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Dons aux réfugiés : Google s?en mêle
Dons aux réfugiés : Google s’en mêle
Le slogan du géant de l’Internet – « Don’t be evil », ne soyez pas malveillants – est souvent moqué et détourné. Il est vrai qu’il est permis de se demander si vraiment, Google et ses dirigeants ont toujours à cœur de ne « pas faire le mal » et « gagner de l’argent sans vendre son âme au diable ». On pense à sa politique d’optimisation fiscale hyper-agressive par exemple, ou à sa position dominante dont il serait tenté d’abuser, comme le pense la Commission européenne.
Est-ce pour se racheter, ou pour accréditer la dimension messianique de sa démarche d’entreprise ? Toujours est-il que la firme de Mountain View montre qu’elle peut aussi faire le bien, en lançant une campagne mondiale de levée de fonds pour les réfugiés.
Le site dédié de Google explique :
« Donner pour aider et Google doublera votre don.
L’Europe, le Moyen-Orient et le Nord de l’Afrique traversent une crise de migrants et de réfugiés – la plus importante depuis la Seconde Guerre mondiale. Google a donné un million d’euros à des organisations humanitaires qui portent assistance en première ligne, et nous vous invitons à vous joindre à nous en donnant aujourd’hui. »
Google s’engage à donner 5 millions d’euros afin de doubler les dons et d’atteindre les 10 millions d’euros. Les dons seront répartis par le site spéciale Network for Good auprès de quatre organisations humanitaires : Médecins sans frontières, l’UNHCR, Save the Children et l’International Rescue Committee.
Témoignage d’une employée ex-réfugiée
La démarche est présentée sous un jour très personnel, dans un post sur le blog officiel de l’entreprise signé d’une chef de produits marketing de la branche humanitaire Google.org, Rita Masoud, originaire d’Afghanistan, qui publie une photo noir et blanc d’elle, à 7 ans, avec ses parents et frère et sœur sur la route de l’exil vers les Pays-Bas, en passant la Russie, comme elle le raconte également sur son propre blog perso.
« Mon nom est Rita Masoud et je suis une réfugiée. Je suis née à Kaboul, déchirée par la guerre, en Afghanistan. Quand j’avais 7 ans, ma famille et moi avons fui vers l’Europe avec nos affaires dans une seule valise, en espérant un avenir plus sûr et meilleur. Notre voyage a impliqué de nombreux trajets en bus et en train dans le noir, et aussi la faim, la soif, le froid, la peur.
Heureusement, nous avons trouvé asile aux Pays-bas, où j’ai grandi dans un environnement sûr et où j’ai pu trouver ma voie dans la vie. Aujourd’hui, je travaille pour Google en Californie. »
Elle conclut en faisant valoir qu’elle a eu de la chance et que d’autres aujourd’hui ont désespérément besoin d’aide.
Ce n’est pas la première fois que Google se joint à un élan de solidarité. En novembre, la boîte californienne s’était mobilisée dans la lutte contre le virus Ebola en donnant 10 millions de dollars d’un coup et en accompagnant chaque don en ligne d’un dollar par 2 dollars supplémentaires jusqu’à ce que la somme de 7,5 millions soit atteinte – ce qui fut le cas. La fondation familiale de Larry Page avait aussi donné 15 millions de dollars.
Ceci dit, les dons, c’est (au moins en partie) défiscalisé, non ? Google pourra toujours dire qu’il n’y a pas de mal à faire du bien et à se faire du bien.
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