• Du sang artificiel transfusé pour la première fois chez l'homme

    Du sang artificiel transfusé pour la première fois chez l'homme

    Des globules rouges produits à partir de cellules souches ont été réinjectés à un donneur. Une étude française qui ouvre la voie à la création de banques de sang artificiel.


    Par LIBÉRATION.FR (avec AFP)

      

    Un donneur de sang, à Londres en 2004.

    Des chercheurs français viennent de réussir la première autotransfusion humaine de globules rouges à partir de cellules souches, selon une étude parue ce jeudi dans la revue spécialisée américaine Blood.

    D'après le directeur de cette étude, le Professeur Luc Douay, hématologue à l'hôpital Saint Antoine (Inserm-UPMC), les résultats obtenus ouvrent la voie à la création de banques de sang artificiel destiné à être transfusé chez les patients.

    Les globules rouges injectés chez l'homme ont été créés à partir des propres cellules souches hématopoïétiques humaines (CSH) d'un donneur humain. Ces dernières sont capables de fabriquer tous les types de cellules sanguines.

    Partant de ces cellules souches, les chercheurs ont réussi à produire en laboratoire des milliards de globules rouges, avec l'aide d'additifs spécifiques appelés «facteurs de croissance».

    Des globules rouges qui se comportent «normalement»

    Après des tests sur des souris, l'équipe de recherche a répété l'expérience sur un donneur volontaire. Après lui avoir réinjecté des globules rouges cultivés à partir de ses propres cellules souches, ils ont évalué leur survie dans son organisme.

    Résultats : la durée de vie et le taux de survie des cellules cultivées sont similaires à ceux des globules rouges «classiques». Ce qui étaye selon les chercheurs leur validité en tant que source possible de transfusion.

    Les études existantes avaient déjà montré qu'il était possible de transformer des CSH en globules rouges, explique le Professeur Luc Douay. Mais «cette étude est la première à démontrer que ces cellules peuvent survivre dans le corps humain. Une percée majeure pour la médecine transfusionnelle».

    Pallier le manque de donneurs

    Ces nouvelles sources de produits sanguins pourraient être utilisées pour pallier les manques de donneurs dans certaines régions. Mais aussi pour produire du sang artificiel destiné aux patients ayant des groupes sanguins rares, et «pour réduire le risque d'infection lié aux nouveaux virus émergents, associé à la transfusion classique», ajoute Luc Douay.

    Le médecin se dit convaincu que ces globules rouges cultivés en laboratoire pourraient constituer une réserve illimitée de cellules sanguines et une alternative aux produits de transfusion classiques.

    Prochaine étape: la production industrielle de ces cellules. Celle-ci nécessitera des progrès technologiques supplémentaires. Luc Douay pense toutefois voir les futures banques de sang artificiel «à moyen terme».


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