangeurs de températures du système de production. Ces tests consistaient à mettre sous pression les échangeurs avec de l'eau. Il y a eu une rupture, soit au niveau des échangeurs, soit au niveau des tuyaux."
PAS D'ÉVACUATION
La plate-forme n'a pas été évacuée, les installations sont sécurisées et la situation sur place ne présente pas de danger. Une enquête est engagée pour connaître avec précision les circonstances de l'accident.
La plateforme d'extraction de gaz de GDF Suez L5FA est située à environ 100 kilomètres au nord-ouest de la ville de Den Helder, à la pointe nord-ouest des Pays-Bas. Le blessé grave, de nationalité néerlandaise, a été emmené à l'hôpital de Leeuwarden (nord) en hélicoptère et est dans un état "stable".
DES RISQUES ACCRUS EN MER DU NORD
Chez GDF-Suez, tout en reconnaissant le caractère dramatique de l'accident survenu vendredi, on insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas d'une explosion contrairement à ce qui s'était produit en mars 2012 sur la plate-forme Elgin du groupe pétrolier Total. En raison de l'explosion, un puits avait laissé échapper jusqu'à 200 000 mètres cubes de gaz par jour.
Cet accident intervient alors que le conseil des ministres européens a adopté le 10 juin une directive sur la sécurité des plates-formes offshore. Ce texte vise à réduire les risques d'accidents importants en Mer du Nord.
Entamées il y a trois ans après l'explosion en 2010 de la plate-forme Deepwater Horizon de BP, dans le Golfe du Mexique, les discussions ont, pour aboutir à cette directive, duré trois ans. Pour Nicolas Fournier, chargé de mission Affaires européennes de l'association Oceana, cette directive, qui précise les obligations des opérateurs pétroliers et gaziers en matière de sécurité, d'environnement et de compensations financières en cas d'accident, "reste très insuffisante".
Selon lui, "on continuera à avoir des accidents en Mer du Nord, d'autant que l'on prend de plus en plus de risques en allant explorer des zones de plus en plus difficiles".