• Emploi, Smic et retraites pour les premiers pas sociaux

    Emploi, Smic et retraites pour les premiers pas sociaux

    publié le 29/05/2012 à 11:32, mis à jour à 21:03

    Emploi, Smic et retraites pour les premiers pas sociaux

     

    Les syndicats ont pressé mardi le nouveau gouvernement français de se mobiliser contre les plans sociaux en projet tandis que le patronat, inquiet de ses projets en matière de hausse du smic et sur les retraites, lui demandait de tout faire pour ne pas les alimenter en augmentant le coût du travail.

    L'emploi a été au coeur d'une journée de concertation présidée par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avec les syndicats et organisations patronales pour préparer la grande conférence sociale qui doit permettre de lancer en juillet les premiers grands chantiers du quinquennat de François Hollande.

    Comme prévu, aucune annonce n'a été faite à son issue. Mais les premières décisions attendues du gouvernement porteront sur le smic et un retour partiel à la retraite à 60 ans, une des promesses de campagne du nouveau chef de l'Etat, qui suscitent de fortes réserves chez les employeurs.

    Le ministre du Travail, Michel Sapin, a indiqué qu'elles seraient annoncées dans les semaines qui viennent.

    La CFDT, avec une délégation conduite par son secrétaire général François Chérèque, a été la première reçue à l'hôtel Matignon où se sont succédé ensuite une heure chacune les autres centrales syndicales représentatives ainsi que, côté patronat, le Medef, la CGPME et l'Union des professions artisanales (UPA).

    Tous se retrouveront le 5 juin autour du Premier ministre pour fixer la méthode et l'ordre du jour de la conférence prévue avant le 14 juillet et qui, toujours selon Michel Sapin, devrait se dérouler sur plusieurs jours.

    S'agissant du smic, le secrétaire général de la CFDT a dit souhaiter un "coup de pouce pour montrer la volonté d'aider les salariés qui sont les moins payés".

    UN "SAUT" EXCLU POUR LE SMIC

    La CGT et FO avaient fait savoir par avance qu'elles attendaient un "geste fort" mais Michel Sapin a exclu un "saut" sur le smic, invoquant la nécessité de ne pas fragiliser les petites et moyennes entreprises (TPE et PME).

    "Oui, il y aura un coup de pouce", a confirmé François Hollande sur France 2, sans donner de précision sur son ampleur.

    "Il devra rattraper ce qui n'a pas été accordé cette dernière année, il devra aussi veiller à ce que ça ne déstabilise pas les entreprises" qui éprouvent des difficultés de compétitivité.

    Pour le Medef, Laurence Parisot a invité à une grande prudence sur tout ce qui pourrait augmenter les coûts de production sous peine de voir les plans sociaux, qui pour les syndicats ont été mis sous l'éteignoir pendant la campagne présidentielle, augmenter au deuxième semestre.

    "Attention à ce que des mesures qui seraient prises nuisent à l'emploi et il y a des risques aujourd'hui", a dit la présidente de l'organisation patronale après avoir remis au Premier ministre un document montrant "la chute de la rentabilité et des possibilités de financement" des entreprises françaises.

    La CGT, reçue en début d'après-midi, a présenté pour sa part à Jean-Marc Ayrault et aux ministres qui l'accompagnaient - Michel Sapin, Marisol Touraine (Affaires sociales), Marylise Lebranchu (Fonction publique) et Arnaud Montebourg (Redressement productif) - une liste de près de 50 entreprises ou sites menacés où près de 45.000 emplois sont en jeu.

    François Chérèque a indiqué avoir pressé le gouvernement de travailler "sur tout ce qui est chômage partiel, moyens de Pôle emploi (...) contrats aidés" et réclamé la mise en place d'une mission interministérielle sur les plans sociaux pour coordonner les réponses des administrations aux situations d'urgence.

    PAS DE DÉPASSEMENT DE L'ENVELOPPE SUR LES RETRAITES

    Michel Sapin, qui faisait le bilan de la journée pour le gouvernement, a estimé que celui-ci ne pourrait pas régler tous les dossiers, qui doivent être étudiés au cas par cas, même s'il "peut aider à en résoudre beaucoup".

    Mais s'agissant des situations de "licenciements boursiers", il a rappelé que, conformément aux engagements de François Hollande, le Parlement serait saisi d'une loi pour les réprimer.

    Le dirigeant de la CFDT s'est d'autre part félicité de l'intention du gouvernement de rétablir la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler à 18 ou 19 ans et ont suffisamment cotisé.

    Le quotidien Les Echos rapporte mardi que la mesure profiterait à bien moins que les 130.000 à 150.000 bénéficiaires estimés à l'origine, au point que son coût s'établirait autour de deux milliards d'euros par an en rythme de croisière, alors qu'il était anticipé autour de cinq milliards.

    Marisol Touraine avait déclaré la semaine dernière qu'elle "devrait concerner environ 100.000 personnes par an".

    Cette différence, si elle se confirme, donnerait une marge de manoeuvre au gouvernement confronté à une pression des syndicats pour que tous les trimestres "validés" soient pris en compte, en incluant les périodes de maladie et de chômage.

    "Je ne comprendrais pas pourquoi les périodes de chômage et de fin de droit ne soient pas prises en considération", a réaffirmé mardi Jean-Claude Mailly.

    Dans une interview à L'Express, Jean-Marc Ayrault a seulement évoqué la prise en compte de congés de maternité, arrêts maladie et du service militaire, soulignant que le gouvernement n'entendait pas aller au-delà de l'enveloppe de cinq milliards d'euros prévue.

    avec Sophie Louet, édité par Yves Clarisse

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