• DSK défend sa version des faits dans un livre à paraître jeudi

    DSK défend sa version des faits dans un livre à paraître jeudi

    LEMONDE.FR avec Reuters | 30.11.11 | 17h57   •  Mis à jour le 30.11.11 | 18h20

    Anne Sinclair et Dominique Strauss-Kahn à New York, en juin.

    Anne Sinclair et Dominique Strauss-Kahn à New York, en juin. AFP/TIMOTHY A. CLARY

    Dominique Strauss-Kahn évoque dans un livre à paraître jeudi 1er décembre une relation "consentie mais stupide" avec Nafissatou Diallo dans la suite du Sofitel de New York et dit avoir la prostitution et le proxénétisme "en horreur." Dans "Affaires DSK, la contre-enquête", dont Paris Match publie mercredi des extraits, le biographe attitré de Dominique Strauss-Kahn, Michel Taubmann, dit s'appuyer sur des confidences de l'ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI).

    L'ancien favori pour la présidentielle de 2012, qui se préparait à une candidature quand a éclaté l'affaire Nafissatou Diallo, reconnaît dans le livre "une vie sexuelle libre" mais dit qu'un tel comportement n'a rien de rare dans la politique ou les affaires et assure n'avoir "rien fait d'illégal". L'ancien ministre de l'économie donne, pour la première fois en détail, sa version des faits, à la fois sur l'affaire de New York et sur les soirées libertines auxquelles il a participé, évoquées en marge d'une enquête sur un réseau de prostitution.

    "Rien ne serait arrivé si je n'avais pas eu cette relation consentie mais stupide avec Nafissatou Diallo", confie Dominique Strauss-Kahn dans le livre. "Ce jour-là, j'ai ouvert la porte à toutes les autres affaires". Le 14 mai, dans la suite 2806 du Sofitel, Nafissatou Diallo n'aurait été guère surprise ni choquée de voir "DSK" sortir nu de la salle de bains, écrit Michel Taubmann. Elle se serait dirigée vers la sortie sans se hâter avant de fixer Dominique Strauss-Kahn du regard, écrit le biographe.

    >> Lire le décryptage DSK au Sofitel : questions sur un "complot"

    "INVITATION"

    Ce dernier y aurait vu une invitation et n'aurait pas résisté à la tentation d'un acte sexuel précipité mais consenti, affirme Michel Taubmann, qui dit s'appuyer sur le récit fait des événements par Dominique Strauss-Kahn lui-même. L'auteur évoque par ailleurs la possibilité que la femme de chambre se soit attardée dans la suite pour dérober le téléphone portable du FMI que Dominique Strauss-Kahn dit avoir égaré.

    Arrêté le 14 mai à l'aéroport de New York, l'ex-ministre socialiste a été poursuivi pour agression sexuelle et tentative de viol, écroué quelques jours puis placé en résidence surveillée à Manhattan. Le procureur de Manhattan Cyrus Vance a renoncé en août aux poursuites en raison des doutes sur la crédibilité de la parole de Nafissatou Diallo, convaincue de mensonges répétés. Michel Taubmann relate aussi une conversation téléphonique de Dominique Strauss-Kahn avec Anne Sinclair dans laquelle l'ancien ministre des finances évoque le "piratage" de sa messagerie et le fait que des courriels privés échangés avec son épouse se soient retrouvés entre les mains de l'UMP.

    Cet élément a été avancé récemment par un journaliste américain pour relancer la thèse d'une machination politique dont aurait été victime Dominique Strauss-Kahn, scénario que reprend implicitement à son compte Michel Taubmann. L'auteur revient aussi sur les soirées en compagnie de prostituées évoquées en marge de l'affaire du Carlton de Lille, dans laquelle Dominique Strauss-Kahn est cité à de nombreuses reprises et a demandé à être entendu par les enquêteurs.

    >> Voir notre infographie animée Comprendre l'affaire du Carlton en trois minutes

    "ON ASSOCIE MON NOM A LA PROSTITUTION, C'EST INSUPPORTABLE"

    "Lors de ces soirées galantes, il ne débourse jamais un centime", écrit Michel Taubmann. "Il ne se pose pas la question de savoir si ses partenaires d'un soir sont rémunérées, ce qui n'est pas systématique". Dominique Strauss-Kahn est cité dans le livre à propos de ces soirées, dont l'évocation aura peut-être dégradé son image plus sévèrement encore que l'affaire Nafissatou Diallo. "Dans la presse, on associe mon nom à la prostitution, c'est insupportable", dit-il. "J'ai participé à des soirées libertines, c'est vrai, mais d'habitude, les participantes à ces soirées ne sont pas des prostituées".

    "La prostitution, le proxénétisme, je les ai en horreur", dit encore Dominique Strauss-Kahn. "Ce n'est pas moi, cela. Vous vous rendez compte des dégâts causés sur ma femme, sur nos enfants ?" Comme Michel Taubmann lui demande ce qui a changé dans sa vie en six mois, il répond : "J'étais en position de devenir président de la République. Et je ne le suis plus, c'est tout." Dominique Strauss-Kahn affirme enfin avoir décidé de modifier radicalement son mode de vie. "J'ai décidé de rompre avec tout cela. C'est fini".


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