• Egypte : la percée islamiste se confirme mais les résultats toujours attendus

    Egypte : la percée islamiste se confirme mais les résultats toujours attendus

    LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 02.12.11 | 21h06   •  Mis à jour le 03.12.11 | 13h19

    Un Egyptien glisse son bulletin de vote dans une urne, le 29 novembre 2011, au Caire.

    Un Egyptien glisse son bulletin de vote dans une urne, le 29 novembre 2011, au Caire.REUTERS/AHMED JADALLAH

    Des résultats partiels du premier tour des législatives égyptiennes continuaient d'arriver, samedi 3 décembre, au compte-gouttes, confirmant les bons scores des islamistes, notamment des fondamentalistes salafistes, face à un camp libéral et laïque en déroute.

    La commission électorale a annoncé vendredi soir un taux de participation de 62 % "jamais vu depuis les pharaons", mais n'a une nouvelle fois pas été en mesure de donner les résultats complets par partis pour ce vote de lundi et mardi dans un tiers de l'Egypte, le premier scrutin législatif depuis la chute du président Hosni Moubarak, en février.

     

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    La complexité du scrutin a été pointée du doigt par les électeurs égyptiens, ainsi que par la Haute Commission électorale. "Ce dossier est trop volumineux, moi,  je n'ai plus d'énergie...", a déclaré Abdel Moez Ibrahim, président de la Haute Commission électorale.

    Le responsable de la HCE a conseillé à la presse de faire elle-même l'analyse de l'épais dossier des résultats bruts pour avoir une idée des scores des différents partis et coalitions, indiquant qu'il serait "bientôt disponible sur le site Internet" de la HCE. Il s'est borné à annoncer les noms des candidats élus au premier tour et ceux devant disputer un second tour la semaine prochaine, au titre du tiers des sièges attribués au scrutin uninominal. Il n'a pas donné d'indication pour les deux autres tiers des sièges de députés, qui sont répartis à la proportionnelle.

    La presse et plusieurs partis ont cependant déjà révélé les tendances principales de ces législatives, créditant le parti des Frères musulmans Liberté et Justice (PLJ) de 40 % des voix, le parti salafiste Al-Nour et d'autres formations de cette mouvance intégriste obtenant 20 % à 30 % des votes.

    La perspective d'un Parlement dominé par des islamistes, dont une grande partie issus de groupes ultra-conservateurs, provoque l'inquiétude des milieux politiques laïques ainsi que de la communauté chrétienne copte (6 % à 10 % de la population). "Les vainqueurs, individus et listes, doivent réaliser qu'un parti ou quelques partis seuls ne pourront pas redresser le pays et qu'il n'y a pas d'alternative à un consensus national basé sur les intérêts de l'Egypte", a tempéré le numéro deux des Frères musulmans, Khairat Al-Chater.

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    Le porte-parole d'Al-Nour, Mohamed Nour, a quant à lui lancé un message d'apaisement aux Coptes, qui se disent discriminés dans la société égyptienne majoritairement musulmane. "Toucher un cheveu de la tête d'un Copte est contraire à notre programme", a-t-il déclaré. Mais un autre salafiste, Hazem Abou Ismaïl, candidat déclaré à la future présidentielle sous l'étiquette d'indépendant, a estimé que le gouvernement devrait "créer un climat pour faciliter" le port du voile. "Si les salafistes gagnent, nous n'aurons plus de vie", a affirmé Imed Andraous, un ingénieur informatique copte qui a déjà prévu d'envoyer ses enfants à l'étranger pour finir leurs études.

    Le vote de lundi et mardi concernait un tiers des gouvernorats, dont ceux du Caire et d'Alexandrie, les deux plus grandes villes du pays.
    Les députés des autres gouvernorats seront élus d'ici au 11 janvier, puis viendra l'élection de la Choura (Sénat), jusqu'au 11 mars.

    Le futur Parlement devra nommer une commission chargée de rédiger la future Constitution, une mission essentielle pour définir l'équilibre des pouvoirs après le renversement du président Hosni Moubarak en février et la prise du pouvoir par un conseil militaire.

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