• Dioncounda Traoré investi président par intérim

    Dernière modification : 12/04/2012 

    - Mali - Touareg


    Dioncounda Traoré investi président par intérim

    Dioncounda Traoré investi président par intérim

    Le président de l'Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, a été investi à la tête du Mali, trois semaines après le putsch qui a plongé le pays dans la crise. Une entrée en fonctions que les Maliens accueillent avec prudence. Reportage.

    Par Leela JACINTO ,envoyée spéciale à Bamako (Mali) (texte)
     

    Trois semaines après un putsch ayant entraîné une série de crises au Mali, dont l’occupation de la partie nord du pays par des rebelles touareg et des milices islamistes, un vétéran de la politique malienne a été investi président par intérim ce jeudi 12 avril.

    C’est au président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, que revient la responsabilité de diriger le pays, après un accord conclu la semaine dernière avec les membres de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

    Il succède à la junte militaire du capitaine Amadou Sanogo, qui a renversé le président Amadou Toumani Touré (dit "ATT"), le 22 mars. À 70 ans, il a la lourde tâche de redresser un pays divisé dont la devise “Un but, un pays, une foi”, semble plus que jamais menacée.

    "Le début de la fin"

    L’unité du Mali, c’est ce qu'étaient venues défendre des milliers de personnes, rénuies mercredi dans un stade de Bamako. À la veille de la cérémonie d’investiture du président par intérim, les manifestants ont répondu à l’appel du Collectif des ressortissants du Nord-Mali (Coren), qui rassemble des habitants venus des régions tenues par la rébellion dans la moitié nord du pays, comme celles de Gao, Kidal et Tombouctou.

    “Je suis venu soutenir ce mouvement car je suis du Nord et ma famille est toujours à Gao, confie Ali Maiga, étudiant à l’université de Bamako. Je suis venu parce que je crois que le Mali est un pays uni et je veux que nous vivions tous ensemble comme une nation.”

    Il espère que la cérémonie de ce jeudi marquera “le début de la fin” des crises à répétition. “Nous devons laisser sa chance à Dioncounda Traoré. Je suis heureux qu’il soit investi président par intérim car cela marque un retour à l’ordre constitutionnel.”

    Également présent mercredi au stade, Ibrahim Maiga a lui une opinion défavorable de son futur président. Ce professeur de littérature française assure n’avoir “aucune confiance” en Diouncounda Traoré. “Ce n’est pas l’homme du peuple. Il fait partie des gens qui ont mené ce pays au chaos. Je n’ai pas confiance en lui, je ne pense pas qu’il ait les capacités pour gouverner ce pays.”

    Mission quasi-impossible

    Désormais investi président, Diouncounda Traoré dispose de 40 jours pour organiser des élections. Un objectif que de nombreux experts jugent d’ores et déjà impossible à réaliser. Son premier défi sera de nommer un Premier ministre en charge de diriger un gouvernement d’union, en vue de la réunification du pays.

    Dans la classe politique malienne, la rumeur fait état de nombreux candidats au poste. Il se murmure également que le poste convoité de ministre de la Défense pourrait échoir au capitaine Sanogo ou à un membre de son entourage. Étant donné le mal qu’a eu la junte à répondre au problème de défense le plus pressant du pays, cette nomination serait pour beaucoup une bien mauvaise nouvelle.

     
    Des milliers de Maliens se sont rassemblés, mercredi 11 avril, dans le stade de Bamako pour défendre l’unité du Mali. (Crédit : Leela Jacinto)

     

     

    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :