• Egypte : Sissi proclamé président avec 96,9% des voix

    Egypte : Sissi proclamé président avec 96,9% des voix

    Publié le 03.06.2014, 21h28 | Mise à jour : 23h27      lien 


     
    Abdel Fattah al-Sissi, qui dirige de facto l'Egypte depuis qu'il a destitué l'islamiste Mohamed Morsi il y a onze mois, a été proclamé officiellement mardi président, avec 96,9% des suffrages.

    Abdel Fattah al-Sissi, qui dirige de facto l'Egypte depuis qu'il a destitué l'islamiste Mohamed Morsi il y a onze mois, a été proclamé officiellement mardi président, avec 96,9% des suffrages. |(AFP/CAPTURE D'ECRAN.)

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    L'ex-chef de l'armée Abdel Fattah al-Sissi, qui dirige de facto l'Egypte depuis qu'il a destitué l'islamiste Mohamed Morsi il y a onze mois, a été proclamé officiellement mardi président, avec 96,9% des suffrages. <btn_noimpr> </btn_noimpr>Dans un discours télévisé après l'annonce de sa victoire, le maréchal Sissi, qui a pris sa retraite de l'armée pour pouvoir se présenter à la présidentielle des 26, 27 et 28 mai, a appelé les Egyptiens à œuvrer pour restaurer «la liberté» et la «justice sociale». 

    Selon la commission électorale, il a recueilli 23.780.104 voix contre 757.511 pour son unique rival, le leader de la gauche Hamdeen Sabbahi. Le taux de participation étant de 47,45%, c'est près d'un électeur inscrit sur deux qui a voté pour Abdel Fattah al-Sissi. Un décompte non officiel l'avait jusqu'alors donné vainqueur avec 93,3% des suffrages.  

    Culte de la personnalité

    Sissi n'a pas eu besoin de battre la campagne tant il jouit d'un véritable culte de la personnalité depuis son coup de force contre Morsi et la confrérie.  Une large frange de l'opinion publique, aiguillonnée par des médias publics comme privés, était excédée au bout d'un an de pouvoir par un président qui tentait d'accaparer tous les pouvoirs au profit des Frères musulmans et d'islamiser à marche forcée la société.

    Le roi d'Arabie saoudite, dont le pays est l'un des principaux soutiens du nouveau président, a été le premier chef d'Etat étranger à saluer cette «victoire historique». Il a proposé la tenue d'une conférence des donateurs pour aider l'économie de ce pays, très affectée par trois années d'instabilité politique.

    Les Frères musulmans terrassés

    Le gouvernement intérimaire a éliminé de la scène politique le principal mouvement d'opposition, la confrérie islamistes des Frères musulmans, interdite et déclarée «organisation terroriste», qui boycottait l'élection. Sissi a recueilli quelque 10,5 millions de voix de plus que Mohamed Morsi en 2012, dans un scrutin qui avait certes enregistré une participation légèrement supérieure, mais où tous les partis avaient pu participer.

    Mohamed Morsi était le premier chef de l'Etat élu démocratiquement en Egypte, en juillet 2012. Un an plus tard après que des millions d'Egyptiens eurent manifesté pour réclamer son départ, le général Sissi le destituait et le faisait arrêter. Policiers et soldats s'étaient ensuite lancés dans une implacable répression de ses partisans, notamment ses Frères musulmans, qui avaient remporté toutes les élections depuis la chute de Hosni Moubarak à l'issue d'une révolte populaire début 2011. 

    Plus de 15.000 Frères musulmans ont été emprisonnés, dont la quasi-totalité de leurs leaders, qui encourent, à l'instar du président déchu, la peine de mort dans divers procès. Et des centaines d'islamistes ont été condamnés à mort dans des procès de masse expédiés en quelques minutes.


    Des milliers d'Egyptiens en liesse place Tahrir

    A l'énoncé de son score digne de ceux recueillis par les plus fameux autocrates, sur l'emblématique place Tahrir (photo), au cœur du Caire où les jeunes avaient manifesté début 2011 pour mettre fin à 30 ans de règne absolu de Moubarak, des milliers de supporteurs agitaient des drapeaux de l'Egypte, chantaient et dansaient aussi à la gloire de leur héros. 


    (AFP/MAHMOUD KHALED.) 

    Les ONG dénoncent une «farce»

    Les quelques dizaines d'observateurs étrangers venus assister au scrutin ont jugé que l'élection n'avait pas été marquée par des fraudes mais ont émis quelques réserves sur son caractère «équitable» en l'absence de facto de toute opposition crédible.

    En revanche, les ONG internationales des droits de l'Homme, qui dénoncent les «massacres» de manifestants pro-Morsi, les emprisonnements massifs et les procès iniques, avaient d'emblée estimé que cette élection était «une farce». Beaucoup estiment dores et déjà que le pouvoir de Sissi est encore plus autoritaire que celui de Moubarak. 


     

     

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