• Emploi. Après la présidentielle, les plans sociaux se bousculent

    Emploi. Après la présidentielle, les plans sociaux se bousculent

    Social vendredi 25 mai 2012
     
     

    La vague de licenciements que l’on pouvait craindre après la présidentielle est en train de se faire sentir. SFR, Air France, Fralib, Nouvelles Frontières ou encore SFR annoncent des restructurations, fermetures de sites ou plan de départs volontaires.

    L’emploi, priorité gouvernementale

    Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg promet une « reconquête » des emplois industriels détruits, alors que l’emploi se veut au cœur des priorités gouvernementales.

    Le dégel a commencé pour les plans sociaux mis au frigo pendant la campagne présidentielle. Même si la présidente du Medef, Laurence Parisot, estime que cette crainte ne s’appuie sur « rien de tangible pour le moment », on assiste ces derniers jours à un cortège d’annonces.

    Secteur bancaire

    Plus de 6 000 postes sont par en exemple en passe d’être supprimés dans le secteur bancaire en France, notamment chez BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Génarale. « Ils ont attendu jusqu’à l’élection parce qu’ils ne voulaient pas s’aliéner leurs amis au sein de l’UMP », explique Stéphane Rambosson, associé gérant au sein du cabinet de chasseurs de têtes Veni Partners.

    Interrogé samedi dernier sur les menaces de plans sociaux, Arnaud Montebourg avait prévenu : « Nous encaisserons certainement des échecs. » Tout en promettant de tout faire pour limiter la casse.

    Arnaud Montebourg à l’épreuve

    L’ex-candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon réclame par exemple l’adoption d’une loi rapide contre les licenciements boursiers. Le PCF appelle Jean-Marc Ayrault à imposer un moratoire sur les plans sociaux jusqu’à l’entrée en fonction de la nouvelle assemblée nationale.

    Mais la tâche s’annonce rude pour le nouveau ministre du Redressement productif. Il a effectué un tour de France des entreprises en difficulté à la demande de François Hollande avant la campagne. Une cellule de crise spéciale a été créée à Bercy. Il devra aussi mettre en place une loi, promise par le candidat Hollande, contraignant les industriels se désengageant d’une usine française à la céder à un repreneur.

    Fralib au cœur de l’après-campagne

    Ce vendredi, Arnaud Montebourg a d’ailleurs annoncé aux salariés, qui occupent l’usine Fralib menacée de fermeture, lors d’une visite sur le site de Gémenos (Bouches-du-Rhône), que le groupe Unilever acceptait de reprendre les négociations. Le ministre a nommé un médiateur pour étudier les différents scénarios de reprise, à commencer par celui que proposent les salariés.

    Ce vendredi après-midi, il était attendu à la raffinerie LyondellBasell à Berre-l’Etang, arrêtée mais entretenue, menacée par une fermeture qui mettrait 370 salariés sur le carreau.

    Air France et des départs volontaires

    Dans l’aviation, Air France a confirmé une restructuration de l’entreprise sans dévoiler l’ampleur du plan social. LaTribune.fr et LeFigaro.fr évoquaient un plan de départs volontaires pouvant toucher jusqu’à 5 000 salariés, avec des mesures ouvertes pour la première fois aux pilotes.

    Jet Aviation, société suisse de maintenance et aménagements d’avions prévoit de supprimer environ 250 emplois d’ici fin 2012 sur son site de Bâle-Mulhouse a annoncé la direction mercredi. Une cinquantaine de postes d’intérimaires sont concernées.

    La semaine dernière, c’est Lufthansa Technik qui avait annoncé la suppression de 220 emplois toujours sur l’aéroport de Bâle-Mulhouse.

    La grande distribution dégraisse

    Carrefour, Leclerc, Casino, Intermarché, Système U, plusieurs enseignes de la grande distribution auraient des plans de restructuration dans leur carton, selon le syndicat FO qui évoque même 12 000 postes touchés. En cause, la concurrence de la vente en ligne et la baisse des ventes des produits high-tech.

    Les directions d’E.Leclerc, Casino, Intermarché et Système-U ont démenti tout projet de plan social, annonçant même des créations d’emploi et des investissements. Carrefour, numéro 2 mondial se refuse, à tout commentaire.

    Facture salée pour SFR

    L’arrivée tonitruante de Free Mobile a profondément déstabilisé le marché de la téléphonie. France telecom a annoncé une perte de 615 000 clients, Bouygues prévoit un plan d’économie de 300 millions et la direction de SFR étudie un plan d’adaptation de l’entreprise. La CFDT affirme, elle, la mise en place d’un plan de sauvegarde à l’emploi. Plus de 500 emplois pourraient être supprimés.

    484 suppressions de postes chez Nouvelles Frontières

    Le groupe TUI France (Nouvelles Frontières, Marmara, Tourinter, Aventuria, Corsair) a annoncé mercredi soir qu’il visait toujours 484 suppressions de postes. L’intersyndicale FO et CGT avait assuré, lundi, avoir préservé près de 90 postes sur les 484 menacés. Les premiers départs sont prévus dès juillet. TUI France compte quelque 2 700 employés.

    Peugeot-Citroën pourrait fermer Aulnay

    Plombé par la baisse de ventes de voitures neuves, le secteur automobile tire la langue. Peugeot Citroën, notamment, est confronté à des surcapacités de production et une baisse de 7 % de son chiffre d’affaires au premier trimestre. PSA pourrait supprimer plus de 4 000 postes en 2012, avec notamment la fermeture de l’usine d’Aulnay.

    Arcelor-Mittal

    Du côté de la Moselle, même si Aurélie Filippetti, la nouvelle ministre de la Culture, est venue trinquer avec les salariés d’Arcelor Mittal, le ciel ne s’est pas éclairci pour les hauts-fourneaux de Florange. « En travaillant avec l’intersyndicale, les élus locaux et les autres pays européens, on peut trouver des solutions », a affirmé Mme Filippetti.

    Si la mort du site était confirmée, 5 000 personnes seraient menacées dont 3 000 CDI.

    Technicolor en cessation de paiement

    La cessation de paiement de Technicolor à Angers a été confirmée ce vendredi matin. 340 salariés sont concernés. « Nous éprouvons de la colère, de la déception et de la rancœur vis-à-vis de notre direction de Paris », réagit ce responsable de l’intersyndicale CGT, CFDT et CGC. Cette dernière accuse le groupe d’avoir organisé cette « faillite » et dénonce une « stratégie machiavélique ».

    Une liste loin d’être exhaustive. Entre la raffinerie de Pétroplus à Petit-Couronne, la compagnie de Transport maritime SNCM, l’usine General Motors à Strasbourg (1 000 salariés), ou encore GoodYear à Amiens, des milliers de salariés sont sous la menace d’un plan social.

    Antoine VICTOT (avec agences).


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