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"Ecrire sans trembler", après les attentats 28 écrivains s'expriment
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"Ecrire sans trembler", après les attentats
28 écrivains s'expriment
Publié le <time datetime="2015-11-19T15:44" itemprop="datePublished">19/11/2015 à 15:44</time> | AFP lienLaurent Mauvignier, écrivain, auteur du livre "Des hommes" pose le 04 septembre 2009 à Paris © AFP/Archives - JOEL SAGET
</figcaption></figure></header>Après les attentats, les écrivains doivent "continuer à écrire", affirme le romancier Laurent Mauvignier qui, avec 27 autres auteurs français et étrangers, s'exprime jeudi dans Le Monde des Livres pour répondre "sans trembler" aux tueurs jihadistes.
Parmi les romanciers, poètes, philosophes et dessinateurs qui ont pris la plume figurent les Américains Richard Ford et Joyce Carol Oates, les Libanais Charif Majdalani et Jabbour Douaihy, la Rwandaise Scholastique Mukasonga, l'Israélienne Zeruya Shalev, l'Egyptien Alaa el-Aswany, l'Italien Marcello Fois ou encore le Britannique Ian McEwan.
"Un drame tel que celui qui vient de mettre Paris à si terrible épreuve implique des conséquences complexes", écrit Richard Ford. "Il change le sens des mots. Il n'y a pas grand chose à y faire, sinon essayer de ne pas se laisser prendre de court par l'histoire", poursuit l'écrivain américain.
Nommer les choses, c'est justement à quoi s'emploient Olivier Rolin et Christine Angot notamment. "Ca n'a rien à voir avec l'islam. Mais non bien sûr. Des tueurs qui mitraillent au cri d'Allah Akhbar, ça n'a rien à voir avec l'islam. +L'Etat islamique+ n'a rien à voir avec l'islam", se demande ironiquement Olivier Rolin avant d'ajouter "ce doit être une erreur de traduction". "Soyons sérieux", affirme le romancier. "Le djihadisme est sans doute une maladie de l'islam, mais il entretient précisément avec cette religion le rapport incontestable qu'a une maladie au corps qu'elle dévore", souligne-t-il.
<section class="placement-middle img50"><figure id="3296178" itemprop="associatedMedia" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"><figcaption class="art-caption" itemprop="description">L'auteure Christine Angot, prise le 19 août 2006 à Paris © BERTRAND GUAY AFP/Archives</figcaption></figure></section>
Christine Angot raconte comment, après les attentats, elle entend dire à la télé que "l'islam est compatible avec la République, le problème c'est pas l'islam, c'est les terroristes". Ce discours est "inaudible", affirme la romancière. "Ca fait mal aux oreilles", dit-elle, avant d'affirmer "on n'est pas musulman, on n'est pas juif, on n'est pas catholique, on n'est pas blanc, on n'est pas homme, on n'est pas femme. On joue en équipe, et notre équipe, c'est l'équipe de France".
L'écrivain Arnaud Cathrine préfère parler d'Adel l'épicier du bas de sa rue dans l'est de Paris. "Un amalgame entre musulmans et fanatiques faciliterait amplement la tâche des assassins", met-il en garde. Jean Hatzfeld veut se souvenir de "la plus pure solidarité" qui a unit les Parisiens après les attentats.
"Peut-être sommes-nous entrés en guerre, peut-être sommes-nous entrés en résistance. Je ne sais pas", avoue Jérôme Ferrari.
Désormais, il faut "regarder la mort en face", soutient Laurent Mauvignier; "S'engager, c'est aussi savoir ne pas changer, continuer à être ce que nous sommes".
Responsable du Monde des Livres, Jean Birnbaum souligne "qu'on adhère ou non à telle ou telle contribution, on admettra que chacune participe au geste crucial: face aux diseurs de mort, continuer à écrire la vie".
19/11/2015 15:43:36 - Paris (AFP) - © 2015 AFP
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